L’économie numérique en Russie : un univers peu connu à découvrir

lundi 3 octobre 2022.
 

Électronique et informatique en Russie.

Suite à nos dossiers sur le capitalisme numérique ou informationnel, nous abordons maintenant l’économie numérique russe, sans à priori.

Il faut d’abord rappeler qu’il existe une collaboration étroite entre de nombreux scientifiques russes et français, mais on pourrait parler aussi d’autres domaines comme la littérature.

Un exemple de collaboration entre scientifiques de haut niveau français et russe dans le domaine de l’informatique et mathématiques : le laboratoire Poncelet à Moscou Cliquez ici pour plus d’informations

Quelques autres centres de recherche franco-russesici :aussi

Centre d’études franco-russes de Moscou là.

Rappelons qu’il existe une forte tradition technico–scientifique en Russie Malgré les énormes destructions subies par l’URSS à cause de la deuxième guerre mondiale, ce pays, quelques années plus tard, a réussi à mettre en service le 27 juin 1954, la première centrale nucléaire civile du monde productrices d’électricité : elle fut connectée au réseau électrique à Obninsk en Union soviétique, avec une puissance de production d’électricité de cinq mégawatts.

Le 4 octobre 1957, Spoutnik est le premier satellite artificiel placé en orbite autour de la Terre ; cette date marque le début de l’ère spatiale.

Dans le domaine de la recherche sur la fusion nucléaire, le tokamak fut inventé au début des années 1950 par les Russes Igor Tamm et Andreï Sakharov. Il a été construit à l’institut Kurchatov à Moscou.

Il est bien évident que tout cela demande le développement de hautes technologies notamment en électronique et en informatique.

Nous explorons l’économie numérique russe au travers plusieurs textes bien informés.

Premier texte

(2016)

Extrait d’un article–dossier sur l’économie russe intitulé "L’isolement de la Russie 3/6" et ironiquement sous-titré : "La Russie ne produit rien". Nous en extrayons les paragraphes portant sur notre sujet.

Source : Site "Les crises" par Olivier Berruyer https://www.les-crises.fr/l-isoleme...

Ce texte très fouillé est parsemé de tableaux sur l’économie russe que l’on peut consulter en se reportant sur le site dont l’adresse est indiquée ci-dessus.

Informations intéressantes sur cet auteur sérieux encliquant ici :

Pour une bonne compréhension du texte, nous donnons ici une conversion des roubles russes en euros :

– 1 rouble= 0,0130131 euro – 100 roubles = 1,30 € environ – 1000 roubles = 13,031 euros : environ 13 € – 1 million de roubles : environ 13 000 euros – 1 milliard de roubles : environ 13 millions d’euros – 1000 milliards de roubles : environ 13 milliards d’euros

[…] 8. Hautes technologies

Le champion du secteur est Rosnano, un fond d’investissement visant à développer, en partenariat avec des entreprises privées, la production d’équipements de haute technologie en Russie, en particulier dans les domaines de l’énergie (solaire notamment), des nano-matériaux, des biotechnologies, de l’ingénierie mécanique, de l’optoélectronique.

Rosnano a créé une filiale dans la Silicon Valley et en Israël pour y développer des partenariats. Parmi les projets déjà développés récemment ou en cours de production : une usine d’opto-électronique et de micro-électronique (Mapper-Lythography) à Moscou, une production de détecteurs neutroniques d’explosifs (Neutron Technologies) près de Moscou, une usine de plastiques à effet barrière (Ouralplastic, pour l’emballage alimentaire notamment) près de Iekaterinbourg, une production de panneaux photovoltaïques (Hevel) en Tchouvachie, une production de puces RFID près de Moscou, et enfin une usine de production de verre à “nano-revêtements” (meilleure isolation thermique) près de Moscou. Des projets “hi-tech” en tous genre activement soutenus par le gouvernement russe. Rosnano doit être partiellement privatisé, mais le président russe a exclu de la privatiser entièrement.

Le champion des technologies militaires, Rostec, participe également de façon soutenue aux secteur des hautes technologies civiles. On peut citer sa composante Chvabe, spécialisée dans l’opto-électronique. Parmi ses innovations des derniers mois, citons un nouveau procédé, beaucoup plus efficace et économique, de fabrication de verre au phosphate pour la production de lasers.

Chvabe a également annoncé en janvier 2015 la construction à Kazan d’une ville scientifique axée sur l’optoélectronique, qui développera également une école basée sur internet pour les enfants surdoués.

Technopôle Skolkovo Présentation en anglais. Comparable à Sophia-Antipolis, mais plus moderne. C’est l’un des deux grands technopôles russes en construction, avec Innopolis en banlieue de Kazan, qui sera beaucoup plus grand. Plusieurs pôles d’innovation plus spécialisés (titane, opto-électronique) sont également en préparation ou en cours de construction.

Également porté par Rosnano, il faut signaler la cité d’innovation Skolkovo à Moscou : un nouveau pôle d’innovation, prévu pour qu’environ 25 000 personnes (comme à Sophia-Antipolis) travaillent dans différents domaines des hautes technologies. Le gouvernement russe y consacrera au moins 125 milliards de roubles, mais les investissements privés doivent aussi apporter au moins la moitié des fonds.

Les imprimantes 3 D.

Dans le domaine des imprimantes 3D, la Russie a démarré avec un temps de retard : Boeing produit déjà des centaines de pièces, pour 10 avions différents, avec cette technologie. Les leaders du secteurs sont aux États-Unis, en Allemagne et en Chine. La Russie a commencé à prendre des mesures pour rattraper le retard. En février 2015, lors d’une conférence consacrée aux “additifs”[1], le vice premier-ministre Rogozine a fixé l’objectif d’avoir une production industrielle d’équipements militaires et civils dès 2020 ou 2025 au plus tard.

Mais les industriels russes n’attendent pas. En février 2015, une imprimante 3D (« la meilleure du monde » en terme de solidité des produits obtenus, selon la source) a été construite à Skolkovo, et sera utilisée pour la production de pièces destinées à l’industrie aérospatiale. Le moteur d’avion PD-14 en cours de développement a reçu sa première pièce imprimée en février 2015.

