Grèce, austérité, dette : une situation de violation des droits de l’Homme

mardi 14 juillet 2015.
 

L’Association Européenne pour la défense des Droits de l’Homme (AEDH) considère que la situation actuelle de la population en Grèce constitue une violation sans précédent des droits de l’Homme en temps de paix. Cet affaissement des conditions d’existence de la majorité d’un peuple est dramatique et unique dans la construction européenne.

Depuis la mise sous contrôle et sous mémorandum de la Grèce par la Commission européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international, réunis au sein d’une structure dite la « troïka », on assiste à une remise en cause violente des droits économiques et sociaux pourtant garantis par la Charte des droits fondamentaux. Cet état de régression est bien le résultat de la politique d’austérité imposée par les institutions européennes. Mais il est aussi de la responsabilité des gouvernements grecs précédents qui ont eux-mêmes pratiqué une politique permanente de captation et de détournement dont ils savaient parfaitement que la résolution passerait par un programme d’assainissement et d’austérité imposé à l’immense majorité des Grecs.

L’AEDH constate que la crise que le peuple grec subit est un signe supplémentaire du délitement des perspectives de progrès et de solidarité que le projet européen devait porter. Cette menace qui pèse sur le modèle social européen risque de ne se résoudre qu’au seul profit de solutions extrémistes tel que le néonazisme, le fondamentalisme, la xénophobie et les nationalismes de toute sorte. L’AEDH considère que les orientations d’orthodoxie financière, monétaire et budgétaire défendues par les institutions de l’UE, du FMI et de l’Eurogroupe ont fait faillite et que leur mise en réforme, à l’échelle de toute l’UE, est indispensable.

Aujourd’hui, la recherche d’un dialogue juste et équilibré avec les institutions et de solutions politiques qui permettraient à la Grèce de s’assurer un développement durable et social au sein de l’UE est plus nécessaire que jamais.

Parce qu’un autre chemin est possible, l’AEDH appelle à la tenue d’un dialogue réel entre les parties prenantes sans qu’aucun des éléments de la situation ne puisse échapper à la discussion – dette, fiscalité, budget, services publics, protection sociale...– avec comme axe central l’égalité d’accès de tous et toutes à tous les droits et comme méthode la conduite à la fois de mesures d’urgence sociale et d’objectifs à long terme.

Enfin, l’Association européenne pour la défense des droits de l’Homme défend l’idée que redonner de l’espoir et de la dignité au peuple grec, c’est plus largement en redonner à tous les Européens sur le chemin de la solidarité, de la démocratie, de l’humanisme et de la tolérance, ces principes en dehors desquels, l’Union européenne n’a pas de sens.


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