A propos du mouvement sixième République

mardi 14 octobre 2014.
 

Le lancement de notre mouvement sixième République est un processus. Une chose qui se construit d’elle-même. Pour cela, elle doit venir de la base de ceux qui en comprennent l’enjeu. Le cœur de l’idée est que la souveraineté populaire doit être reconquise dans une société où gouvernent la finance et le pouvoir très concentré de quelques-uns. Ce mouvement est pour l’instant un mouvement de signataires. Il sera demain celui du peuple lui-même. Voilà pourquoi l’objectif de cent mille signatures est fixé comme un seuil de la puissance qu’il se donne pour agir à cette étape. Comme la forme de ce que nous entreprenons est totalement nouvelle, nous tâtonnons. Mais le rythme d’avancée me semble bon. Nous passons bientôt les 40 000 signatures. Je ne crois pas exagérer si je dis que c’est un beau succès. Je vois maintenant que beaucoup de signataires commencent eux-mêmes à faire circuler l’information et recrutent à leur tour de nouveaux signataires. Un appel de personnalités a été publié. C’est très réconfortant par la diversité des milieux professionnels d’origine. Et surtout c’est un bon coup de main pour accréditer notre idée. Cela montre une autre France que celle du personnel politique officiel. Et cette France s’implique dans l’idée la plus politique de toute : redéfinir les droits du peuple et les institutions qui vont avec. Cela nous donne un rayonnement dans les directions les plus diverses et dans des secteurs qui ne sont pas ceux de l’action politique d’habitude.

C’est un aspect très important de notre action. Elle ne doit pas être réservée aux habitués, même si l’appui de ces derniers est très important pour construire un rassemblement large. Il y aura bientôt d’autres listes de ce type, et notamment une nouvelle liste de personnalités. Je ne crois pas que nous reproduirons la méthode du texte amendé et signé par compromis entre tous ceux qui le prennent en charge. Car au fond c’est plus simple et plus juste que chacun, s’il le souhaite, donne ses propres motivations par lui-même. Le mini-texte proposé à la signature me parait un contrat simple et clair entre nous, sans enfermer ni réduire les motivations et analyses qui nous ont conduit, chacun, à cette conclusion qu’il faut réviser de fond en comble la règle du jeu de notre pays. Avec ces textes, nous pourrons donc avoir de cette façon de bons arguments de motivation dans lesquels chacun picorera selon ses besoins. Je sais aussi que de nombreux amis prennent déjà des initiatives de terrain. Jusqu’à du porte à porte ! Mais j’ai noté qu’il y avait des « ateliers constituants » qui se constituaient et cela m’a paru très prometteur. Je pense que ça doit être délicat à mener, mais c’est une formidable façon d’apprendre tous ensemble et d’enraciner les idées. Evidemment je n’ai ni à approuver, ni le contraire.

Le mouvement se construit par et dans l’action depuis la plus modeste jusqu’à la plus complexe, et les initiatives appartiennent à ceux qui les déclenchent. A chacun d’entre nous de rappeler sans cesse que nous n’avons pas de modèle ni de consignes et donc ce qui se fait partout est nécessairement expérimental. Toutefois, pour éclairer votre lanterne je vous place ici un lien vers le site « Mémoire des luttes » qu’animent d’ailleurs deux signataires au moins de notre appel, Bernard Cassen et Christophe Ventura. L’article documenté évoque la mobilisation au Brésil pour la convocation d’une assemblée constituante. Il s’agit d’une campagne militante de terrain avec une votation citoyenne appelé « référendum citoyen ». Le Parti de Gauche a la chance d’avoir un comité sur place animé par des Français expatriés comme il y en a dans de nombreux pays d’Amérique du sud et du monde. Nos camarades sont très impliqués dans cette mobilisation. Et je peux donc suivre ce qui s’y passe. En fait, la vérité est que nos amis sont sur les dents et qu’ils ont peu de temps pour l’écriture. Mais nous avons des nouvelles au fur et à mesure.

A cet instant je vous copie un extrait du courrier que nous avons reçu du Brésil. « Bonjour à tous, le résultat du référendum a été annoncé hier soir : 7 754 436 Brésiliens, soit 5,44% de l’électorat ont voté au référendum. Parmi eux 97,05% ont dit “oui” à une nouvelle constituante. Le résultat est de taille car, par exemple, pour proposer une loi d’initiative populaire, le minimum de signatures requis n’est que de 1% de l’électorat. La mobilisation, qui a duré plusieurs mois, a compté avec la participation de 2 000 comités populaires, 450 organisations sociales, 100 000 militants, répartissant environ 40 000 urnes dans tout le pays. Les urnes seront remises aux pouvoirs représentants à Brasilia le 14 et 15 octobre, c’est à dire 10 jours après le premier tour des élections présidentielles. Durant toute la période, la campagne a fait l’objet d’un fort blocus médiatique. Alors que d’importantes personnalités se sont publiquement manifestées en faveur du référendum, les principaux médias du pays n’en ont pas touché mot, publiant au contraire quelques éditoriaux qualifiant la campagne de “coup d’état bolchévique”. Il s’agit maintenant de faire pression durant la campagne électorale présidentielle et de continuer le travail de base afin d’informer et sensibiliser la population sur le sujet et poursuivre ainsi la mobilisation. » Que ces lignes vous aident à trouver l’énergie dont nous avons tous besoin. Car nous, ici, nous avons passé un sale moment de monarchie présidentielle.


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