Penser la République Sociale pour le XXI e siècle (B Teper, P Nicolas)

jeudi 4 décembre 2014.
 

Le premier tome est consacré à la dimension politique de la République Sociale. Il s’appuie sur la tradition du socialisme français de Jean Jaurès, dont il reprend les analyses comme socle. Après un rappel des principes de la République, et leur extension dans la République Sociale (partie rédigée par Bernard Teper, animateur du REP, réseau d’éducation populaire), ce premier tome analyse le tabou de la propriété à gauche, son historique, malgré ses racines (républicains et socialistes du XIX siècle, CNR, gaullistes, doctrine chrétienne) et fait une description synthétique des différentes doctrines actuelles qui portent une volonté de changer de société (le "salaire à vie", l’écologie politique telle que théorisée par André Gorz, le revenu universel, les idéologies du partage (des richesses, du travail, du pouvoir dans l’entreprise)...), pour aboutir à la construction d’une convergence, à l’image du programme du CNR, dans un projet fédérateur, la République Sociale, qui réponde aux aspirations qui fondent ces idéologies progressistes au delà de leurs différences : la Liberté et la Sécurité pour tous.

Le premier tome décrit le contenu et la mise en oeuvre opérationnelle du premier pilier : la socialisation progressive des entreprises.

Le deuxième tome est consacré à la dimension économique de la République Sociale, c’est à dire à la crise du capitalisme en tant que mode de production et son dépassement par la République Sociale.Ce tome a bénéficié de la contribution de camarades de la CGT Renault, et des discussions avec les salariés. Il part du constat du décrochage entre la gauche et les classes populaires, il décrit la crise du salariat qui s’exprime à la fois à l’intérieur du salariat et par le refus croissant du salariat, il décrit la crise d’efficacité des entreprises conséquence de rapports de production devenus obsolètes par rapport au développement des forces productives, la crise du syndicalisme porteuse en creux de l’attente d’un projet de société, et les limites des interventions du dehors sur les entreprises. Il aboutit au dépassement de ces contradictions montantes du système capitaliste par l’avènement de la République Sociale

Le deuxième tome décrit le contenu et la mise en oeuvre opérationnelle du second pilier : l’extension de la sécurité sociale à la sécurité économique. Par rapport aux premiers travaux de la commission économie sur ce sujet, elle a été étendue ici à l’ensemble des "activités sociales", en intégrant d’une part le projet de Jaurès qui voulait faire de la Sécurité Sociale le "banquier des associations ouvrières" (entreprises), et d’autre part en étendant, à l’ensemble des entreprises, le "CE de branche" mis en place à la Libération pour les 146 entreprises de la branche des Industries Electriques et Gazières (la CCAS), et qui assurait, jusqu’à sa remise en cause à partir de 2004, l’accès pour tous aux loisirs, à la culture, aux vacances, et à la protection contre le risque, jusqu’à l’assurance auto et domicile, à tous les salariés de la branche par mutualisation inter entreprises.

Ce livre, particulièrement le 2e tome (qu’il est préférable en toute logique marxiste de lire en premier, car ce sont d’abord les rapports de production qui déterminent les idéologies), est destiné en particulier aux militants engagés dans le mouvement syndical, que je sais être en attente d’un projet d’alternative, et d’une alternative qui prenne ses racines dans le travail et pas seulement dans la cité. Il est aussi particulièrement destiné aux spécialistes en sociologie et en économie du travail, en particulier universitaires, car il décrit le fonctionnement -et les dysfonctionnements- des entreprises, et leurs conséquences économiques, vu de l’intérieur avec une lecture de classe. Il sera aussi diffusé par l’intermédiaire du REP.

Il a comme finalité de contribuer à re-crédibiliser cette idée que "Un autre monde est possible", et de contribuer à ouvrir des débats pour construire ce monde de demain.

Il a aussi comme finalité de préparer le terrain pour un programme politique de transformation perçu comme pouvant changer la vie, en particulier par les couches populaires et le monde du travail, un programme perçu comme pouvant assurer Liberté et Sécurité à tous, basé sur les deux grandes réformes correspondantes, qui aboliront le Capitalisme et le Salariat pour la République Sociale et les Travailleurs associés.


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