Dans les autres domaines, parmi d’autres projets, une entreprise de Tver prépare des additifs pour l’impression de maisons. Ces additifs pourraient être disponibles dès 2016. Une équipe scientifique de Tomsk commence à préparer des « additifs » destinés aux conditions extrêmes : l’Arctique, le fond de l’Océan, l’espace (à imprimer dans la station spatiale).

Les technologies d’imprimantes 3D se développent également dans le domaine médical. Cela permet déjà de produire des prothèses fonctionnelles (e.g. avec des doigts articulés) à un prix fortement réduit. Il n’y avait pas en Russie de production de prothèses fonctionnelles. Cela a changé en 2014 grâce aux imprimantes 3D, ce qui pourrait améliorer la vie de nombreux Russes handicapées qui ne peuvent obtenir des prothèses américaines trop chères.

Production micro-électronique et radio-électronique

L’électronique, ce ne sont pas que des smartphones et des consoles de jeux produits en Asie avec des technologies de lithographie 28 nm et moins. En avril 2014, un Su-24 équipé du système Khibiny a brouillé le systèmes américain Aegis, rappelant à ceux qui en doutait que la Russie avait encore quelques compétences dans le domaine. Brouiller le système Aegis des navires américains, c’est un peu les transformer en tigre sans dents ni griffes : une peluche, mais en plus cher.

Le cœur de la microélectronique russe reste Zelenograd, une ville nouvelle créée en 1956 au nord de Moscou et dédiée à la microélectronique. À la chute de l’URSS, la microélectronique russe a commencé à prendre un retard technologique considérable, stagnant pendant plus de 10 ans. Le marché intérieur en cartes SIM puis en diverses cartes électroniques (cartes de transports en commun, cartes bancaires, cartes d’accès…) a permis de faire émerger les entreprises privées du secteur.

Parmi les nombreuses nouveautés concernant la production microélectronique russe depuis 2014 on peut citer :

Le groupe Mikron (Zelenograd, 3000 employés, 9,8 Md roubles de CA en 2013) a acquis, en partenariat avec STMicroelectronics, la technologie de lithographie 180 nm en 2006, puis 90 nm en 2012.

Début 2014, Mikron a commencé à produire le processeur Elbrous-2SM, et a maîtrisé la technologie 65 nm. Mikron produit également, outre des processeurs, des puces pour les appareils utilisant le système GLONASS et des puces pour adaptateurs électriques (très peu chers mais produits par millions). Elbrous est un processeur conçu par MCST (Moscou). MCST a lancé la production (à Taïwan, car la Russie n’a pas encore de “fab” 28 nm) du successeurs, l’Elbrous-8S, qui est plus puissant que l’Intel iCore 7 (250 Gflops, il est possible d’en unir 4 pour faire un serveur de 1 Tflops).

Un exemple de micro-ordinateur russe : (voir photo sur le site) Ordinateur Monokub, conçu et assemblé en Russie par MCST, autour d’un microprocesseur Elbrus-2SM conçu par MCST et produit en Russie par Mikron. Cet ordinateur est fourni avec l’OS russe “Elbrous” (Linux), certifié sans “backdoor”, et certifié protégé contre les accès non autorisés.

Les récentes avancées russes en informatique devraient leur permettre de ne plus dépendre ni de Microsoft ni d’Intel pour leurs systèmes sensibles. Mais à part ça la Russie ne produit rien.… Image MCST (ironie)

La holding Électronique Russe* (ou “Rosselektronika”, partie de Rostec) est un acteur majeur des hautes technologies en Russie dans le domaine militaire comme civil. Parmi ses contributions aux hautes-technologies civiles on peut mentionner sa production d’équipements médicaux, de circuits intégrés, d’électronique quantique, d’électronique pour les biens de consommation etc. Rosselektronika a divers partenariats avec des entreprises étrangères, notamment, Alcatel-Lucent et Sumitomo.

De leur côté, Rosnano, Rostec* et T-platforms (son dernier superordinateur est le 22ème plus puissant du monde, il produit également des caisses enregistreuses) préparent le microprocesseur Baïkal, qui devrait être produit en Russie. Ce microprocesseur devrait être utilisé par les structures gouvernementales, ce qui permet de s’assurer de la sécurité des données, sans s’inquiéter d’éventuelles “backdoors” de la NSA dans les microprocesseurs américains. Les structures gouvernementales représentent un marché de 300 000 serveurs et 700 000 ordinateurs par an. Des partenaires privés tels que Depo pourraient diffuser Baïkal auprès des entreprises privées et du grand public.

Angstrem produit notamment des systèmes microélectroniques prévus pour les conditions extrêmes. Cette entreprise permet d’illustrer en quoi la politique économique russe diffère du modèle “investissements publics – bénéfices privés” à l’américaine. En effet une entreprise privée russe peut recevoir une aide du gouvernement, mais seulement en échange d’une part de l’entreprise. Lorsqu’Angstrem a eu besoin d’argent, elle a accepté un apport du gouvernement, qui possède désormais 31% d’Angstrem via Russelektronika. Au contraire, Mikron retarde son passage à la technologie 45 nm (qui était prévu pour 2014) par manque de moyens et de certitude quant au débouché, mais aussi parce que les actionnaires refusent ce que les actionnaires d’Angstrem ont accepté. En occident, on ne sait pas très bien ce que le gouvernement reçoit en échange d’aides massives aux banques ou aux marchands de canons. Quoi qu’il en soit, Angstrem s’est très nettement développé en 2014 avec un contrat de 400 M$ pour exporter des micro-circuits en Corée du Sud, et a élargi sa gamme en commençant l’utilisation de lithographie 110 nm. Micran (1300 employés), entreprise privée de Tomsk, commence à faire parler d’elle en exportant vers l’Asie du Sud-Est différents systèmes radio-électroniques, notamment pour permettre l’installation d’internet dans des régions vallonnées en utilisant la bande UHF.

