Grèce : Syriza, maître du jeu

dimanche 21 décembre 2014.
 

Le conservateur Stavros Dimas n’a pas été élu hier au premier tour de la présidentielle. 
S’il ne l’est pas avant le 29 décembre, 
des législatives seront convoquées.

Heure de vérité pour la coalition de la gauche radicale (Syriza) du jeune Alexis Tsipras. C’est hier qu’on devait mesurer les rapports de forces au Parlement grec. En jeu  : y aura-t-il, au début de l’année 2015, une élection législative anticipée où la gauche antilibérale est donnée gagnante par les sondages. Un spectre que les marchés financiers, mais aussi la Commission européenne, par les voix de son président, Jean-Claude Juncker, ou du Français Pierre Moscovici essaient de conjurer.

Hier, la Vouli a échoué à élire un président de la République. Stavros Dimas, ancien commissaire européen ne succédera pas dans l’immédiat à Karolos Papoulias. Il fallait 200 voix sur les 300 de l’Assemblée pour élire un président au premier tour. Le deuxième tour est prévu le 23 décembre. Et le troisième, où seulement 180 voix sont nécessaires, le 29 décembre. Si Nouvelle Démocratie (ND, droite) et ses alliés du Pasok (social-démocrate) ne parviennent pas à rassembler au-delà de leurs 155 élus pour atteindre la majorité qualifiée, le pays se dirigera vers des élections législatives anticipées.

C’est ce qui effraie le plus les marchés financiers, Alexis Tsipras, leader de Syriza, ayant un programme avec deux mesures phares. La première est la fin des politiques d’austérité dictées par les mémorandums discutés entre la troïka (Commission et Banque centrale européennes et Fonds monétaire international) et le gouvernement grec. La deuxième est une annulation partielle de la dette publique grecque, qui est de 175 % du PIB, malgré toutes les mesures austéritaires visant à la réduire. Cette semaine, la droite, qui craint plus que tout un retour aux urnes, était à l’offensive. 
La députée Dora Bakoyannis (ND) dramatisait la situation, lundi  : «  Qu’arrivera-t-il si on met en l’air cinq ans de sacrifices du peuple grec  ?  » Et d’ajouter  : «  Je ne veux pas voir la Grèce sans filet de protection européenne.  » Le ministre Dimitris Stamatis déclarait, lui, que Syriza avait une attitude «  dangereuse (…) en poussant le pays aux élections, une fois de plus en ignorant la volonté du peuple grec  ». Pour les référents de Bruxelles sur l’échiquier politique grec, aller aux urnes semble signifier ignorer la volonté du peuple grec…

Gaël De Santis, 18 décembre 2014


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message