Martine Aubry « soutient » François Hollande. La seule alternative crédible aujourd’hui c’est Jean-Luc Mélenchon (Francis Parny, PCF)

mercredi 30 mars 2016.
 

Martine Aubry ce matin sur RTL ne propose pas d’alternative aux politiques de ce gouvernement. Elle intervient pour sauver François Hollande. Sans réussite de ce gouvernement avant la fin du mandat, dit-elle, aucun candidat de gauche ne pourra gagner en 2017. Dans ces conditions, pour elle, les primaires « ne sont pas le sujet ». Pour nous non plus !

Croire que la politique de ce gouvernement avec quelques nuances, puisse réussir tient de la cécité. Elle est faite pour permettre aux grandes entreprises du CAC 40 de « regonfler » leurs marges et l’expérience nous montre que cela condamne toute avancée sociale, économique et culturelle.

Martine Aubry ne se démarque pas de la politique qui est suivie. Elle est d’accord avec la politique de l’offre. Elle demande juste de mieux cibler les entreprises bénéficiaires ce que Manuel Valls récemment vient de dire aussi et que le MEDEF refuse.

Elle souhaite une petite relance de la demande mais sans « interroger » la nature de cette demande. Jean-Luc Mélenchon faisait remarquer dans l’émission « on n’est pas couché » qu’il fallait inscrire tout effort sur la demande dans une autre logique de développement, un autre moteur de développement et de consommation. La planification écologique par exemple demande des investissements très importants. Mais l’argent ne sert qu’une fois et si on donne Et l’augmentation des marges passe souvent par des suppressions d’emplois massives comme vient de le démontre Citroën.

La réforme fiscale voulue par Martine Aubry ce n’est pas mieux. Elle propose de fusionner l’impôt sur le revenu et la CSG. Quand le journaliste Olivier Mazerolles lui fait remarquer que la progressivité de l’impôt qu’elle prévoit au-delà de deux fois le SMIC serait monumental elle lui répond en disant que sa proposition concerne seulement la progressivité de la CSG. Rien à voir avec la proportionnalité de l’impôt.

La flexibilité du travail ? Martine Aubry n’est pas « défensive » elle répond qu’elle a déjà fait beaucoup pour elle et elle cite l’annualité du temps de travail qui a été concédée aux patrons pour leur permettre de « compenser » les 35 heures.

Pourquoi élève-t-elle sa voix alors ?

Ceux qui sont partisans des primaires et de l’alternative à gauche vont être déçus. Elle ne se place pas dans cette optique. Elle veut que la politique suivie dans les mois qui suivent apporte des résultats avant la fin du mandat de François Hollande. Cambadélis a donc raison de demander que les primaires aient lieux en décembre 2016 ou en janvier 2017. Il faut laisser le temps à la réussite.

Imaginons des primaires dans lesquelles Pierre Laurent et Martine Aubry se côtoieraient. Le premier serait contre la politique de l’offre, contre la fusion de l’impôt sur le revenu avec la CSG, contre la flexibilité du travail. Martine Aubry serait pour. Et si Martine Aubry sortait vainqueur de ces primaires, on la soutiendrait ?

Mais il est vrai que dans le Parisien du jour, elle affirme « je ne suis pas dans la posture d’une candidature aux primaires. Ce n’est pas le sujet »

Quel est le sujet ? S’opposer à Manuel Valls comme l’évoque certains commentateurs ? Il est vrai que lorsque Olivier Mazerolles lui demande pourquoi elle n’est pas au gouvernement, elle ne répond pas en disant son désaccord avec l’orientation ; elle indique que c’est parce que… on ne lui a pas demandé !

Les primaires ne serviraient qu’à mettre en débat une autre politique en recherchant un compromis sur des propositions pourtant antinomiques du point de vue de la sortie de crise.

L’heure n’est pas au débat sur une autre politique mais à l’affirmation d’une autre politique dont nous connaissons les contours.

Débattre ou agir telle est la question.

Il est urgent de rejoindre la candidature de Jean-Luc Mélenchon et de définir, avec lui, son caractère collectif. Nous pouvons sans tarder proposer cela aux communistes. Mener une grande campagne collective avec des centaines d’autres candidat-e-s très diverses, portant le même projet aux élections présidentielles et aux élections législatives, avec des centaines aussi d’assemblées citoyennes organisant la campagne publique autour de « l’humain d’abord » actualisé et complété avec toutes ces personnes.

Cela permettrait de combattre la politique menée au jour le jour qui dégrade toujours plus nos conditions de vie et qui elle n’attend pas de débat ni au gouvernement ni dans les assemblées.

Prenons l’exemple de la loi El Khomri. N’aurait-il pas été possible que le FDG appelle à une manifestation publique dans la rue contre la casse du code du travail ? Cela aurait été un geste politique mais combien utile y compris pour, les syndicats.

Au lieu de cela que se passe-t-il ? Nous faisons des communiqués de presse, une pétition a été lancé par Caroline De Hass sur le web. Côté syndical on voit bien les efforts de la CGT pour l’unité mais elle est la seule organisation pour l’instant à lancer un mouvement le 30 mars. Enfin des citoyens appellent à manifester le 9 mars.

Seul le front de gauche pouvait jouer un rôle de fédérateur autour d’une initiative politique.

Rien de tout cela encore une fois et malheureusement encore une fois également, les « frondeurs » qui apparaissent, grâce à leur écrit dans un journal et grâce à la presse, comme l’opposition de gauche au gouvernement.

Martine Aubry n’accepte même pas qu’on la nome « frondeur ». Elle a raison car au fond il ne peut y avoir d’opposition globale à cette politique à l’intérieur du parti socialiste, seulement des différences de points de vue à la marge. Manuel Valls peut d’ailleurs se permettre de vilipender ses camarades en les renvoyant au passé. Il assume ce qu’il appelle les deux gauches car lui n’a pas peur de le dire. Il entraîne avec lui de nombreux élus, de nombreux cadres de son parti. Evidemment que Manuel Valls n’est pas seul. La défaite idéologique devant le libéralisme se paye dans les consciences et avec le temps ces militantes et ces militants pensent réellement qu’il n’y a pas d’autre voie pour gouverner. Alors il demande seulement un peu moins de violence dans l’accomplissement de ce désastre.

Alors vite, c’est urgent, incarnons cette opposition au néolibéralisme du PS et de la Droite ; incarnons une alternative neuve sur de vraies valeurs humanistes et révolutionnaires, avec un candidat « légitime » aux élections présidentielles et des centaines de candidat-e-s aux deux élections de 2017.

Menons l’action publique contre la politique du gouvernement afin d’illustrer nos choix alternatifs pour redonner de l’espoir à nos concitoyen-ne-s. Construisons ce mouvement populaire avec un front de gauche réunifiée.


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