La fonderie de Krokus Nanoelektronika, issue d’un partenariat entre Rusnano et Crocus Technology (Grenoble), a commencé sa production de MRAM a en 2014.

3-Q, qui assemble des tablettes depuis 2011 a lancé en janvier 2014 la tablette la plus fine du monde (6,44 mm). Pour les besoins de l’armée, OPK* (la branche “production d’instruments” de Rostec*, 110 Md roubles de CA) a conçu une tablette très résistante, pouvant fonctionner sous l’eau, avec un OS sécurisé. Cette tablette est actuellement testé par l’armée. Et pour un public plus large, OPK a conçu la tablette Rupad, avec un OS sécurisé (ROMOS). Les deux tablettes sont assemblées en Russie.

OPK* produit également en Russie un navigateur satellite pour le système ERA-GLONASS (sur le principe « eCall » européen) : navigateur GLONASS qui appelle les secours en cas d’accidents et sert de boîte noire. À partir de 2017, toutes les nouvelles voitures vendues dans l’UÉE devront être équipée de ce système. Les principaux effets attendus d’ERA-GLONASS sont une baisse importante des accidents de la route, et la popularisation des services payants de GLONASS qui pourrait ainsi devenir rentable.

En 2014, PNPPK, une entreprise de Perm a commencé la production de circuits intégrés photoniques.

En octobre 2014 des chambres propres totalisant 7200 m² ont été créées à Moscou pour la production de semi-conducteurs et les bio-technologies. Un laboratoire universitaire de Tomsk a créé en février 2015 une imprimante pour imprimer des écrans OLED (pour smartphones etc), et cherche un partenaire industriel pour lancer la production d’écrans en Russie.

Les robots.

Dans un domaine un peu différent, les robots de fabrication russe commencent à se développer. Si un robot-soldat a été présenté fin 2014, c’est peut-être un robot-sauveteur (fonctionnant en mode “avatar”) qui sera massivement utilisé en premier. Le ministère des situation d’urgence souhaite notamment les utiliser pour les opérations de déminages et pour entrer dans les bâtiments qui menacent de s’effondrer. Ce ministère bénéficie déjà grandement des hautes technologies russes puisque la surveillance du territoire par satellite a permis de réduire fortement les conséquences des feux de forêts.

Un robot-cosmonaute de fabrication russe a déjà été présenté en 2013, et le Centre Gagarine de préparation des cosmonautes a annoncé la possibilité d’envoyer prochainement un tel robot sur la Station Spatiale Internationale. Un robot canadien a déjà fait la preuve de son utilité sur la SSI.

Globalement, la production microélectronique russe est un secteur économique encore très faible (ironie ?), avec un chiffre d’affaire de 1000 milliards de roubles en 2013, soit environ 1% du CA mondial du secteur. Pour permettre à la Russie de développer ce secteur, le « Programme de développement de l’électronique et radioélectronique 2008-2015 » prévoit 187 milliards de roubles d’investissements, dont 110 milliards du budget fédéral, pour développer de nouveaux produits électroniques de toutes sortes, à destination du grand public comme de l’armée, puis les produire à partir de 2018. 181 partenariat ont été conclus en ce sens avec des dizaines d’entreprises et d’instituts de recherche, prévoyant notamment la création de 37 parcs technologiques.

En 2014, la construction de ce qui est peut-être le plus important d’entre eux, mené par KRET, a commencé à Kazan, tandis qu’un autre a commencé à travailler à Omsk. Omsk aura également un centre de recherche CISCO, comme Skolkovo, Iekaterinbourg, et Kazan. Certaines des avancées mentionnées ci-dessus ont été rendues possibles par ce programme

Au-delà de 2015, l’objectif est de porter le CA de la microélectronique russe à 4000 milliards de roubles en 2025, soit 1,5% ou 2% du marché mondial. suffisant pour couvrir une grande part du marché national et exporter. Cet objectif est soutenu par des aides gouvernementales qui devraient atteindre 517 milliards de roubles d’ici 2025. Cela permettra d’aider le secteur, mais un expert fait remarquer que cette somme n’est que le tiers du budget annuel de recherche de Samsung. Au-delà de ce programme d’aide prévu de longue date, la nouvelle politique de remplacement des importations, qui répond aux sanctions occidentales, contribuera à dynamiser fortement le secteur microélectronique russe. Le président de Rosselektronika affirme que la Russie est prête à produire 80% des équipements microélectroniques qui sont actuellement importés.

La production micro-électronique russe reste économiquement faible et conserve des lacunes. Mais, comme on le voit, les progrès réalisés par différentes entreprises privées ou instituts de recherches publiques, une forte volonté politique, et des partenariats internationaux importants permettent à la Russie de progresser dans ce domaine.

Finissons ce tour de la production électronique en notant que les grands importateurs d’appareils électroniques grand public se sont engagé à réaliser toutes leurs importations de façon transparente au lieu d’utiliser les techniques « grises » utilisées actuellement. Cela n’aidera pas les producteurs locaux, mais c’est un véritable changement de paradigme dans le secteur du commerce russe, qui réduira la corruption tout en augmentant les revenus de l’État de plusieurs milliards de roubles. Les prochains secteurs visés par ce grand nettoyage sont les secteurs pharmaceutique et de la joaillerie, et la production locale de ces secteurs pourrait en profiter.

Conception d’appareils électroniques

En dehors de la conception de microprocesseurs déjà mentionnée, la Russie pourrait en outre commencer à se faire une place dans le domaine des téléphones portables, avec le développement à l’international de Yota Devices qui a lancé le Yotaphone 2 (produit en Chine, comme les appareils Apple américains ou les Archos français…). C’est un smartphone haut de gamme recommandé par Forbes, et qui devrait se vendre à plus d’un million d’exemplaires en 2015. Cela leur donnera une part de marché mondiale très modeste de 0,1% ou 0,2%, mais c’est un bon début pour une société créée en 2011. Le Yotaphone 3 est déjà en préparation.

