Hollande compare le FN d’aujourd’hui au PCF des années 1970 !

samedi 25 avril 2015.
 

Hollande Un propos indigne ! (parmi d’autres) Communiqué de Jean-Luc Mélenchon

E) Pierre Laurent : « Ce sont les renoncements qui mènent au FN »

François Hollande a comparé ­dimanche le FN de Marine Le Pen et le PCF des années 1970, pourquoi parlez-vous à la fois de propos « scandaleux » et d’un « aveu » du président sur ses propres renoncements  ?

Pierre Laurent J’ai demandé des excuses publiques à François Hollande parce que cette déclaration est scandaleuse. C’est, malgré quelques précautions, une caricature inacceptable de ce qu’était le combat du PCF dans les années 1970. J’ai grandi comme militant pendant cette période, nous défilions avec comme mot d’ordre  : “Français - immigrés, même patron, même combat”. Ces principes-là sont restés constants au Parti communiste. Les quelques déclarations qui s’en sont écartées n’ont jamais constitué une orientation de congrès. François ­Hollande ne peut pas réécrire l’histoire. Au-delà des communistes, je suis certain que les socialistes choqués par ces déclarations sont nombreux. Car le président n’y montre pas seulement du doigt le PCF mais toute la gauche des années 1970 engagée par un programme commun. Ce processus, même avec ses contradictions, a débouché sur la victoire de la gauche en 1981 et l’élection de François Mitterrand. Quatre ministres communistes ont participé au gouvernement qui en est issu et l’ont quitté trois ans plus tard quand le retournement libéral s’est affirmé. Un retournement qui n’a pas cessé depuis. C’est toute cette période que François Hollande montre du doigt pour justifier, en vérité, ses renoncements d’aujourd’hui.

Stéphane Le Foll, le porte-parole du gouvernement, a signifié hier matin le refus du président de la République de présenter des excuses arguant de la « continuité » d’un « vote protestataire qui est celui du Front national et qui a été incarné à un moment par le Parti communiste ». Cela vous paraît-il valable  ?

Pierre Laurent C’est incroyable que Stéphane Le Foll emploie l’argument de cette prétendue «  continuité  » alors même que François Hollande était interrogé à ce moment de l’émission par des électeurs ­socialistes de 2012 qui disaient leur désarroi devant les renoncements du président. C’est donc bien sa politique qui provoque le basculement d’un certain nombre d’électeurs. En renvoyer la responsabilité au PCF qui, lui, continue le combat pour promouvoir des solutions de gauche, c’est non seulement une faute politique mais c’est une démission face aux interpellations de ses électeurs. Le président de la République s’est comporté dimanche comme s’il avait tiré un trait sur ces électeurs, comme s’il les avait inexorablement condamnés soit à l’abstention soit au vote FN. Nous ne nous résignons pas et nous continuerons d’aller au-devant des attentes ­populaires. Si les orientations du président ne peuvent que continuer à diviser la gauche, pour ce qui nous concerne, rien ne nous fera renoncer au rassemblement de ceux qui à gauche souhaitent retrouver un projet conforme à leurs valeurs.

Une telle déclaration contribue-t-elle à la stratégie de dédiabolisation du FN  ?

Pierre Laurent Je n’ose pas croire que c’est une stratégie délibérée. Mais force est de constater qu’à la volonté de mettre en permanence le Front national au cœur du débat politique et d’assimiler toute alternative à quelque chose qui lui ressemblerait de près ou de loin, s’ajoute une campagne de promotion permanente dans les médias du FN qui ne compte plus ses invitations. La banalisation permanente, plus ou moins consciente, du Front national est une ­dimension inquiétante de la situation ­politique actuelle. De ce point de vue, la déclaration de François Hollande est la goutte d’eau qui fait déborder le vase.

La droite a déjà procédé à cet amalgame à plusieurs reprises. Qu’un président socialiste l’emploie à son tour ajoute-t-il à la confusion  ?

Pierre Laurent Ces assimilations viennent, en France comme dans de très nombreux pays européens, de toutes les forces qui ont un seul credo  : “Il n’y a qu’une seule politique possible.” C’est une manière de sans cesse discréditer la possibilité d’une alternative de gauche. Ces arguments ont aussi été employés contre Syriza en Grèce, contre ceux qui veulent faire émerger une nouvelle solution de gauche en Espagne, en Italie, au Portugal ou en Allemagne. Ces campagnes nourrissent la crise politique parce qu’elles tentent de justifier des ­politiques massivement rejetées par les peuples européens. Je donne rendez-vous à tous ceux qui tiennent ces discours les 30 et 31 mai prochains au Forum européen des alternatives que nous organisons place de la République, à Paris. Ils pourront y constater que non seulement une alternative de gauche à leur politique libérale et d’austérité existe mais qu’elle est indispensable pour éviter la percée des forces de l’extrême droite populiste et xénophobe qui prospèrent un peu partout.

