Députés, votez contre l’accord Merkhollande !

vendredi 17 juillet 2015.
 

Les députés français ont voté à une très large majorité pour l’accord de Bruxelles sur la Grèce avec 412 voix « pour » et 69 voix « contre ». 49 députés se sont abstenus.

J’ai déjà dit ici pourquoi je voterais contre si j’étais député national. Je veux récapituler mes arguments au moment où tant de faits sont venus confirmer mes raisonnements et ceux de mes camarades du Parti de Gauche. Je prends la question par son bout le plus simple, « hors de toute idéologie ».

1) Il ne faut pas signer l’accord car il ne règle rien et aggrave tout.

Il va amplifier la récession et accélérer le pillage du pays. Dorénavant, cette thèse est confirmée par le FMI lui-même. Cet organisme dit que la dette est devenue « insoutenable » et qu’elle va produire un effondrement de l’économie du pays. Le raisonnement est le même. Naturellement, je ne suis pas dupe du fait que si le FMI écrit cela après avoir dit et fait le contraire dans la réunion de l’Eurogroupe, c’est essentiellement pour peser sur les votes des pays récalcitrants. Dans cette partie, les coups tordus et le billard à deux bandes sont rois. Cependant il faut constater que la proposition du FMI est exactement ou peu s’en faut ce que nous n’avons cessé de dire et d’expliquer : la dette est devenue impayable, il faut en effacer une bonne partie, il faut un délai de grâce pour relancer l’activité. Dès lors, si cet accord ne règle rien, pourquoi l’adopter ? Pourquoi alors qu’il coûte si cher aux Grecs, qu’il valide les méthodes si violentes pour l’obtenir et qu’il implique une telle soumission à la domination de l’Allemagne ?

2) Voter l’accord c’est valider les méthodes qui l’ont permis : le blocus financier, la réunion d’un directoire franco-allemand sous l’autorité de madame Merkel, la négation de toutes les institutions européennes humiliante pour tous nos partenaires européens et spécialement pour les grandes économies de l’Europe du sud.

3) Je ne suis pas d’accord avec le fait de reculer devant le choix en s’abstenant. Il faut impérativement se prononcer car il s’agit de dire ce que l’on serait capable de supporter pour notre propre pays ! Dire que l’on soutient Tsipras en s’abstenant ou en refusant de voter est d’autant plus étrange qu’à la même heure, celui-ci dit lui-même qu’il ne croit pas à l’accord qu’il a signé ! Nous serions donc ici les seuls à « y croire » ? La solidarité avec Tsipras ne peut justifier que l’on abandonne ses propres objectifs et convictions. On a vu ou ce type de solidarité internationale a déjà conduit d’aucuns dans le passé !

Notre solidarité avec Tsipras est acquise. Elle n’est pas en jeu. Mais nous votons ici dans notre Parlement représentatif du peuple français. Voter contre, c’est tracer une limite. C’est agir pour faire vivre concrètement cette limite. S’abstenir ou refuser de voter, c’est renoncer à l’action et à l’affirmation de ce qui est juste et bon pour tous. Dans cette circonstance, l’abstention est un point de vue de neutralité sans existence concrète sur la scène ou se joue la partie et les rapports de force réels. Moi je vote contre. Mais hélas, je ne vote pas à l’Assemblée nationale.


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