Dans un tout autre segment de marché, la société R-Style a conçu un smartphone adapté aux besoin de la compagnie ferroviaire nationale (RJD) : pouvant être utilisé avec des gants, sous la pluie, résistant aux chocs, lecteur de cartes à puces, très grande autonomie, sécurisé, récepteur GLONASS, etc. Les ordinateurs et serveurs conçus et assemblés par la société russe Depo sont parmi les plus vendus en Russie. Depo conçoit et assemble également des stations de travail et propose des services “cloud”. ETegro Technologies concurrence Depo avec ses serveurs également, et est également présent sur le marché des commutateurs (conception et assemblage).

Systèmes d’exploitation, programmation

Dans le domaines des systèmes d’exploitation, le problème de la sûreté des données avait conduit le gouvernement russe, peu après les révélations de Snowden, à demander à tous les fonctionnaires de ne plus acheter de produits Apple et de leur préférer leurs équivalents Samsung (OS américain mais « ouvert », donc moins suspect d’espionner pour le compte de l’Oncle Sam). Dès le lancement de la guerre économique par les États-Unis, le ministère russe des télécoms et des médias a commencé à chercher des moyens de favoriser les grandes entreprises russes du secteur (Diasoft, LANIT, IBS, Prognoz…). Début 2015, 6 axes d’importance critique ont été cernés et seront soutenus par le gouvernement : OS clients, OS serveurs et moyens de virtualisation, systèmes de gestion de bases de données, bureautique pour le travail collectif, programmes d’ingénierie et de modélisation mathématique, systèmes de géo-information. Ce nouveau domaine de la politique économique russe est encore en cours d’élaboration, mais quelques points commencent à avancer. D’abord, concernant les OS, dès l’été 2014 Rossatom et RJD ont commencer à créer le système d’exploitation Sinergia, basé sur Linux, qui leur permettra de ne pas utiliser Windows pour contrôler les systèmes informatiques les plus sensibles : centrales nucléaires, gestion des trains. L’armée russe et le FSB utilisent déjà au moins depuis 2002 des systèmes d’exploitations sûr, tels qu’Astra-Linux (disponible au grand public, basé sur Debian et certifié pour les systèmes traitant des documents top-secret) et le MSVS développé par VNIINS pour l’armée. Ceci est une approche diamétralement opposée à celle de la France, qui installe Windows sur tous les ordinateurs, donc presque directement de transmettre toutes les information militaires à l’Oncle Sam. On peut appeler ça de la haute trahison, mais quand le commandant en chef de l’armée française est un “Young Leader” de la Fondation franco-américaine, il est bien normal que l’armée française serve les intérêts américains. D’ailleurs ceux qui font carrière dans l’armée française doivent s’en réjouir. D’autre part, 3 milliards de roubles serviront à subventionner la migration de nombreux systèmes informatiques gouvernementaux vers des systèmes libres. La migration des systèmes de gestion de bases de données vers

PostgreSQL est jugée prioritaire. Cet effort destiné à ne plus dépendre de systèmes propriétaire américains (qui ont par exemple la possibilité à tout moment de rompre leur contrat de service) est un effort colossal qui pourra prendre 5 ans. Notons que le ministre des télécoms et des médias, Nikolaï Nikiforov, connaît bien le sujet : c’est un spécialiste de bases de données.

Le SMEV, immense système de base de données qui gère les services aux personnes et aux organisations (qui permet par exemple aux personnes de ne pas avoir à présenter à un organisme de l’État des documents qui sont déjà dans la base de données car entrés dans le SMEV par un autre organisme), a déjà migré sur PostgreSQL, et la Poste de Russie est en cours de migration. Nikiforov soutient l’interdiction pour les organes de l’État d’acheter des programmes propriétaires étrangers si des programmes libres peuvent être utilisés à la place.

Parallèlement à cet effort, la Russie a adopté une loi qui favorisera la croissances des entreprises du secteurs. D’une part les entreprises de 7 à 29 employés disposeront d’une réduction d’impôt qui était jusque là réservée aux entreprises de 30 employés et plus, et d’autres part les spécialistes étrangers qualifiés (salaire annuel d’un million de rouble minimum) bénéficieront de procédure d’immigration simplifiée. L’objectif est d’attirer jusqu’à 1000 programmeurs et autres spécialistes qualifiés par an. Les deux leaders du marché russe de l’informatique dans son ensemble sont les holdings LANIT et NKK (CA total de 216 Md roubles en 2013). Elles sont toutes les deux impliquées dans divers domaines : conception et assemblage de de matériel informatique, cloud, formation, outsourcing, programmation, progiciels… 21 autres sociétés ou holding ont eu en 2013 un CA supérieur à 10 milliards de roubles ( comme OVH). Le chiffre d’affaire des entreprises russes du secteur informatique dans son ensemble est d’un peu plus de 1000 milliards de roubles, un peu plus que le CA du secteur en France (22,2 Md€, mais cela compte l’activité des entreprises étrangères, IBM en tête avec 2,5 Md€).

Les entreprises russes réalisent dans l’ensemble moins de ventes de services IT à l’étranger que les géants français du secteur (Atos et Capgemini) qui réalisent environ 80% de leur CA à l’étranger. Cependant, il s’agit en grande partie d’exportations par les bureaux russes des entreprises russes (donc contribuant totalement à l’économie russe), alors que côté français il s’agit essentiellement de travail réalisé dans des bureaux hors de France.

La Russie est exportatrice nette de ces services (surtout programmation) depuis déjà 2007. En 2009 les entreprises russes exportaient déjà 1400 M$ en 2009 (72% de programmation), et 5100 M$ en 2013 (58% de programmation). En 2011, la Russie était déjà à la 20ème place au classement des pays exportateurs de services IT, devant l’Allemagne et loin devant la France, et pourrait donc continuer de progresser et éventuellement passer en 2015 devant les États-Unis (si ce n’est pas déjà fait en 2014) grâce à la faiblesse du cours du rouble. Selon Global Services, 6 des 100 meilleures entreprises dans le domaine de l’outsourcing IT étaient russes en 2013. En dehors du domaine de l’outsourcing, une autre entreprise russe du secteur IT a particulièrement réussi à l’international : le Laboratoire Kaspersky, spécialisé dans la sécurité informatique, a aujourd’hui plus de 3000 employés et des clients dans le monde entier. Sites et services sur internet

Dans le domaine des services sur internet, la Russie n’a rien à envier aux pays européens : Parmi les 100 sites internet les plus visités au monde (selon Alexa) on trouve VK (réseau social), mail.ru (email, blogging, et possède VK) et Yandex (moteur de recherche). Pour comparaison, le seul site français de cette liste est Dailymotion, qui devance largement le russe rutube.com.

