La large victoire de Syriza fait du 25 janvier 2015 un jour historique.

mercredi 28 janvier 2015.
 

Nous saluons la large victoire de Syriza. Elle constitue un jour historique. C’est un jour historique pour le peuple Grec, premier en Europe à rompre le joug de l’austérité. C’est un jour historique pour tous ceux qui ont espoir de rompre pour de bon avec l’Europe des Traités libéraux, seule solution si on veut refondre une Europe du progrès humain. C’est un jour historique pour l’autre gauche : elle voit ainsi crédibilisées ses ambitions de former des majorités et de gouverner avec tous ceux qui entendent rompre avec l’ancien monde, celui des libéraux de droite et des socio-libéraux comme de l’extrême-droite.

La victoire de Syria nous ouvre la voie : à Podemos de s’y engouffrer en Espagne avant que nous ne fassions de même en France. Le meeting de Japy du 19 janvier unissant front de Gauche, EE-LV, Nouvelle Donne, socialistes affligés et d’autres, a montré que des forces sont disponibles pour peu qu’elles sachent se tourner vers le peuple et l’implication citoyenne.

Dans l’immédiat, Syriza peut être assuré de notre solidarité contre les agissements de la Troïka qui ne va pas avoir de cesse de faire rentrer la Grèce d’Alexis Tsipras dans le rang. Aux côtés de nos camarades, nous exigeons immédiatement le moratoire de la dette grecque, préalable à toute discussion. Nous exigeons de François Hollande qu’il reconnaisse le choix souverain de la Grèce et appuie au niveau de l’Union Européenne le mandat que se voit confier Alexis Tsipras par son peuple.

B) Résultats ce 26 janvier vers 6 heures : Syriza remporte une victoire historique (Les Echos)

La main des électeurs grecs n’a pas tremblé. En portant au pouvoir le parti de la gauche radicale qui a promis de tourner le dos à la politique d’extrême rigueur menée depuis six ans sous la tutelle tatillonne de ses créanciers internationaux, les Grecs ont exprimé toute leur exaspération.

C’est une large victoire que le parti anti-austérité Syriza a obtenu dimanche. Sur 92% des bulletins dépouillés, il a recueilli 36,3%. Il devance largement la « Nouvelle Démocratie » du Premier ministre sortant, Antonis Samaras, qui recueille 28,2% des voix...

Le suspense a été entier toute la soirée pour savoir si le parti d’Aléxis Tsípras, qui a mené sa campagne sur le rejet de la troïka et l’absolue nécessité de renégocier la dette colossale du pays (173% du PIB), décrocherait ou non la majorité absolue des sièges au Parlement grec. Selon les toutes dernières projections du ministère de l’Intérieur, Syriza obtenait 149 sièges, deux de moins que la majorité absolue.

Le scrutin a placé en troisième position le parti néo-nazi Aube Dorée (6,4%), dont l’équipe dirigeante a fait campagne de prison, puisque la plupart de ses dirigeants sont en détention provisoire en attendant leur procès pour appartenance à une organisation criminelle. Le tout nouveau parti centriste et pro-européen, To Potámi, « La Rivière », a donc échoué (avec 5,9%) à arracher cette troisième place. Le Parti communiste a maintenu sa position avec 5,4% des voix. Le petit parti souverainiste des Grecs indépendants, qui pourrait servir d’appoint à Syriza si ce dernier en avait besoin, a obtenu 4,7% des voix. Grands perdants : les socialistes du Pasok dont nombre d’électeurs se sont tournés vers Syriza. Il ne recueille que 4,8% des voix, contre 12,3% aux élections législatives de juin 2012.

« Le peuple grec vient de tourner une page de son histoire », a déclaré Alexis Tsipras en fin de soirée. « Le verdict des urnes est clair, a t-il ajouté, le mandat donné par le peuple grec annule les plans d’austérité. Il renvoie la troïka au passé ! » Sur un ton très combatif, il a assuré que «  c’est la Grèce des élites et des privilégiés qui a perdu ». « Notre priorité, a t-il dit encore devant la foule rassemblée, sera que la Grèce retrouve sa dignité. Nous sommes un échantillon d’espoir pour l’Europe. » Il a aussi indiqué qu’il était « prêt à négocier avec nos créanciers sur une solution mutuellement acceptable ».

Les réactions à la victoire de Syriza en Grèce ne devraient pas tarder. Dès lundi, la réunion des ministres des Finances de la zone euro prévue à Bruxelles sera l’occasion d’un premier échange sur la stratégie que compte adopter l’Europe face à cette nouvelle donne politique en Grèce.

Catherine Chatignoux / Chef de service adjointe

Source : http://www.lesechos.fr/monde/europe...


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