Une "certaine idée de la France" : 3 ans de saignée aux Affaires Étrangères

dimanche 2 novembre 2014.
 

Pour la troisième année consécutive, le budget du Ministère des Affaires Étrangères, consacré au déploiement diplomatique et au soutien de nos concitoyens résidant à l’étranger, sera une fois de plus revu à la baisse. Pourtant, le nombre de nos compatriotes hors de France ne cesse de progresser et la complexité d’un monde multipolaire exige le maintien d’une présence diplomatique étoffée pour porter la voix de notre pays.

Du point de vue des moyens humains, en 2015, on atteindra les 600 postes supprimés au MAE depuis 3 ans. Les crédits attribués à l’Agence pour l’Enseignement Français à l’Étranger, à Campus France et à l’Institut Français, en dépit de toutes les déclarations et promesses, diminueront quant eux à nouveau de 2 %. Sur le terrain, cette politique à courte vue se traduit par un dégraissage continu des effectifs consulaires, culturels et scolaires ou par la vente du patrimoine immobilier, en particulier dans les pays où la France entretient une présence historique stratégique et de longue date.

Des postes et des consulats sont réduits à la portion congrue ou ferment, comme récemment à Porto. Certes, ce réseau est amené à évoluer grâce aux nouvelles technologies et à s’adapter à l’évolution de la géographie de la diaspora française. Pourtant, c’est plutôt l’idée d’un démantèlement progressif qui semble l’emporter, accompagnée d’une accumulation des charges pour des agents toujours moins nombreux. Ainsi, en Espagne, dans l’unique perspective de faire des économies, on redécoupe des circonscriptions consulaires contre l’avis de nos compatriotes et celui des conseillers consulaires fraîchement élus au suffrage universel. La récente réforme de la représentation de proximité des Français de l’étranger, n’est-elle qu’un bricolage de façade, alors que la France tourne le dos à celles et ceux qui y restent attachés dans l’ensemble de la planète ? Il est temps de mettre un terme à cette doctrine bancale du "faire plus et mieux avec moins".

Le gouvernement du Parti Socialiste s’inscrit ainsi dans la continuité des politiques de l’UMP d’avant 2012. Les dommages provoqués par des années de coupes budgétaires sur les réseaux diplomatique, consulaire, culturel et éducatif, risquent d’être irréversibles. Amputer la capacité d’influence et de coopération avec les peuples du monde que la France a bâtie depuis des décennies constitue une grave erreur stratégique que le Parti de Gauche condamne. Réduire les services aux Français de l’étranger va à contre-courant de leur présence accrue dans un monde global et de la nécessité de renforcer les liens avec ces citoyen-nes à part entière, d’outre-frontières.

- > François Ralle Andreoli Bureau National du Parti de Gauche, chargé du suivi des Français de l’Étranger ,

- > Pierre Charasse ancien ambassadeur de France au Pérou et en Uruguay, Parti de Gauche Mexique


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