Parmi les autres entreprises russes du secteur, mentionnons Rambler&Co, qui possède le portail Rambler, la célèbre plate-forme de blogs LiveJournal, des sites d’information et d’autres sites connus en Russie. Notons que les autorités antitrusts russes s’étaient opposé en 2008 à l’achat par Google de la branche de Rambler consacrée aux publicités contextuelles, ce qui explique que Google ne domine pas le marché russe comme il domine certains marchés européens. Mais que pourrait-on attendre d’un gouvernement incapable de préserver une entreprise aussi importante qu’Alstom contre l’hégémonie américaine ?

Dans le domaine des services sur internet,le grand projet “Russie Électronique” devrait contribuer à l’économie russe de façon significative en rendant l’administration plus efficace. Le portail des services de l’État (gosuslugi.ru) a été profondément modernisé en 2014. Ce portail permet aux citoyens d’accéder en ligne à tous les services de l’État, telle que déclarations d’impôts, aides sociales, prises de rendez-vous à l’hôpital, changement de passeport, paiement d’amendes, enregistrement de véhicules ou de société etc. Ce portail, une fois son utilisation entrée dans les mœurs, devrait simplifier les procédures administratives et donc avoir un impact économique non négligeable. Dans ce domaine, la Russie n’a donc plus beaucoup à envier aux pays européens, puisque les Russes disposent aussi d’une Carte Électronique Universelle (qui est une carte d’identité, “Carte Vitale”, permet de payer ses amendes, recevoir son salaire, faire des achats sur internet, signer électroniquement, etc). Autre élément de Russie Électronique, le service d’information sur le logement (GIS-JKX) est actuellement en cours de construction. En plus de fournir de nombreuses information concernant le logement et tous les services liés au logement, le GIS-JKX offrira des services comme la possibilité de voter en ligne aux réunions de co-propriétaires. La qualité des services de “Russie Électronique” a largement contribué (avec les simplifications administratives) à la très nette progression de la Russie au classement “Doing Business” dressé par la Banque Mondiale (pas soupçonnée de biais poutinophile). La Russie est en effet à la 62ème place (juste derrière l’Italie) au dernier classement, partant de la 112ème place il y a 2 ans. Infrastructure télécoms

Concernant l’infrastructure, la Russie dépend bien sûr de compagnies étrangères, comme CISCO. Mais CISCO produit en Russie, et a augmenté cette production fin 2014 avec le lancement de la production de nouveaux routeurs. Rosnano contribue également à ce secteur avec notamment un partenariat pour la construction d’une usine d’équipement pour serveurs informatiques (Aquantia) à Saint-Pétersbourg. Concernant le secteur des “data centers“, leur surface totale en Russie devrait atteindre cette année les 100 000 m², avec un chiffre d’affaire de 26 milliards de roubles en 2013 (le double d’OVH). Ça ne fait pas de la Russie un leader du secteur, mais la croissance reste forte (+36,5% en terme de surface utilisée en 2014) dans ce domaine. En juillet 2014, une loi a été passé pour obliger toutes les entreprises détenant des informations sur les citoyens russes à n’utiliser à partir de septembre 2016 que des bases de données se situant sur le territoire russe. Google, Facebook, Twitter, Instagram, eBay et d’autres ont donc besoin de construire d’ici 2016 d’énormes « data centers » en Russie, ce qui évidemment dynamisera fortement ce secteur.

Dans le cadre du programme de remplacement des importations, 2,7 milliards de roubles sont investis pour créer le premier site de production de fibre optique en Russie (à Saransk). Dès 2017, toute la fibre optique russe sera produite en Russie., et l’utilisation de fibre optique produite en dehors de l’UÉE sera interdite. En 2014, un grand plan de développement de la fibre optique a été préparé : 163 milliards de roubles seront investis pour déployer 200 000 km de fibres optiques, connecter 13 600 villages, toutes les écoles, les bibliothèques et les hôpitaux du pays. Les autorités espèrent que ce développement apportera 1,5% de croissance du PIB.

Deuxième texte

Nous nous référons maintenant à une seconde étude relativement complète dont nous n’extrayons que le début

L’informatique en Russie (2012)

Source Internet : La Russie aujourd’hui . Site fermé en juillet 2012 http://www.dementieva.fr/russie/inf...

C’est l’autre visage de l’économie russe. Dopée par l’afflux de pétrodollars grâce à la flambée du prix du baril, la Russie est aujourd’hui en plein boom. Mais son développement reste d’autant plus fragile que, faute de diversification industrielle, il demeure encore largement dépendant des revenus énergétiques. Le gaz et le pétrole représentent en effet aujourd’hui à eux seuls 55% des exportations du pays et 20% de son PIB. Par rapport à ces deux poids lourds, la high tech ressemble donc à une goutte d’eau dans la mare à l’or noir.

Selon les chiffres de l’association russe du secteur informatique, les exportations de produits de software ont par exemple à peine frôlé le milliard de dollar en 2008, mais ce total est bel et bien en hausse, il s’élevait à quelque 730 millions de dollars en 2004. Et en 2009 il devrait passer à 1,3 milliards de dollars soit près du double par rapport a 2004 !

