Protégeons Jérusalem !

mercredi 12 novembre 2014.
 

A) Protéger Jérusalem : Appel du Front Populaire pour la Libération de la Palestine

Le Front Populaire pour la Libération de la Palestine (FPLP) « demande instamment à tous les amis de la Palestine et aux forces progressistes, orientées sur la justice et révolutionnaires dans le monde de mobiliser le plus largement possible les actions de solidarité avec le peuple palestinien à Jérusalem, qui est attaqué et assiégé. »

"Il est temps d’agir pour faire face aux crimes de l’occupation à Jérusalem

Le peuple palestinien à Jérusalem fait face quotidiennement au génocide culturel, au nettoyage ethnique et aux crimes de guerre israéliens. Le Front exhorte également les communautés arabes et Palestiniens dans le monde entier à se mobiliser pour la défense de leurs sœurs et frères à Jérusalem et dans l’ensemble du peuple palestinien."

En particulier, la direction du Front a exhorté ses partisans, amis et alliés à condamner les agissements de l’occupation contre le peuple palestinien à Jérusalem et à organiser des manifestations, des rassemblements, et des actions politiques et directes à tous les niveaux pour faire face aux politiques israéliennes racistes et les tentatives entreprises pour isoler le peuple palestinien à Jérusalem du reste de la Palestine.

Abu Ahmad Fuad, Secrétaire général adjoint du FPLP, a déclaré que « notre peuple ne sera pas réprimé, pas dans la bande de Gaza, ni sur la Rive Occidentale, ni dans la Palestine occupée de 48, ni dans la diaspora, ni à Jérusalem, où un grand soulèvement populaire a été enflammé. »

Le FPLP salue la résistance à Jérusalem et le martyr Ibrahim al-Akkari. Il appelle à « soutenir l’intifada populaire à Jérusalem, en renforçant et élargissant l’insurrection dans les villes et les rues de Jérusalem, » soulignant l’importance de la participation de tous les Palestiniens, tous les Arabes et tous les mouvements populaires dans ces actions.

B) Jérusalem : vers la troisième intifada ? (Golias, périodique catholique, empêcheur de croire en rond)

On se souvient que la « visite » d’Ariel Sharon, en 2000, sur l’esplanade des mosquées, appelée le Mont du Temple par les juifs, avait déclenché la seconde Intifada. L’accumulation actuelle des provocations de l’extrême droite israélienne au même endroit pourrait bien susciter une nouvelle insurrection (intifada en arabe) palestinienne. Depuis la mort, en juillet, d’un jeune palestinien de 16 ans, brûlé vif après avoir été kidnappé dans un quartier de Jérusalem-Est, les troubles n’ont cessé dans la ville trois fois sainte. Rien qu’en juillet et en août, 633 palestiniens ont été arrêtés dont des dizaines de jeunes de moins de 18 ans et même des enfants pour jets de pierre ou même pour avoir simplement participé à des manifestations ; 190 Palestiniens ont été mis en examen. La situation s’est encore détériorée depuis quelques semaines avec l’accroissement des visites de soi-disant touristes, en fait des extrémistes juifs qui veulent avoir le droit de prier dans la mosquée Al-Aqsa, voire même de détruire cette mosquée pour construire un troisième Temple. Ils sont naturellement toujours protégés par la police israélienne qui use de grenades explosives et lacrymogènes, de balles en acier couvertes de caoutchouc, faisant de nombreux blessés. Rappelons que le magazine Golias de juillet 2010 avait consacré deux pages aux revendications des extrémistes juifs et à la menace qui pèse sur ces Lieux saints musulmans.

Le statut de l’esplanade des mosquées

C’est un Waqf, fondation religieuse islamique, contrôlé par la Jordanie , qui assure la gestion du site. Lors des Acords de Wadi Araba (octobre 1994), signés entre Israël et la Jordanie, ce dernier pays a été reconnu par l’État hébreu comme garant des lieux saints musulmans . L’intrusion des extrémistes israéliens est donc perçue comme une rupture des accords conclus avec la Jordanie. L’ambassadeur jordanien a mis en garde Israël à plusieurs reprises et Netanyahu, lors de sa rencontre avec le roi Abdallah, le 5 septembre dernier, a tenté de le rassurer sur ce sujet.

Par ailleurs, l’ensemble de la Vieille ville de Jérusalem, l’esplanade étant incluse, appartient au patrimoine mondial protégé, en principe, par l’Unesco. Il n’empêche qu’Israël a déjà, en mai 2013, annulé purement et simplement une mission de l’Unesco qui devait expertiser l’état du patrimoine de la Vieille ville.

