Jean-Luc Mélenchon lance sa campagne (L’Humanité)

mercredi 24 février 2016.
 

Lundi soir, à Paris, le cofondateur du Front de gauche a lancé sa campagne de candidat à l’élection présidentielle lors d’un meeting qui a réuni plusieurs centaines de personnes.

Peu de moyens, pas de réseau d’élus, mais une « confiance totale » en sa capacité de mobiliser les citoyens. Lundi soir, au théâtre Dejazet, à Paris, c’est cette foi inébranlable que Jean-Luc Mélenchon a tenté de faire partager à ses premiers soutiens, à l’occasion d’une conférence initialement consacrée à la réédition en livre de poche de son ouvrage l’Ere du peuple (Hachette, 3 euros), et dans les faits transformée en meeting de lancement de sa candidature à la présidentielle. A la sortie, distribution de kits de campagne à la clé, les participants, parmi lesquels de nombreux membres du Parti de gauche, étaient invités à se transformer en militants de jlm2017.fr, la plateforme Internet lancée pour appuyer la « proposition » de candidature de l’eurodéputé officialisée sur TF1, le 10 février.

Devant une salle comble, Jean-Luc Mélenchon a longuement expliqué le sens de sa démarche, en la présentant comme une réponse aux grands défis de la société. Cette dernière est au carrefour de quatre « bifurcations » historiques qui « surplombent toutes les décisions », a-t-il exposé : la financiarisation de l’économie, qu’il faut donc « définanciariser » ; la menace sur « l’unique écosystème compatible avec la vie humaine », qui pose avec acuité la question de la « planification écologique » ; l’entrée dans la « guerre généralisée », qui exige de la France de se muer en « agent de paix » et de « sortir des fourgons de l’Otan » ; enfin, la nécessité pour le peuple français de « se refonder » en inventant une VIe République « exemplairement laïque ».

Tout cela n’est possible que par une « implication populaire radicale », estime Jean-Luc Mélenchon, qui en fait la clé de la réussite de sa démarche, se revendiquant d’une « révolution citoyenne ». Une démarche qu’il juge incompatible avec une primaire à gauche, ironisant sur ceux qui se demandent « comment organiser la discussion pour discuter du débat ». « On allait supporter ce cirque pendant combien de temps ? » a lancé le candidat, qui revendique ne « demander la permission à personne », visant notamment ses partenaires du Front de gauche « qui consacrent plus de temps à se faire des croche-pieds et à se donner des tacles qu’à essayer d’entraîner les autres », selon lui.

Réfutant le qualificatif d’une candidature « en solo », ses 40 000 soutiens déjà recueillis sur Internet à l’appui, Jean-Luc Mélenchon se dépeint en « déclencheur » et se dit convaincu de franchir les obstacles grâce à la mobilisation des « insoumis » : celui des finances comme celui des 500 parrainages d’élus nécessaires, dont il a admis n’avoir à l’heure actuelle « aucune idée » du moyen de les réunir.

Sébastien Crépel


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