Le marché de l’informatique russe en 2011

Un marché jeune et dynamique (+ 20% en 2008), malgré une contraction de la demande en 2009 dans un contexte de crise conjugué à une parité de change défavorable (-13% en RUB et -43% en USD en 2009) :
- 1/3 des parts du marché TIC en Russie
- un CA de l’ordre de 15 Mds EUR

Sur les premières 100 sociétés informatiques russes, la part des éditeurs représente à peine 20%, Kapersky faisant figure d’exception. Les 10 plus gros intégrateurs de systèmes (C-Boss, Croc, N-Vision, IBS, Lanit, Technoserv, etc) représentent environ 2/5ème de parts de marché en terme de CA.

La Russie est par ailleurs déjà devenue un pays d’outsourcing dans l’informatique. Même si la mauvaise protection des droits de propriété reste un problème (les lois existent mais ne sont pas toujours appliquées...), plusieurs groupes internationaux ont déjà confié une partie de la préparation de leurs programmes à des firmes russes. C’est le cas notamment de Boeing qui soustraite cette activité à IBS, l’entreprise russe phare en matière de software. "Ce boom de la high tech est logique", explique son patron, Anatoly Karachinsky, "Il suit celui de la consommation : comme l’économie toute entière est en pleine croissance, le secteur des services, et donc celui de l’informatique, doit s’adapter à cette demande accrue... ", se réjouit Anatoly Karachinsky qui, programmateur de profession, loue comme beaucoup d’autres le système de formation hérité de l’époque soviétique « De l’autre côté, il y a de plus en plus d’argent en Russie et les investisseurs veulent diversifier leurs placements. Du coup, ils viennent financer la high tech ! » Ce dynamisme se traduit donc aussi en terme financier. Afin d’attirer de nouveaux capitaux, IBS songe d’ailleurs à entrer en bourse. Il suivrait ainsi l’exemple de Sistema, autre groupe russe dans la high tech, dont l’IPO en 2007 à été la plus grande introduction boursière de l’histoire russe.

L’industrie informatique russe

Une tendance de l’informatique russe qui semble se dessiner c’est l’orientation vers les technologies alternatives, système d’exploitation, moteur de recherche, réseaux sociaux, le moins que l’on puisse dire c’est que le paysage informatique russe ne ressemble pas vraiment a celui de l’occident. La Russie pourrait se tourner vers Linux :(voir article précédent : cela est réalisé)

Ainsi le gouvernement russe serait d’ailleurs en train de financer la création d’un système d’exploitation national dérivé de Linux. Le gouvernement russe, dirigé par le président Dmitri Medvedev et le premier ministre Vladimir Poutine, cherche à promouvoir la création d’un système d’exploitation national qui serait disponible gratuitement aux Russes afin de réduire leur dépendance aux logiciels développés aux États-Unis. L’idée de créer ce système d’exploitation national provient d’un comité constitué de plusieurs firmes informatiques russes, il a rencontré des échos très favorable de Dmitri Medvedev, qui se serait montré très réceptif au projet. Selon certaine source la base de ce systéme serait ALT Linux une distribution GNU/Linux russe, basée sur le système de paquets RPM et issue à l’origine de Mandrake (aujourd’hui Mandriva). Peu connue hors de la Fédération de Russie, c’est cette distribution qui a été choisie en 2007 pour équiper avec GNU/Linux, en collaboration avec d’autres entreprises russes au sein du projet Armada, les écoles de trois régions de la Fédération de Russie - la république du Tatarstan, le krai de Perm et l’oblast de Tomsk - soit 1000 écoles au total. Mille autres écoles russes ont également déployé cette solution.

Le projet, baptisé « programme de plate-forme national », aura la plus haute priorité à la modernisation de l’économie russe selon le magazine Vedomosti. Il sera développé avec la participation de 130 compagnies du pays et sera dirigé par le groupe Sirius. Les coûts de développement s’estiment à 88 milliards de roubles (soit environ 2,2 milliards d’euros). Malgré ce coût énorme, la direction du projet affirme que seulement 10% du code sera nouveau. Le système sera gratuit. La communauté est très enthousiaste à l’idée de tester le nouvel OS. La première version de l’OS, selon les estimations du gouvernement russe sera disponible d’ici la fin de cette année 2011.

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Troisième texte (février 2016)

Les logiciels russes : des Kalachnikov 2.0 ?

Source : Le courrier de Russie http://www.lecourrierderussie.com/e...

Les exportations de logiciels russes ont augmenté de 16 % en 2015, atteignant les 7 milliards de dollars, soit trois fois plus qu’en 2009, où ce montant s’élevait à 2,8 milliards de dollars, selon l’association de producteurs de logiciels Russoft. La vente de logiciels se rapproche ainsi de celle des armes, dont les exportations depuis la Russie représentent près de 17 milliards de dollars par an. « Autrefois, Kalachnikov était la marque russe la plus connue à l’étranger mais, aujourd’hui, c’est à Kaspersky que revient le titre », n’hésitent pas à commenter certains professionnels russes du secteur IT.

Offensive sur tous les fronts

Selon Russoft, plus de 2 000 producteurs russes exportent aujourd’hui des logiciels spécialisés sur les applications mobiles, la sécurité de l’information, les systèmes de navigation et d’information géographique, les systèmes de gestion d’entreprises et la conception de sites internet. Parmi les importateurs, on trouve les États-Unis, le Canada, l’Allemagne, l’Autriche, la Suisse, l’Inde, la Chine, ainsi que les pays d’Amérique latine et du Proche-Orient. L’entreprise ABBYY a ainsi annoncé récemment la signature d’un accord avec le géant informatique chinois Huawei, dont les serveurs utiliseront le système russe de traitement de données et de documents ABBYY FlexiCapture.

L’entreprise russe Spirit, qui se positionne déjà comme un leader mondial dans la conception de moteurs de logiciels de transmission de voix et de vidéos sur des réseaux IP, vient quant à elle de conclure un contrat avec AT&T, l’une des plus grosses holdings mondiales de télécommunications.

Enfin, il y a peu, l’entreprise russe Softline, qui propose des solutions et des services IT, a exprimé l’intention de s’élargir considérablement au Brésil, où elle a déjà racheté Compusoftware, le cinquième distributeur informatique et fournisseur national de solutions IT.

