Eurogroupe. La Grèce desserre conjoncturellement l’étau financier

mercredi 25 février 2015.
Source : L’Humanité
 

Le ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis, a affirmé vendredi soir que l’accord avec la zone euro sur une extension de quatre mois de son programme d’aide financière était "une première étape" qui va permettre à Athènes de "laisser le mémorandum derrière elle". La Grèce et les ministres des Finances de la zone euro sont parvenus, vendredi 20 février, à un accord pour prolonger de quatre mois le plan d’aide international dont bénéficie Athènes, ont annoncé des responsables de la zone euro.

"La Grèce laisse le mémorandum derrière elle et devient coauteur des réformes et de sa destinée", a estimé Yanis Varoufakis à l’issue d’une réunion de l’Eurogroupe qui a permis de trouver dans l’immédiat un compromis indispensable au maintien de son pays dans la zone euro. La zone euro a décidé de prolonger de quatre mois le plan d’aide financière de la Grèce, sous conditions, notamment la présentation d’ici à lundi d’une liste de réformes qui doit être approuvée par ses créanciers.

"On va présenter, sous forme de tableau, une liste des réformes que l’on veut faire les quatre prochains mois. Les institutions donneront leur avis lundi ou mardi", a précisé Yanis Varoufakis.

Si les créanciers d’Athènes devaient ne pas approuver cette liste, "nous aurons un problème", a-t-il reconnu, "s’il n’y a pas un accord sur la liste, l’accord est mort, mais cela ne sera pas le cas", a-t-il ajouté. "A la fin de ces quatre mois, nous serons jugés sur la mise en oeuvre des réformes", a-t-il poursuivi, appelant les autres partis politiques grecs à participer. Et ce n’est qu’alors que la zone euro devrait reprendre ses versements. Mais dans l’attente, l’accord ne garantit pas que le pays reste à flot : "nous ne sommes pas allés aussi loin (...) de sérieuses discussions seront menées ces prochaines semaines sur les moyens de combler le trou budgétaire du pays", a admis Yanis Varoufakis.

Le ministre grec a indiqué que cette liste à présenter lundi n’inclurait aucune réforme sur les retraites et le marché du travail. Il s’est en revanche engagé à s’attaquer à l’immunité et à l’évasion fiscales. "Notre engagement est de relever le salaire minimum (...) de façon à augmenter la compétitivité et nous allons le faire via des consultations. Nous avons l’intention de négocier cela avec les institutions", a-t-il ajouté. L’accord ne prévoit pas d’avoir "un excédent budgétaire primaire de 3% du PIB cette année et plus pour les prochaines années, ni d’augmenter la TVA ou de baisser les retraites, contrairement au gouvernement précédent", a affirmé M. Varoufakis.

La zone euro et la Grèce "se sont engagées à assurer des excédents budgétaires primaires (...) conformément" à ce qu’elles avaient accepté dans le deuxième programme de financement en 2012. Mais pour 2015, année pendant laquelle cet excédent devait être de 3% du PIB, "les institutions prendront en compte les circonstances économiques". Le document ne mentionne pas 2016 et les suivantes, pour lesquelles l’excédent devait être de 4,5%.

Cette période de transition de quatre mois doit laisser le temps à la Grèce de négocier avec la zone euro un "nouveau contrat" de sortie de crise, a indiqué le ministre. Dans ce cadre, "nous allons discuter sur les moyens d’avoir une réduction intelligente de la dette", a-t-il relevé, même si la zone euro s’est refusée dans l’accord à réaffirmer son engagement pris en 2012 à envisager un tel aménagement. Le commissaire européen en charge de l’Euro, Valdis Dombrovskis, a confirmé l’information via Twitter, précisant que le pays allait devoir présenter "une liste de réformes", lundi 23 février, qui devra être validée par les créanciers.

Fabrice Savel, L’Humanité


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