Indignation mondiale après l’exécution du cheikh Al-Nimr en Arabie saoudite

mardi 5 janvier 2016.
 

L’exécution par l’Arabie saoudite du chef religieux chiite Nimr Baqer Al-Nimr, figure de la contestation contre le régime, a provoqué l’indignation dans de nombreux pays, samedi 2 janvier.

Pour les Etats-Unis, cette exécution risque d’« exacerber les tensions communautaires à un moment où il est urgent de les apaiser ». Washington a exhorté « le gouvernement d’Arabie saoudite à permettre que s’exprime pacifiquement la contestation. »

Se disant « particulièrement préoccupés » par cette exécution, qui a suscité l’indignation dans le monde chiite, les Etats-Unis appellent les responsables de la région à « redoubler d’efforts pour enrayer l’escalade des tensions régionales ».

L’Union européenne exprime de « sérieuses inquiétudes »

Par la voix de sa haute-représentante pour la politique étrangère, Federica Mogherini, l’Union européenne a exprimé de son inquiétude :

« Le cas spécifique du cheikh Nimr Al-Nimr soulève de sérieuses inquiétudes sur la liberté d’expression et le respect des droits civils et politiques de base, qui doivent être préservés dans tous les cas, y compris dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. »

L’Arabie saoudite a exécuté au total 47 personnes condamnées pour « terrorisme », dont ce chef religieux chiite, suscitant de nombreuses protestations dans le monde chiite et en particulier en Iran. Téhéran a en effet menacé de faire payer « un prix élevé » à Riyad pour cette mort.

« Ce cas a le potentiel d’enflammer un peu plus les tensions sectaires qui font déjà beaucoup de dégâts dans la région, avec des conséquences dangereuses », a ajouté Federica Mogherini. L’UE appelle ainsi le royaume à « promouvoir la réconciliation entre les différentes communautés » qui le composent et demande à toutes les parties de faire preuve de « retenue et de responsabilité ».

Manifestation en Irak

En Irak, des centaines de personnes ont manifesté dans la ville sainte chiite de Kerbala, certains dirigeants appelant le gouvernement à fermer l’ambassade d’Arabie saoudite récemment rouverte à Bagdad. Le premier ministre irakien, Haider Al-Abadi, a fait part d’un « énorme choc » et a averti du potentiel déstabilisateur de l’exécution de Nimr :

« La liberté d’expression et l’opposition pacifique sont des droits humains de base garantis par les lois divines et internationales. Les violer a des conséquences sur la sécurité, la stabilité et le tissu social de la région. »

Le Hezbollah chiite libanais a pour sa part condamné « un crime haineux [perpétré] sur la base de fausses allégations, de lois corrompues et d’une logique pervertie qui n’a rien à voir avec la justice ».


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message