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Quatrième texte

(2016)

En Russie, une nouvelle réalité pour les sociétés informatiques étrangères

Source : le bimensuel la Russie d’aujourd’hui (en collaboration avec le Figaro) 20 janvier 2016 Ekaterina Sinelchtchikova, RBTH

http://fr.rbth.com/ps/2016/01/20/en...

Les conditions de travail des sites internet et réseaux sociaux étrangers en Russie ont changé depuis le 1er janvier, et à en juger par les déclarations du conseiller du président russe en charge d’internet, les compagnies doivent se préparer à de nouvelles épreuves.

À partir de cette année, les compagnies étrangères travaillant sur internet en Russie devront s’adapter à de nouvelles conditions. Le régulateur entamera des vérifications de l’exécution de la loi entrée en vigueur l’année dernière les obligeant à conserver en Russie toutes les données personnelles des citoyens russes.

Et même si de nombreux acteurs majeurs du marché ont déjà transféré leurs données sur des serveurs russes ou sont en train de le faire (parmi eux Uber, Booking.com, eBay, PayPal), il en reste qui ne l’ont pas encore fait, ou n’ont pas l’intention de le faire. Roskomnadzor, le régulateur des médias russes, a déjà annoncé des inspections chez Microsoft, Samsung et Hewlett-Packard. La déclaration récente du conseiller à internet du président russe, Guerman Klimenko, est à l’unisson de ces lois. Nommé à ce poste au début de l’année, M. Klimenko a déclaré que les réseaux sociaux étrangers devraient collaborer avec les forces de l’ordre, ou quitter le marché.

Les messageries instantanées, nouvel ennemi

Il semble que le principal point de friction soient les messageries instantanées qui ne conservent pas les correspondances de leurs utilisateurs et leur permettent de garder l’anonymat. Le 23 décembre 2015, Klimenko a posé des conditions au fonctionnement de la messagerie Telegram : la compagnie devra dévoiler son code source aux autorités, sans quoi son service sera fermé. « La situation mondiale est délicate, et je ne vois pas qui pourrait supporter des systèmes anonymes utilisés par des terroristes et des bandits sur le territoire d’autres pays », a expliqué Klimenko dans une interview à RBTH.

Lire aussi : Internet russe : 10 faits

Telegram a déjà fait connaître sa position : le service ne transmettra ni données personnelles ni informations importantes à des tierces parties, et la menace d’être bloqué en Russie ne le forcera pas à modifier sa politique de confidentialité.

Viber, à qui RBTH s’est adressé, souligne également qu’il lui est impossible d’aider les forces de l’ordre. « Nous n’enregistrons pas les conversations. Elles sont enregistrées dans les smartphones des utilisateurs et nous n’y avons pas accès. C’est aux utilisateurs que doivent s’adresser les services spéciaux », a déclaré à RBTH Elena Gracheva, représentante de Viber à Moscou.

Cependant, Viber fait remarquer qu’il se développe « très bien et confortablement » en Russie : aujourd’hui, le pays est le troisième marché de Viber dans le monde, et son public ne cesse de grandir, affirme Gracheva.

Des conditions égales ?

Un autre sujet sensible pour les lobbyistes de l’internet russe est celui de l’inégalité des conditions. « Google ignore les requêtes des autorités russes, alors que les prestataires de services nationaux collaborent », explique Klimenko. Ainsi, considère le conseiller, Google dispose d’un avantage concurrentiel, offrant soi-disant de meilleures garanties de confidentialité que les services russes.

« Mais Google oublie que ses services sont aussi utilisés par des tueurs et des pédophiles et qu’en refusant de livrer les données de pédophiles, cette compagnie leur permet d’exister », considère le conseiller. Il fait remarquer que selon les statistiques de disponibilités des services et les données de Google, la compagnie répond quotidiennement à 32 000 demandes des services américains, et environ autant de requêtes des services européens. « Ils ne répondent jamais à nos demandes », affirme Klimenko.

En réalité, selon ces statistiques, Google a reçu en un an 22 000 demandes des services spéciaux américains, et dans 78% des cas, la compagnie a fourni des données. Elle a reçu 341 demandes en provenance de Russie et Google n’a dévoilé des données que pour 5% d’entre elles. Google n’a pas fait de commentaires sur les déclarations du conseiller ou la localisation des données, se contentant de déclarer que l’activité de la compagnie demeure inchangée. « Nous continuons de mener notre activité comme par le passé », a déclaré à RBTH Alla Zabrovskaïa, directrice des relations publiques de Google en Europe, Russie et CEI.

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Cinquième texte

Les start-up russes rêvent du monde Par par Emmanuelle Delsol - 08 mai 2014 . Source Internet : L’Usine Nouvelle n° 3376

http://www.usinenouvelle.com/articl...

Contrairement à leurs aînées qui restent positionnées sur le marché intérieur, en expansion, les jeunes pousses russes du numérique veulent trouver des débouchés à l’international.

Le 7 avril, l’accélérateur moscovite DI Telegraph a officiellement ouvert ses portes dans l’emblématique immeuble des postes et télécommunications de l’ex-URSS, un espace en béton de 2 000 mètres carrés avec 9 mètres sous plafond. Tout un symbole. L’Anglais Simon Dunlop, le fondateur de l’éditeur d’apps mobiles Dream Industries, a décidé d’y installer ses équipes et de l’ouvrir à de jeunes pousses du numérique. Objectif : les aider à se développer, notamment à l’étranger. Avec 140 millions d’habitants, la Russie reste un marché confortable pour les grandes entreprises historiques du logiciel et les quelques géants du web, qui ont peu essayé de sortir du pays. La nouvelle génération de pépites, elle, envisage son avenir au-delà des frontières nationales. À l’ouest ou à l’est.

