L’ONU vote l’envoi d’une commission d’enquête à Gaza. La France s’abstient.

mercredi 30 juillet 2014.
 

L’armée israélienne a attaqué une école de l’ONU pleine d’enfants et femmes réfugiés (vidéo dans l’article ouvert en cliquant sur le titre). L’ONU vote très largement l’envoi d’une commission d’enquête. Les USA votent contre et la France s’abstient.

Le mer­credi 23 juillet, le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU exa­minait une réso­lution sur l’envoi d’une com­mission d’enquête sur les crimes de guerre commis par Israël à Gaza. Cette réso­lution a été adoptée. Sans sur­prise, les États-​​Unis ont voté contre. Mais nous avons été pro­fon­dément choqués de voir notre pays, la France, s’abstenir sur cette réso­lution. S’abstenir sur l’envoi d’une com­mission d’enquête, nous avons donc peur de la vérité ?

Hier l’armée israé­lienne, entre autres crimes, a bom­bardé une école de l’UNRWA (agence des Nations Unies) où s’étaient réfugiés 800 per­sonnes, à Beit Hanoun, dans la bande de Gaza. Il y a 17 morts et 200 blessés. Nous vous invitons à lire le témoi­gnage à la suite de ce com­mu­niqué. Israël, qui a mis sur carte infor­ma­tique l’ensemble de la bande de Gaza, qui peut bom­barder la maison qu’il veut, quand il veut, ne pouvait pas ignorer qu’il s’agissait d’une école de l’UNRWA et que de nom­breuses per­sonnes s’y étaient réfu­giées. Après les maisons, les hôpitaux, les écoles où plus de 100.000 réfugiés se sont placés sous la pro­tection de l’ONU… Coïn­ci­dence de date, peut-​​être. Mais une fois de plus, c’est l’impunité dont Israël se croit assuré qui a tué. La France et les pays euro­péens qui se sont tous abs­tenus et les États-​​Unis qui ont voté contre portent une lourde res­pon­sa­bilité dans tous les crimes qui sont commis à Gaza.

Chaque fois que la "com­mu­nauté inter­na­tionale" cherche à ménager le pouvoir israélien, en ima­ginant que cela pourra faci­liter un règlement du conflit, Israël le prend comme un nouveau "permis de tuer". Rap­pelons que fin 2008, le "rehaus­sement" des rela­tions de l’Union Euro­péenne avec Israël n’a précédé que de quelques semaines le déclen­chement de l’opération "Plomb durci".

Aujourd’hui, depuis le déclen­chement de l’offensive israé­lienne contre la popu­lation pales­ti­nienne de Gaza, il n’y a pas de jour sans que Benyamin Neta­nyahou ne se targue du soutien de la com­mu­nauté inter­na­tionale pour jus­tifier ses crimes, y compris lorsqu’il s’adresse à l’opinion israé­lienne. Faut-​​il rap­peler que les décla­ra­tions scan­da­leuses du Pré­sident de la Répu­blique de notre pays, le 9 juillet, font partie des sou­tiens dont se targue le pouvoir israélien ?

La France doit main­tenant s’engager pour exiger d’Israël de per­mettre à la com­mission d’enquête de l’ONU de faire son travail. Elle doit agir immé­dia­tement pour une pro­tection inter­na­tionale du peuple pales­tinien, et faire pression sur Israël en appli­quant des sanc­tions tant que ce pays poursuit ses crimes et ne se conforme pas au droit international.

Car c’est aussi l’impunité dont Israël peut se targuer qui tue tous les jours à Gaza et dans le reste de la Palestine.

Le Bureau National

Témoi­gnage de Anne Paq, pho­to­graphe fran­çaise du col­lectif Acti­veS­tills, actuel­lement à Gaza

(…) Les autres hôpitaux de la bande de Gaza ont aussi dû faire face à une pression intense après une attaque israé­lienne sur l’école pri­maire de Beit Hanoun, Jaba­liyia. L’école était uti­lisée comme refuge pour 800 personnes.

L’attaque a tué au moins 17 per­sonnes et a blessé plus de 200 civils déplacés. L’Hôpital Shifa a reçu cer­tains blessés car l’hôpital Kamal Edwan, l’hôpital le plus proche de Beit Hanoun a vite été sub­mergé par le flux de vic­times. Il y avait partout des enfants blessés mais aussi des es femmes et les hommes. Les médecins cour­raient partout d’une manière fré­né­tique. Les gens criaient de douleur. Beaucoup d’enfants étaient en état de choc. En fait beaucoup ne pro­dui­saient aucun son, ce qui est encore plus effrayant et inquiétant. Ils regar­daient au loin, comme s’ ils n’étaient plus ici.

La salle d’urgence était pleine, ainsi que la morgue.

Ce fut une autre journée ter­rible à Gaza. Il semble qu’il n’y ait plus de limite.

Source : http://www.france-palestine.org/C-e...


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