Notre santé dépend de celle de la planète

mercredi 27 août 2014.
 

Pollution de l’air, des eaux, sécheresses, inondations… En bouleversant l’environnement, le changement climatique menace les équilibres sanitaires de la planète. Un lien de cause à effet désormais placé au chapitre des priorités de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui, pour la première fois, en fin de semaine dernière, a organisé à Genève (Suisse) une conférence sur la santé et le climat. «  Le changement climatique influe sur les déterminants sociaux et environnementaux de la santé  : air pur, eau potable, nourriture en quantité suffisante, sécurité du logement  », écrit l’OMS. L’organisation va jusqu’à prédire – bien que les estimations en la matière sont par définition très approximatives – qu’entre 2030 et 2050, «  le changement climatique entraînera près de 250 000 décès supplémentaires par an dus à la malnutrition, au paludisme, à la diarrhée et au stress lié à la chaleur  ».

La température générale a augmenté de 0,75 degré Celsius en un siècle, enregistrant, ces vingt-cinq dernières années, une accélération significative. En conséquence de quoi les relevés scientifiques démontrent une élévation du niveau des mers, la fonte des glaciers, la multiplication des phénomènes climatiques extrêmes, mais également l’augmentation en fréquence des épisodes de canicules. «  À l’été 2003, l’Europe a ainsi enregistré plus de 70 000 décès supplémentaires  », rappelle l’OMS. Des épisodes de très fortes chaleurs qui, en plus de favoriser les pics de pollution propices au développement de maladies respiratoires ou cardio-vasculaires, concentrent les allergènes (comme les pollens) dans l’air. Au chapitre des catastrophes naturelles, les météorologues révèlent que leur nombre a triplé depuis les années 1960, provoquant non seulement «  plus de 60 000 décès, principalement dans les pays en voie de développement  », mais également des dégâts à long terme sur les réseaux d’eau potable favorisant les maladies infectieuses, diarrhéiques, mais aussi, dans le cas des inondations, la propagation des moustiques vecteurs de la dengue ou du paludisme. En outre, «  il est probable que, d’ici à 2090, le changement climatique étende les zones affectées par les sécheresses, double la fréquence des sécheresses extrêmes et multiplie par six leur durée moyenne  », prévient l’OMS.

Les effets du changement climatique peuvent être prévenus

Certes le tableau est alarmiste. Mais les effets du changement climatique, largement lié aux émissions de gaz à effet de serre, peuvent être sinon modérés, au moins prévenus. Réduire la dépendance aux énergies fossiles en développant les énergies renouvelables, développer l’offre de transports en commun ou aménager les zones côtières pour protéger les populations qui y vivent, la balle est dans le camp des politiques. En juillet dernier, afin de diminuer son empreinte écologique, l’Union européenne s’est engagée à réduire de 30 % sa consommation d’énergie par rapport à 1990, et ce à l’horizon 2030. De son côté, l’OMS a mis sur la table en 2009 un plan de travail préconisant, entre autres, un renforcement des systèmes de santé «  pour aider les pays à évaluer leurs vulnérabilités sanitaires  » face au changement climatique et à «  se doter de capacités pour réduire cette vulnérabilité  », en d’autres termes aider les pays les plus pauvres à développer leurs infrastructures de santé.

Les états au rendez-vous du climat

Le 23 septembre, a eu lieu à New York, 
au siège de l’ONU, un sommet international sur le climat avec pour objectif d’accélérer les plans d’action de lutte contre le réchauffement. Un prélude à la 21e conférence sur le climat (COP 21), qui se tiendra à Paris, du 30 novembre 
au 11 décembre 2015.

Marion d’Allard, L’Humanité


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