Aggravation des attaques et des menaces sur Al-Aqsa

Depuis longtemps, les hommes de moins de 50 ans se voient fréquemment refuser le droit d’accéder à Al-Aqsa ; or, en octobre, avec les fêtes juives du Yôm kippour puis de Souccot, l’esplanade des mosquées a été interdite d’accès pendant trois semaines aux musulmans tandis que les juifs extrémistes, souvent des colons, y ont accédé en plus grand nombre encore. Aux abords de l’esplanade et dans les banlieues, les réactions violentes (bousculades et jets de pierre) des fidèles musulmans se sont multipliées ; des femmes elles-mêmes ont été attaquées par la police dans les rues proches de la mosquée et ont été blessées. La violence s’est d’autant plus étendue que la municipalité de Jérusalem, dirigée par Nir Barkat, un homme d’affaires, a facilité l’implantation de groupes de colons autour de l’esplanade, au sein même de quartiers palestiniens. Ces colons, leurs voitures et leurs maisons subissent aujourd’hui des attaques à coup de pierres et de bombes. Dernièrement, deux événements spectaculaires ont été répercutés dans nos médias : celui d’une voiture conduite par un Palestinien se jetant délibérément, le 22 octobre, sur les personnes attendant le tramway et provoquant la mort de deux d’entre elles ; plus récemment encore, le 29 octobre, le rabbin Yehuda Glick a été grièvement blessé ; ce rabbin est le fondateur de « l’Institut du Temple », qui milite pour la destruction de la mosquée Al-Aqsa et la construction d’un troisième temple. Dès le lendemain, la police israélienne se présentait au domicile de celui qu’elle soupçonnait d’être l’auteur de cet attentat et l’exécutait, sans autre forme de procès. Qui s’en étonnera ?

Précisons que ces revendications venues de l’extrême droite israélienne sont relativement récentes. Pendant longtemps, la plupart des rabbins interdisaient à leurs fidèles de se rendre sur l’Esplanade de peur qu’ils ne foulent aux pieds la Pierre de Fondation où l’arche d’Alliance a été placée et où la Shekinah (Présence divine) est descendue (cf. I Rois 8). Cependant, dès la fin des années soixante-dix, les groupes ultra-religieux commencèrent à revendiquer la reconstruction du Temple, après la destruction des Lieux saints musulmans. Sur ce terrain aussi, les positions extrémistes n’ont cessé de gagner du terrain.

Débats à la Knesset

A trois reprises depuis 2013, la question de la présence de juifs sur l’esplanade a été débattue. En effet, un député du Likoud, Moshé Feiglin, a déposé un projet de loi pour que les fidèles juifs puissent accéder librement à l’Esplanade et aller y prier. On devine qu’un partage de la mosquée Al-Aqsa, entre juifs et musulmans, selon les horaires, conduirait très vite à l’exclusion des musulmans. Le débat à la Knesset doit reprendre en novembre et Netanyahu est embarrassé car il craint que le projet embrase la Palestine. Ajoutons que ce projet fournirait une raison de plus aux djihadistes de se battre !

Renée Berder

News

Une fillette palestinienne de 5 ans a été renversée, le 20 octobre, par le véhicule d’un colon dans le centre de la Cisjordanie ; elle est morte de ses blessures. Le 16 octobre, c’est un garçon de 13 ans qui était mort, dans un village au nord-ouest de Ramallah, après avoir reçu une balle en pleine poitrine.

Un Palestinien a démoli sa maison de ses propres mains pour éviter les amendes colossales qu’il encourt si le gouvernement qui a signé l’ordre de démolition s’en charge.

Le gouvernement français a refusé un visa d’entrée de 3 semaines sur le territoire français à trois Palestiniens de Gaza dont une jeune fille de 21 ans amputée des deux jambes à la suite de l’opération « Plomb Durci » (2009). Deux justifications ont été données à ce refus : « l’incapacité de prouver leurs moyens de subsistance pendant leur séjour en France » et la crainte qu’ils ne retournent pas à Gaza et restent en France. Or les trois Palestiniens devaient participer aux douze heures pour la Palestine, à Paris, le 1er novembre, puis étaient invités dans plusieurs villes de France. Merci Fabius.

