Le soutien à Gaza n’a rien à voir avec l’antisémitisme

mercredi 23 juillet 2014.
 

Alors que le rassemblement contre l’intervention israélienne à Gaza s’était déroulé dans le calme à Sarcelles, des individus ont attendu sa dispersion pour essayer d’attaquer la synagogue avant de dévaster plusieurs commerces.

Le Parti de Gauche dénonce ces actes antisémites qui n’ont rien à voir avec l’expression indispensable de la solidarité avec les palestiniens de Gaza victimes de l’agression militaire d’Israël.

B) Condamner l’antisémitisme et condamner son instrumentalisation (MRAP)

Les événements survenus à Sarcelles les dimanches 13 et 20 juillet sont graves. Des éléments en marge des manifestations pour la Palestine, se sont livrés à des actes de violence antisémite.

La cause palestinienne ne saurait s’encombrer de racistes. Il appartient au gouvernement de donner instruction aux procureurs des juridictions concernées de poursuivre les auteurs de ces actes antisémites avec la plus extrême fermeté.

Il lui appartient aussi de dissoudre la milice fasciste et raciste « Ligue de Défense Juive » qui sévit en toute impunité.

Cette organisation extrémiste tout comme les groupes antisémites qui usurpent la cause palestinienne doivent être mis hors d’État de nuire.

Pour autant, les violences et les exactions ne doivent pas être le prétexte à une remise en cause de la liberté de tous de manifester pour tous, ni à faire taire la solidarité avec la Palestine martyrisée.

SI le MRAP condamne les violences antisémites avec force, il condamne aussi l’instrumentalisation de l’antisémitisme notamment à l’occasion de la commémoration des 72 ans de la rafle du Vel d’Hiv.

Alors que le travail de mémoire imposait le dimanche 20 juillet d’unifier toute la nation dans le souvenir de cette indicible horreur, le premier ministre s’est livré à une manipulation de basse politique en assimilant aux antisémites celles et ceux qui combattent la politique israélienne.

Ce faisant, le premier ministre reprenait la thèse de l’ultra-droite sioniste en essentialisant « la jeunesse souvent sans repère des quartiers pour les quartiers populaires » qui serait porteur d’une « nouvelle forme d’antisémitisme » et de « haine du juif » derrière un « antisionisme de façade »

Cet appel implicite aux tensions communautaires survenant le jour même où le travail de mémoire du Vel d’Hiv exigeait dignité et retenue dans un message rassemblant et unifiant toute la diversité de la société française, constitue une faute morale et politique.

Le MRAP attend du gouvernement, la sanction ferme des auteurs des débordements antisémites constatés. IL attend aussi que les plus hautes autorités de l’État au premier rang desquelles le Président de la République, fassent preuve de plus d’esprit de responsabilité en rejetant l’instrumentalisation politicienne de l’antisémitisme.

Paris, le 22 juillet 2014

C) Gaza croule sous les bombes, Israël s ’ enferre dans la répression, les interdictions de manifester du gouvernement français attisent les tensions (Ligue des Droits de l’Homme)

La Ligue des droits de l’Homme réaffirme son rejet absolu de toute forme de racisme et d’antisémitisme. Elle appelle tous ceux et toutes cel les qui sont attachés à ces principes fondateurs de la République à ne rien tolérer en ce domaine. Elle exprime en même temps son attachement déterminé à la liberté d’expression et de manifestation. Il revient aux pouvoirs publics de faire respecter le droit de chacun à exprimer ses opinions pacifiquement, et dans le cadre des lois de la République. La paix civile, comme le libre débat démocratique, ne seront préservés que si les pouvoirs publics ont une attitude claire et impartiale.

Les actes antisémites commis à Sarcelles autour d’une manifestation interdite ne servent en rien la cause palestinienne et sont, en tout état de cause, inexcusables ; ils appellent enquêtes et sanctions. Rien, en revanche, ne justifie qu’ils puissent servir à l’interdiction de « toutes les manifestations présentant un risque » comme des voix, déjà, le réclament… Sous couvert de ne pas attiser un affrontement communautaire, le gouvernement est en train d’en créer toutes les conditions, en faisant vivre un « deux poids, deux mesures » injustifié et dangereux.

Cette dynamique perverse est le fruit de trois contre-vérités alimentées par la parole gouvernementale :

- il n’est pas vrai que celles et ceux qui entendent manifester leur douleur, leur inquiétude et leur solidarité se « laisseraient entraîner par des querelles qui sont trop loin d’ici pour être importées ». D’abord parce que ramener l’offensive sur Gaza à une « querelle », c’est déjà et presque prendre le parti de l’agresseur, en évacuant sa dimension aussi illégale que tragique. Ensuite parce que la solidarité, l’humanité et les droits de l’Homme ne sont pas une affaire de kilométrage, et que prétendre l’ignorer revient à dire aux Françaises et Français à quoi ils devraient être sensibles et à quoi ils ne le devraient pas ;

