Grèce : des compromis mais pas de compromission

vendredi 27 février 2015.
 

Le gouvernement Tsipras, qui a du présenter à contrecœur des mesures pour apaiser ses créanciers, ne transige pas sur la priorité de son programme : la lutte contre la pauvreté. L’Eurogroupe a validé l’ensemble des mesures et s’est engagé à poursuivre le programme d’aides.

C’était au cœur du programme de Syriza et le gouvernement Tsipras ne reviendra pas dessus : la lutte contre la crise humanitaire qui sévit en Grèce. Athènes va ainsi mettre en place des mesures "très ciblées" pour améliorer la couverture sociale, l’approvisionnement en énergie et l’accès à la nourriture au logement des plus pauvres, par exemple avec des bons d’alimentation.

Au programme également la dépénalisation du surendettement pour les petites sommes, le soutien aux "plus vulnérables" ne pouvant rembourser leurs emprunts et une collaboration avec les banques pour "éviter les mises aux enchères de résidences principales en-dessous d’un certain seuil" de défaut de paiement.

C’était également au programme de Syriza, le gouvernement grec s’engage à faire "de robustes efforts" dans la collecte des impôts et la lutte contre l’évasion fiscale en "utilisant pleinement les moyens électroniques et autres innovations technologiques". Le tout doit cibler "particulièrement les plus nantis" afin de "les faire participer de manière juste au financement des politiques publiques" et se faire "sans impact négatif sur la justice sociale". Le code fiscal doit être modernisé, l’indépendance de l’administration centrale des impôts renforcée, ses moyens élargis.

Le gouvernement prévoit aussi un dispositif de lutte contre la contrebande d’essence et de cigarettes, un renforcement de la lutte contre la corruption et la mise en place d’un système permettant le paiement rapide des arriérés fiscaux et de contributions à la sécurité sociale.

Des compromis et des économies

Le nombre de ministères doit passer de 16 à 10, les avantages et primes des ministres, parlementaires et haut fonctionnaires être réduits, la grille des salaires dans la fonction publique remaniée. L’Etat veut également monnayer "aux prix du marché" l’utilisation par les médias des fréquences de radio-télévision, réformer les règles d’attribution de marchés publics.

Là où l‘aile gauche de Syriza grince les dents, c’est à propos de "l’ampleur et du calendrier" de la progression du salaire minimum, une promesse centrale de Tsipras, qui "se feront en consultation avec les partenaires sociaux et les institutions européennes et internationales", selon le document et "de manière à préserver la compétitivité et les perspectives d’emploi". Le montant envisagé (751 euros) et la date (2016) ne figurent pas explicitement dans la liste.

Autre recul, les privatisations déjà réalisées ne seront pas remises en question, pour celles qui sont déjà lancées "le gouvernement va respecter les processus en conformité avec la loi". Celles qui sont prévues doivent être "examinées avec pour objectif de maximiser les bénéfices à long terme pour l’Etat". Des ministres du gouvernement Tsipras avaient annoncé peu après leur élection leur intention de revenir sur plusieurs ventes en cours, comme celles du terrain de l’ancien aéroport d’Athènes et de 14 aéroports régionaux.


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