C) Appel de Khaled Barakat, écrivain palestinien

"La dernière intensification contre notre peuple palestinien à Jérusalem comprend des arrestations massives, la démolition de maisons, la confiscation de terres, la construction de colonies, les annonces de nouvelles colonies, la fermeture de la mosquée Al-Aqsa, les attaques contre des lieux saints, tente de partitionner la Haram al-Charif, intensifiant les attaques contre les jeunes et les étudiants, en doublant et quadruplant la présence des militaires dans la région, en mettant des centaines de nouvelles caméras dans les rues de Jérusalem pour surveiller les Palestiniens en particulier dans les quartiers arabes, a augmenté la confiscation des IDs de Jérusalem et la confiscation de milliers au cours des dernières années et la création de nouvelles longues peines de prison pour ’jets de pierres’. », commente Khaled Barakat, écrivain palestinien.

"Toutes ces actions de l’occupation représentent son échec pour écraser le mouvement populaire qui a pris naissance à Jérusalem après le meurtre de Mohammed Abu Khudeir. Israël a mené une guerre massive contre notre peuple à Gaza, partiellement pour tenter de désamorcer et de réprimer une Intifada à Jérusalem, dans la Palestine de 48 et en Cisjordanie, qui grandissait chaque jour. Même ses crimes massifs à Gaza ne peuvent pas supprimer le soulèvement du peuple. L’occupant peut retarder, mais il ne peut échapper à une intifada imminente", a déclaré Barakat.

"Des actions internationales sont nécessaires pour soutenir le soulèvement à Jérusalem, y compris des manifestations de masse dans les villes du monde contre les attaques racistes et les politiques à Jérusalem et des actions pour faire une pression sérieuse sur les Nations Unies, les institutions internationales et les gouvernements complices des puissances impérialistes et leurs outils. Il est essentiel de surveiller et d’exposer les crimes israéliens et de soutenir les mouvements et institutions populaires du peuple palestinien en Palestine et en particulier à Jérusalem en renforçant la solidarité et en intensifiant les campagnes pour le boycott et l’isolement de l’état d’occupation, s’appuyant sur les immenses mobilisations qui ont eu lieu pour soutenir la Bande de Gaza et demander le boycott et l’isolement de l’occupant colonial raciste " a ajouté Barakat.

"Nous devons être prêts, et nous devons nous organiser pour faire du 29 novembre, la journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, une journée et une semaine d’action au niveau international en solidarité avec la lutte du peuple palestinien pour le retour et la libération et pour défendre Jérusalem et la Palestine. Et les semaines précédant le 29 novembre doivent également être des semaines de mobilisation et de soutien à notre peuple sur les lignes de front à Jérusalem ».

"Pendant les vingt dernières années Israël s’est engagé dans un processus systématique conduisant à l’isolement de Jérusalem de la Cisjordanie et du reste de la Palestine". "Les Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza ne peuvent accéder à leur capitale. L’isolement par Israël de Jérusalem du reste de la population palestinienne et de la terre palestinienne est partie intégrante de la politique systématique raciste sioniste qui va à l’encontre de toutes les normes de droits de l’homme. C’est une tentative pour briser la constance des Palestiniens de Jérusalem et de remodeler la ville grâce à l’importation des colons et des colonisateurs, pour tenter de supprimer le caractère palestinien et arabe de la ville. Les Palestiniens de Jérusalem sont sous l’ état de siège, de tous les côtés, face au vol continu et systématique de leur droit à vivre dans leur ville et de leurs cartes d’identité de Jérusalem ; à la fermeture et à la partition de leurs lieux saints sacrés ; à l’afflux massif officiellement sanctionnée de colonisateurs de l’occupation ; à la fermeture de leurs quartiers et les constantes attaques militaires, les raids et les arrestations."

"La résistance se poursuivra à Jérusalem par tous les moyens jusqu’à ce qu’elle soit libérée. Ceux qui sont en lutte aujourd’hui à Jérusalem et qui affrontent les occupants israéliens sont la nouvelle génération palestinienne qui naît après la grande trahison de l’accord d’Oslo. Cette génération n’a pas été dupe ni induite en erreur par la rhétorique de l’époque d’Oslo. Il faut noter que l’absence de l’Autorité Palestinienne dans la région de Jérusalem encourage en fait la croissance, la poursuite et la force de la résistance," fait observer Barakat.

