5 juin 1240 Victoire d’Alexandre Nevski

dimanche 14 décembre 2014.
 

Alors que les Mongols de Gengis Khan ont ravagé et conquis la steppe eurasienne, de la Chine aux abords de la Hongrie et que les Suédois, les Allemands et les Lituaniens tentent de coloniser le nord de la plaine orientale un jeune prince va faire émerger l’empire russe. Le prince Alexandre est un Rourik, descendant des Varègues, ou Vikings de l’Est, établis depuis 860 à Novgorod. C’est le deuxième fils du grand-prince russe Iaroslav qui gouverne la principauté de Vladimir, au nord de Moscou, tout en faisant allégeance à l’empereur mongol, le Khan.

Le prince Alexandre reçoit à vingt ans le commandement des troupes de la cité marchande de Novgorod et parvient à stopper la progression des suédois qui menacent de marcher sur la ville le 5 juin 1240. Les ennemis sont défaits sur le bord du fleuve la Neva. Cette première et grande victoire lui vaut le surnom de Nevski « de la Neva ».

Quelques années plus tard, en Avril 1242 il défait les chevaliers allemands de l’ordre Teutonique sur les glaces du lac Peïpous. Il déclare à l’issue de la bataille « Qui viendra chez nous avec une épée, périra par l’épée ». Il sait pourtant aussi se faire diplomate. Et parallèlement à ses exploits guerriers, il obtient des Mongols l’allègement de leur joug, lui permettant d’agréger peu à peu le peuple russe autour de sa principauté. Ses descendants unifieront la plaine russe jusqu’à ce que l’un d’eux, Ivan IV le Terrible, ne s’émancipe définitivement des Mongols et instaure un État centralisé.

À sa mort, un culte local lui est voué. Il est canonisé le 26 février 1547 et son culte devient national. En 1712, pour honorer son souvenir, le tsar Pierre le Grand fait édifier le somptueux monastère Alexandre-Nevski sur l’emplacement de la bataille de la Neva. Il donne également son nom à l’avenue la plus célèbre de St Petersbourg : « la perspective Nevski ». En 1938, le film de Sergueï Eisenstein « Alexandre Nevski » dont la musique a été composée par Sergueï Prokofiev retrace l’histoire de la bataille contre les chevaliers teutoniques, envahisseurs du territoire russe, afin de raviver, avec succès, la flamme patriotique des soviétiques face à l’expansionnisme nazi.

Aigline De Causans


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