Première initiative européenne pour la Constituante

mercredi 28 février 2007.
 

C’est un sacré paradoxe. Dans les pays européens où la discussion publique sur le projet de Constitution européenne a été inexistant, on échafaude des scénarios après les « non » français et néerlandais. En France, pays où la grande controverse référendaire a passionné le peuple tout entier, point de débat. Bien sûr Chirac n’a ni retiré la signature de la France ni pris la moindre initiative. Mais la gauche aussi a été singulièrement inerte. Ainsi, aucune initiative n’a été prise par les partisans socialistes du « oui » pour interpeller la sociale-démocratie européenne au moment où celle-ci prônait partout la poursuite du processus référendaire.

Il nous a donc fallu beaucoup de ténacité pour défendre depuis le 29 mai dans la gauche européenne la proposition d’une Assemblée Constituante européenne. Ce travail souterrain, qui doit tout à la responsable internationale de PRS, Raquel Garrido, s’est donné à voir vendredi et samedi derniers lors de deux journées de rencontre et de discussion au Sénat. Les délégations européennes représentaient pas moins de dix pays. La résolution finale témoigne du haut niveau de leur convergence politique.

L’audition de représentants d’Olivier Besancenot, José Bové, Marie-George Buffet et Ségolène Royal a montré que cette question se trouvait bien posée dans la présidentielle. Les participants ont pu constater qu’une différence fondamentale séparait sur cette question le candidat de droite Sarkozy de tous les candidats de gauche. D’un côté, la droite défend l’adoption d’un mini-traité par la voie parlementaire, de l’autre la gauche s’engage pour un nouveau referendum. Faut-il ou non construire l’Europe sur l’adhésion populaire ? C’était le point de départ de ces journées. Non seulement la question européenne est dans la campagne, mais c’est un argument supplémentaire pour battre la droite et faire gagner la gauche.


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