Le numérique russe bouge. Selon l’association Russoft des éditeurs et sociétés de services russes, la Russie comptait 2 300 start-up dans le secteur des apps mobiles en 2012 sur un marché qui devrait représenter 1,3 milliard de dollars en 2016. La moitié des Russes (70 millions de personnes) sont internautes. Et en 2012, 150 investisseurs en capital-risque étaient actifs pour un volume d’investissements de 800 millions de dollars. "Il n’y en avait pas plus d’une vingtaine il y a tout juste cinq ans", rappelle Adrien Henni, le rédacteur en chef du site spécialisé East-West Digital News. Le potentiel du marché intérieur permet, bon an mal an, aux start-up de se développer sans passer par l’international.

"Le marché russe n’est pas si gros et n’est plus en croissance, relativise toutefois Valentin Makarov, le président de Russoft. Pour les petites structures, il n’est plus aussi intéressant de s’y consacrer exclusivement." C’est pourquoi DI Telegraph veut les aider à se préparer à l’international. "Elles doivent apprendre à communiquer pour que la Russie et le reste du monde sachent qu’elles existent, et penser leur produit dès le départ pour l’exporter", insiste Simon Dunlop. La présence sur d’autres marchés augmentant aussi les possibilités de levées de fonds.

Yota Devices, l’exemple à suivre

Le fabricant de smartphones à deux écrans (LCD d’un côté, liseuse de l’autre), Yota Devices, est emblématique de l’appétence des jeunes entreprises russes pour l’international. Son PDG, Vladislav Martynov, a travaillé chez Microsoft, aux États-Unis, et a dirigé SAP Russie. Pas étonnant que, dès le départ, il ait façonné son entreprise pour l’international. Il a des bureaux à Singapour et en Allemagne, et un centre de recherche en Finlande qui emploie d’anciens ingénieurs de Nokia. Il vend ses YotaPhone en Russie et dans sept pays de l’Union européenne. Bientôt quinze, en ajoutant le Moyen-Orient, et sans doute les États-Unis et l’Asie. L’éditeur de logiciels de sécurité Kaspersky Labs avait lancé ce mouvement d’ouverture du numérique russe il y a déjà longtemps. Le complexe de recherche moscovite Skolkovo, au concept proche de Sophia Antipolis, y participe aussi. Il accueille un millier de personnes et, malgré force rumeurs de problèmes de financement, conserve ses partenariats avec EADS et Schneider Electric. Il possède aussi une antenne dans la Silicon Valley, près de son partenaire, le MIT.

Des clones des géants californiens du web

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Sixième texte

La Russie dit "non" aux logiciels étrangers Source : SputnikNews 17/11/2015

https://fr.sputniknews.com/russie/2...

Le premier ministre russe Dmitri Medvedev a validé un décret du gouvernement prescrivant aux pouvoirs publics d’acquérir uniquement les logiciels figurant sur un registre national à compter du 1er janvier 2016.

D’après les médias russes, les pouvoirs publics ne sont donc en mesure d’acquérir de logiciels de provenance "extérieure" que s’il n’existe pas d’analogues "nationaux" sur le marché russe. Le ministère russe des Communications a commencé à élaborer le décret en question en 2014 et l’a soumis au gouvernement le 30 juin 2015. Selon le quotidien, le décret est destiné à "protéger le marché intérieur de la Fédération de la Russie, à développer l’économie nationale et à soutenir les producteurs russes".

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Septième texte

(2012)

La Russie, puissance informatique globale

Source : Blog journal Le Monde Winch 5 17/07/2012

http://winch5.blog.lemonde.fr/2012/...

Moscou est une ville énorme (plus de 16 millions d’habitants) et développée dans laquelle les entrepreneurs décidés à conquérir la planète ne manquent pas. Dans le domaine des technologies de l’information, leur appétit rappelle la formule de Marc Andreessen selon laquelle "le software est en train de manger le monde". Le software russe, en l’occurence, puisque la Russie fait bien partie du petit groupe de pays dans lesquels la qualité exceptionnelle des ingénieurs et les énormes ressources financières disponibles permettent de penser et d’agir global.

J’en ai pris conscience quand Andrey Gershfeld, du fond ABRT, m’a signalé à propos de la création de nombreux fonds d’investissements au cours des derniers mois que "beaucoup d’argent vient d’entrepreneurs qui ont fait fortune offline. Ils ont peu d’expertise en matière de TIC mais ils ont l’ambition qu’il faut et assez de capital." Cette phrase contraste avec ce que j’entends trop souvent partout où je vais : il y a de l’argent mais ceux qui le détiennent n’osent pas encore s’aventurer dans le virtuel et dans le capital risque. La Russie vit donc incontestablement un point d’inflexion qui permet d’envisager bientôt des flux relativement stables.

Quant aux ingénieurs, tout indique que leur réputation est fondée. Il suffit de retenir comme exemple le fait qu’une équipe de l’Université d’État de technologies de l’information, d’optique et de mécanique de Saint-Pétersbourg vient de remporter en mai, à Varsovie, le titre de championne du monde de programmation. Et ça n’est pas la première fois. Il y avait trois universités russes dans les 10 premières, à laquelle on peut ajouter une biélorusse (Harvard est septième et Stanford 14ème).

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Huitième partie :La Russie et l’intelligence artificielle.(événementiel)

1) Intelligence artificielle ""made in Russia"( 09/07/2012)

Source Internet : Russia beyond the headlines https://fr.rbth.com/articles/2012/0...

La technologie d’intelligence artificielle conçue par l’ingénieur russe Vladimir Vesselov a remporté le concours d’algorithmes visant à passer le test de Turing. La compétition a eu lieu à Bletchley Park, dans la banlieue de Londres, à l’occasion du centenaire de la naissance de l’auteur de l’idée du test, le mathématicien et cryptographe Alan Turing. Les organisateurs du concours ont noté qu’il s’agissait de sa plus importante édition depuis sa naissance.

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2) Des chercheurs russes ont réussi à créer une intelligence artificielle capable d’apprendre par elle-même.

Source : magazine H +. 21/08/2015 On peut lire l’articleen cliquant ici

3 ) La Russie a réussi à recréer Skynet en vrai

Source Internet : le blog de la résistance Cliquez icipour accéder à l’article

Fin des articles.

Hervé Debonrivage


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