La gauche britannique doit mettre en débat la sortie de l’Union européenne

vendredi 14 août 2015.
 

Par Owen Jones, The Guardian, 14 juillet 2015.

Au début, seuls quelques-uns trempaient le bout de leurs pieds dans l’eau. Puis d’autres, non sans hésiter, ont suivi leur exemple, se regardant sans cesse les uns les autres pour se rassurer. Alors que la Grèce, ravagée par l’austérité, a été placée sous ce que Yanis Varoufakis appelle une « occupation postmoderne », que sa souveraineté est bafouée et qu’elle se voit contrainte de mettre en application une fournée supplémentaire des politiques qui l’ont conduite à la débâcle économique, la gauche britannique se retourne contre l’Union européenne (UE) à toute vitesse.

« Tout ce que l’UE a de bien est en recul, tout ce qu’elle a de mauvais prolifère », écrit Georges Monbiot, expliquant sa volte-face. « Toute ma vie j’ai été pro européenne » déclare Caitlin Moran [critique de télévision et chroniqueuse au Times], « mais en voyant comment l’Allemagne traite la Grèce, je trouve l’Europe de plus en plus détestable ». Pour Nick Cohen [critique de télévision et chroniqueur à The Observer et au Spectator], l’UE est décrite « à juste titre, comme une institution cruelle, fanatique et stupide ». « Comment la gauche peut-elle soutenir ce qui est en train de se passer ? » demande Suzanne Moore (journaliste, notamment au Daily Mail, au Guardian et à The Independent). « L’Union européenne. Pas en mon nom ». On voit de hauts responsables du Parti travailliste à Westminster et à Holyrood [siège du Parlement écossais] qui, à titre privé, s’orientent de plus en plus vers une position en faveur de la sortie de l’UE.

La liste se poursuit et elle s’allonge. Plus les opposants de gauche à l’UE se manifesteront, et plus la dynamique va s’accélérer et atteindre une masse critique. Ceux d’entre nous, à gauche, qui avons toujours été très critiques vis-à-vis de l’UE avons eu l’impression de vivre une croisade solitaire. Mais le soutien de la gauche à une sortie de l’UE – le « Lexit » [contraction de Left et exit] si vous préférez, – n’est pas nouveau. Cette nouvelle vague d’euroscepticisme constitue une sorte de nouveau réveil. Une grande partie de la gauche avait fait campagne contre l’adhésion, en 1973, à la Communauté économique européenne (CEE) alors que Margaret Thatcher et ses semblables faisaient campagne pour.

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