Putsch de la BCE : le gouvernement grec ne doit pas plier !

lundi 9 février 2015.
 

Au nom de la « responsabilité », un cénacle d’irresponsables mène l’offensive contre un gouvernement élu démocratiquement et met l’Europe en danger. Est exigé de la Grèce le respect d’un « plan d’économie » absurde et dramatique

La BCE vient de décider sans aucun mandat de se soustraire à ses fonctions de banque centrale vis-à-vis l’un de ses souscripteurs, la Grèce, membre de droit de l’Union européenne depuis 1981 et de la zone euro depuis 2001. Est décidé l’interruption de la garantie de refinancement des titres bancaires grecs auprès de la BCE à compter du 11 février prochain. Ne reste plus que le refinancement d’urgence au titre du programme ELA, limité dans son montant et (sans doute) soumis au vote du prochain conseil de la BCE le 18 février.

Au nom de la « responsabilité », un cénacle d’irresponsables mène l’offensive contre un gouvernement élu démocratiquement et met l’Europe en danger. Est exigé de la Grèce le respect d’un « plan d’économie » absurde et dramatique ayant fourni depuis cinq ans la preuve de son inefficacité. Un constat d’échec partagé par de nombreux économistes, dont Thomas Piketty et quatre prix Nobel. Tous soutiennent les 3 principes du plan alternatif proposé par Syriza : (1) Remboursement de la dette conditionnée au taux de croissance (2) Abaissement de l’obligation de surplus budgétaire de 4% à 1.5% sur 5 ans pour permettre la relance (3) Lutte contre l’évasion fiscale et taxation des plus riches.

L’Union européenne est devenue en quelques décennies la centrale de recyclage de l’oligarchie du vieux continent et le revolver d’un pouvoir technocratique autoritaire. Son exécutif budgétaire est présidé par un ancien dirigeant de paradis fiscal, son exécutif monétaire par un ancien banquier d’affaire. Le premier niait il y a peu l’idéal démocratique de l’UE (« pas de décision démocratique possible contre les traités européens »), le second son idéal social (« le modèle social européen est mort »). Ils agissent aujourd’hui sans aucun mandat populaire.

Le Parti de Gauche appelle les citoyens français et européens à soutenir Syriza. Si le gouvernement grec ne plie pas, le rapport de force au sein de l’Union européenne s’en trouvera bouleversé. Plus aucun sacrifice ne doit être fait pour l’Union européenne et pour l’euro. Si la BCE va au bout de sa menace et coupe les liquidités à la Grèce, le gouvernement n’aura d’autres choix que de réquisitionner sa banque centrale pour se refinancer. Le peuple grec pourra alors changer le destin de l’Europe, en défendant la souveraineté de son peuple contre la technocratie européenne asservie aux marchés financiers et aux actionnaires.

Guillaume Etiévant et Sandro Poli, Commission économie du Parti de Gauche


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