D) Réaction des ministres communistes de 1981

Les anciens ministres communistes de François Mitterrand se sentent tout aussi "insultés" par le chef de l’Etat et jugent "odieuse", la remarque de François Hollande. "Nous tenons à dire notre incompréhension et notre indignation", écrivent, dans une déclaration commune Charles Fiterman, Anicet Le Pors et Jack Ralite (le quatrième ministre de 1981, Marcel Rigout, alors en charge de la formation professionnelle, est décédé en 2014).

Prenant connaissance d’un propos du Président de la République selon lequel ″Mme Le Pen parle comme un tract communiste des années 70″, nous tenons à dire notre incompréhension et notre indignation. Appartenant tous à l’époque au Parti communiste, nous nous sentons insultés. Car rien ne peut justifier une comparaison aussi odieuse qu’absurde. Si la réalité avait été dans les années 70 celle qu’évoque François Hollande , aurait-on eu une entente entre le PC et un PS dirigé par François Mitterrand qui a permis la victoire de 1981 ? Sûrement pas. Que François Hollande mésestime ainsi l’Histoire, au moment où Mme Le Pen déploie ses efforts pour capter les suffrages des couches populaires, ne peut manquer de poser question.

C) Hollande Un propos indigne ! (parmi d’autres) Communiqué de Jean-Luc Mélenchon

En insultant le parti communiste des années 70, François Hollande oublie que c’était alors le programme commun qui conduisit à la grande victoire de 1981.

Son propos est d’une totale bassesse et indigence, indigne d’un président élu aussi par les communistes.

B) Réactions du PCF

"Quand Hollande compare le FN au ’PCF des années 70’, sa faute est double. À l’égard des militantes et militants communistes. Mais c’est aussi une lâcheté intellectuelle face au FN d’aujourd’hui", a dénoncé sur Twitter Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF, jugeant "navrante" et "pas à la hauteur" cette sortie de M. Hollande.

"La comparaison que Hollande vient de faire entre le FN et le PCF des années 70 est indigne et inepte", a de son côté réagi sur ce même réseau social Ian Brossat, adjoint PCF à la mairie de Paris. "En parlant ainsi, Hollande contribue à dédiaboliser encore un peu plus le FN. C’est une faute politique et une faute morale", a-t-il fustigé.

A) Hollande et l’odieuse insulte faite au PCF (L’Humanité)

En prétextant que le Front National s’exprime comme un « tract du parti communiste des années 70 », François Hollande insulte autant le programme qui a porté François Mitterrand au pouvoir en 1981, qu’une partie de ses propres électeurs en 2012. Réactions.

Et depuis les réactions scandalisées sont nombreuses. Le secrétaire national du Parti communiste français, Pierre Laurent, a réclamé lundi des excuses publiques à François Hollande. "J’ai demandé au président de la République des excuses publiques pour cette phrase", a ajouté le sénateur communiste. "C’est une phrase lamentable et c’est la seule chose que le président de la République a trouvé à répondre à des électeurs qui lui disaient leur désarroi."

"Le Parti communiste, il ne demandait pas qu’on chasse les étrangers, il ne demandait pas qu’on fasse la chasse aux pauvres, parce que même les pauvres finissent par penser qu’il y a plus pauvres qu’eux", a lancé Pierre Laurent. Sa demande a été rejetée par le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, qui a toutefois dit la "comprendre".

Jean-Luc Mélenchon s’est révélé tout aussi clair dans sa condamnation des propos du François Hollande : "En insultant le parti communiste des années 70, François Hollande oublie que c’était alors le programme commun qui conduisit à la grande victoire de 1981. Son propos est d’une totale bassesse et indigence, indigne d’un président élu aussi par les communistes."

L’héritage du programme commun bafoué

Les anciens ministres communistes de François Mitterrand se sentent tout aussi "insultés" par le chef de l’Etat et jugent "odieuse", la remarque de François Hollande. "Nous tenons à dire notre incompréhension et notre indignation", écrivent, dans une déclaration commune Charles Fiterman, Anicet Le Pors et Jack Ralite (le quatrième ministre de 1981, Marcel Rigout, alors en charge de la formation professionnelle, est décédé en 2014).

"Appartenant à l’époque au Parti communiste, nous nous sentons insultés. Car rien ne peut justifier une comparaison aussi odieuse qu’absurde". "Si la réalité avait été dans les années 70 celle qu’évoque François Hollande, aurait-on eu une entente entre le PC et un PS dirigé par François Mitterrand qui a permis la victoire de 1981 ? Sûrement pas". "Que François Hollande mésestime ainsi l’Histoire, au moment où Mme Le Pen déploie ses efforts pour capter les suffrages des couches populaires, ne peut manquer de poser question", ajoutent les trois anciens ministres.


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