Nous n’avons pas le droit de décevoir les français qui ont voté NON (Alain Renaut, PRS12, le 3 juin 2005)

vendredi 3 juin 2005.
 

Au mois de Juin 1997, après la divine surprise de la victoire de la gauche plurielle les principaux responsables de ladite gauche ne disaient pas autre chose « nous ne devons pas décevoir nos électeurs ! » Hélas nous avons vu et subi ce qu’il est advenu le 21 avril 2002 ; le peuple de gauche désespéré de ses élites s’est divisé et a rejeté massivement la politique suivie pendant 5 ans, politique sociale libérale qui a conduit, entre autres, à de nombreuses privatisations et abouti sur ce fameux traité de Nice, dont on nous disait tant de bien.

L’échec de la gauche plurielle en 2002, surprise de sa propre victoire en 97, s’explique à mon sens par un manque de projet de société ; un accord de gouvernement ne peut en aucun cas se substituer à une vision claire de ce qui doit être mis en œuvre.

Aujourd’hui la recomposition et la refondation de toute la gauche sans exclusive et sans tabou doit se réaliser autour d’un projet alternatif à la politique sociale libérale mais aussi alternatif au projet social-réformiste que préparent D.Strauss-Kahn, M.Aubry et J.Lang sous la houlette de F.Hollande qui restera encore et toujours dans la ligne de la parenthèse non refermée de 1983.

La désespérance des couches populaires doit être écoutée, pour la construction européenne comme pour la vie de tous les jours, il en va de l’avenir et de la crédibilité de la gauche ; seule une gauche républicaine, sociale et laïque et enfin unie, peut répondre à ces attentes ; ne perdons pas de temps, le 21 avril 2002 nous a montré les dégâts et les mauvais réflexes que cette déception peuvent engendrer.

Continuons le débat avec la population pour savoir répondre à ses attentes.

Alain Renaut


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