Conférences "L’ère du peuple" : De la faim de l’esprit…

dimanche 8 novembre 2015.
 

J’ai pris le TGV et fait deux haltes sur deux jours : Lyon et Aix-en-Provence, pour répondre à l’invitation des deux associations d’étudiants des Instituts d’Études Politiques (IEP) de ces villes. En fait, je pourrai faire un tour de France des grandes écoles tant j’ai d’invitations en attente. La vérité est que j’aime vraiment beaucoup cet exercice qui me permet de développer une pensée théorique et d’apporter ma pierre à la construction intellectuelle des personnes qui viennent m’écouter et m’interroger. Je présente le livre « L’Ère du peuple » qui est en quelque sorte mon « manifeste » idéologique.

Ce livre est très important pour moi, avant la rédaction plus avancée de la théorie de la « révolution citoyenne » que je pense être capable de finir d’écrire. Le plus stimulant dans ce genre de moments, c’est évidemment que tout le monde n’est pas de « mon bord » dans la salle. Je m’efforce donc de ne jamais quitter le chemin de crête de l’argumentation, sans ces codes implicites qui sont habituels dans des assemblées acquises à l’orateur. Chaque pas en avant du discours doit être fait comme un objet de réflexion et non comme une connivence qui permet des raccourcis puisque la cause serait entendue avec la salle. Je ne dis pas que j’y parviens tout le temps, mais en tous cas c’est mon souci constant. De plus, nous sommes à l’université et je suis une sorte de religieux de la chose.

Je veux dire que je crois à la fonction enseignante comme préalable de l’auto-détermination des jeunes esprits qui viennent à la rencontre du mien. Je suis fasciné par l’humour de ces salles, l’enthousiasme malicieux pour les idées bien amenées, le sérieux de tous ceux qui écoutent, ne se lèvent pas, ne bavardent pas, prennent parfois même des notes, mais font des sourires ou des mines graves à mesure que le récit se développe et entre en contact avec les neurones d’entrée de je ne sais quelle case personnelle. Quand ils n’explosent pas de rire tous ensemble ou n’applaudissent tout soudain de même.

Ce ne sont donc pas des meetings, sinon pendant les quelques instants parfois au cours desquels je lâche la bride dans mes réponses. Mais même dans ce cas, je m’efforce de forcer le trait sur des dénominateurs communs, comme le républicanisme, l’universalisme français, l’amour de la liberté ou de la fraternité humaine. Bien sûr, je veux convaincre, cela va de soi.

Mais mon but premier est de saisir chacun de mes questions et de mes réponses pour qu’il en fasse son propre miel. Ce que je vois partout, c’est un appétit de comprendre et de penser qui est à mille lieues du spectacle pitoyable de l’information-spectacle et des numéros de gladiateurs qui sont pourtant le pain quotidien de l’info-en continu-en-temps-réel et des jeux du cirque à la façon du dernier numéro de « Des paroles et des actes ».


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