Le constat qui s’impose à la lecture de ce catalogue indigeste et décousu est celui d’une tutelle gouvernementale aveuglée par l’idéologie managériale et fermement décidée à ne pas poser la question des moyens alloués à l’ESR, ni bien sûr à s’interroger sur leurs finalités. Ces mesures ne font que radicaliser les logiques anciennes de caporalisation bureaucratique, d’individualisation des statuts et de court-termisme libéral.

Il faut être bien naïf ou bien malhonnête pour affirmer avec le gouvernement que dématérialiser des procédures et contraindre les étudiants et les personnels à nourrir leur dossier personnel sur un site web gouvernemental représente une simplification utile, et pas un prétexte pour fermer des points d’accueil physique et supprimer des postes administratifs. De même, augmenter les compétences des "formations restreintes" des instances délibératives dans les établissements, c’est moins simplifier la prise de décision qu’en exclure les étudiants et certaines catégories de personnels.

Enfin, le gouvernement, en traitant ouvertement les étudiants et les chercheurs comme des auto-entrepreneurs et en encourageant la logique des partenariats public-privé et des financements sur projets, attente à la mission de service public des établissements et organismes concernés et à l’idée même d’une science au service de toutes et tous.

Les vrais besoins de l’ESR (enseignement supérieur et recherche) sont ceux que n’évoque pas ce document et pour lesquels le Parti de Gauche continuera à se battre : un financement pérenne assuré par une remise à plat complète du Crédit d’Impôt Recherche, un plan national pour l’emploi scientifique, la titularisation des précaires, l’augmentation des bourses et des logements sociaux pour les étudiants.

par Jean-Louis Bothorel, membre de la commission enseignement supérieur et recherche du Parti de Gauche