« Il est important, estime-t-il, d’exposer le discours sioniste qui cherche à promouvoir le conflit en Palestine et à Jérusalem comme un conflit religieux. Ce n’est pas un conflit religieux et ça n’a jamais été un conflit religieux. Ils essaient de présenter cela comme un conflit entre « Musulmans et Juifs. » Au lieu de cela c’est un mouvement populaire sous l’occupation pour la liberté et de libération, faisant face à un occupant colonial raciste qui tente de saper et de détruire le caractère autochtone palestinien et arabe de la ville par tous les moyens. »

"La politique de l’occupation d’imposer des taxes élevées sur Jérusalem, acculant les Palestiniens à la pauvreté, la manière d’inciter les Palestiniens à vendre leurs maisons par le biais de subterfuges et la manipulation font tous partie d’une attaque organisée sur les Palestiniens de Jérusalem.

Jérusalem est une représentation de la lutte des Palestiniens depuis plus de 66 ans, depuis 100 ans, pour défendre leurs droits sur leurs terres. Les villes autour de Jérusalem, les centres de la résistance et de la lutte populaire, comme Beit Hanina et Issawiya, sont poussés dans des zones éloignées, puisque leurs terres sont confisquées sous leurs yeux. Le Camp de Réfugiés de Shuafat, où les réfugiés palestiniens ont lutté pour leur droit au retour pendant plus de 66 ans, est envahi et à plusieurs reprises attaqué, assiégé de toutes parts. Qu’attendent les occupants ? Bien sûr, ils rencontreront la colère et la résistance du peuple !"

"Ceci se passe en fait dans chaque ville et village palestiniens, de Haïfa au Neguev, de Gaza à la Cisjordanie – l’occupant déplaçant des Palestiniens et confisquant leurs terres, pratique constante et raciste du sionisme. L’occupant importe des colons de New York, de Toronto, de Paris et d’ailleurs pour remplacer les Palestiniens qui ont vécu dans leur ville pendant des siècles, qui sont le peuple autochtone de la terre," souligne Barakat.

"Ceci se passe sous les yeux de la dite « communauté internationale, » rencontrant le silence de Ban Ki-Moon, qui condamne la résistance de notre peuple à défendre ses vies et ses terres. Ceci se passe alors que la Ligue Arabe est occupée à agir en tant que marionnettes et outils pour que les impérialistes n’effectuent encore aucune action réelle pour protéger Jérusalem la sacrée.

L’autorité palestinienne et les capitalistes palestiniens vendent le peuple de Jérusalem. Abou Ala’ Qureia, responsable du ’dossier Jérusalem", est connu pour être un des orchestrateurs de Oslo et s’occupe habituellement à vendre du ciment aux Israéliens pour son profit et pour la construction de leur mur de l’apartheid. Il est complice de l’isolement et des crimes contre les Palestiniens à Jérusalem, de la propagation sans vergogne du terme "Jérusalem-Est" et divise la ville pour la forme ; il ne soutient pas les luttes des habitants de Jérusalem ; il encourage les partenariats entre capitalistes palestiniens et israéliens, pendant que monte le nettoyage ethnique du bâti de Jérusalem : il n’aborde pas Jérusalem sur la scène internationale ; et fait le rapport des nouveaux accords avec les Israéliens pour séparer les prisonniers de Jérusalem des autres prisonniers palestiniens," explique Barakat.

L’écrivain a également averti que "la campagne pour défendre Jérusalem et la Palestine ne doit pas être limitée dans ses demandes et ses mots d’ordre de lutte, pour la défense de la mosquée Al-Aqsa, qui est attaquée, qui est fermée et menacée par l’armée sioniste et les forces politiques et coloniales. Il ne s’agit pas seulement du lieu sacré d’Al-Aqsa mais de l’ensemble de la Palestine et de sa capitale. Malheureusement, certaines forces, intentionnellement ou non, limitent le cadre à Al-Aqsa seulement , ce qui peut alimenter le discours sioniste prétendant que la lutte à Jérusalem est un conflit religieux".

"Jérusalem est aujourd’hui sur la ligne de front de la résistance populaire, tout comme la Bande de Gaza se trouve à l’avant-garde de la résistance armée. Nous devons considérer Jérusalem comme une partie de l’ensemble de la Palestine et de toute la cause palestinienne. Jérusalem a été, est et sera toujours la capitale unifiée et éternelle de la Palestine. Cette ville a une place très spéciale dans les cœurs et les esprits de tous les Arabes et de toute la population de la région. Elle ne doit pas être sous l’occupation d’un régime colonial raciste, sioniste. Et cela s’applique également à chaque centimètre de la terre de Palestine", conclut Barakat.


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