- il n’est pas vrai que critiquer Israël et son offensive miliaire contre la population de Gaza soit manifester quelque antisémitisme que ce soit. Il est donc honteux que le Premier ministre ait instrumentalisé la commémoration du 72 e anniversaire de la rafle du Vel d’Hiv pour stigmatiser, en les qualifiant de « nouvel antisémitisme », cel les et ceux qui exigent que cesse le massacre à Gaza. Les responsabilités d’un Etat ne sont en aucune façon celles de personnes ou de communautés ; cela vaut aussi pour l’Etat d’Israël ;

- il n’est pas vrai, enfin, que les débordements et incidents survenus à Paris autour de la manifestation de solidarité avec la population de Gaza justifient a posteriori son interdiction. Le prétendre, c’est délibérément confondre la cause et les conséquences. La décision d’interdire, prise au plus haut degré de l’Etat a, au contraire, enclenché une dynamique de colère, avivée un sentiment d’injustice flagrante et fait le jeu de toutes les provocations. La preuve c’est que partout où elles ont été autorisées, en France comme ailleurs, ces manifestations se sont déroulées de façon pacifique.

Au moment où tout indique que le gouvernement israélien entend poursuivre son offensive militaire sans tenir aucunement compte des lois et conventions internationales protégeant les vies civiles , il est plus que légitime de soutenir les actions pour un cessez-le-feu et pour la paix. C’est pourquoi la Ligue des droits de l’Homme appelle à manifester pacifiquement le mercredi 23 juillet, à Paris, à partir de 18h30, de Denfert-Rochereau aux Invalides.

D) Les instruments de l’amalgame (Editorial de L’HUMA)

Le gouvernement dit qu’il ne s’agit pas de priver les citoyens du droit de s’exprimer mais de prévenir les violences.Mais la seule chose que sa décision empêche est que ceux qui veulent défiler pacifiquement puissent le faire.

Tant que les bombardements ne cesseront pas à Gaza, il est illusoire de penser que l’interdiction des rassemblements fera taire les voix de ceux qui veulent la paix au Proche-Orient. Le gouvernement dit qu’il ne s’agit pas de priver les citoyens du droit de s’exprimer mais de prévenir les violences. Mais la seule chose que sa décision empêche est que ceux qui veulent défiler pacifiquement puissent le faire. En revanche, la violence, elle, a eu le champ libre à Sarcelles et à Paris, bien qu’étant le fait d’une extrême minorité dont la présence n’aurait pas été tolérée dans les cortèges s’ils avaient pu se tenir, pas plus que les slogans antisémites étrangers à leurs mots d’ordre, comme l’ont montré les manifestations pacifiques partout où elles ont été autorisées. Le gouvernement a donc échoué à empêcher ce qu’il prétendait prévenir. Mais le voulait-il vraiment  ? On peut en douter, tant l’action des forces de police a, de l’avis de nombreux manifestants présents samedi à Paris, contribué aux débordements en piégeant la foule pacifique dans des souricières. S’ils avaient voulu que cela dégénère, Valls et sa police ne se seraient pas comportés autrement.

Pour un pouvoir qui a choisi de soutenir honteusement l’opération israélienne à ses débuts au mépris de toutes les positions antérieures de la France, on voit bien le bénéfice escompté  : faute de pouvoir justifier l’injustifiable, à mesure que l’étendue des atrocités à Gaza se révèle, le gouvernement tente de discréditer ses détracteurs pour ne pas se trouver lui-même en position d’accusé. Cette interdiction, la tension qui en résulte et les images qu’elles ont fournies aux télévisions sont des instruments au service de tous les amalgames. Manuel Valls en use, en assimilant la foule des manifestants pour la paix à la poignée d’antisémites qui ont profité de l’interdiction des rassemblements, sentant l’odeur de soufre, pour se fondre dans le désordre ambiant. Quitte, pour le premier ministre, à faire lui-même le jeu de l’extrême droite.

Par Sébastien Crépel

D) La solidarité avec les Palestiniens est légitime et n’a rien à voir avec de l’antisémitisme ! (NPA)

François Hollande et Manuel Valls ont fait le choix scandaleux d’amalgamer la lutte pour les droits du peuple palestinien à l’antisémitisme et sont aujourd’hui, en raison des interdictions prononcées contre les manifestations, les premiers responsables des incidents qui peuvent avoir lieu en marge de celles-ci.

Le NPA condamne, comme il l’a toujours fait, tous les propos et actes antisémites où qu’ils soient et d’où qu’ils viennent, du FN comme des amis de Soral et Dieudonné, ou d’autres dangereux irresponsables qui travestiraient la solidarité légitime avec les Palestiniens.

Le mouvement de solidarité avec le peuple palestinien et le NPA ne confondent pas la population juive, ici ou en Israël, croyante ou non, avec la défense de la politique coloniale de l’Etat d’Israël. À l’inverse de ce que font aujourd’hui notamment le CRIF, qui affirme que les Juifs de France soutiennent Israël, et de la Ligue de Défense Juive (LDJ), qui appelle à des rassemblements pro-Israël devant des synagogues. Le conflit israélo-palestinien n’est pas un conflit religieux mais bel et bien un conflit politique.

Au vu de la situation, du bilan macabre de ces dernières heures (plus de 500 morts palestiniens, majoritairement des civils, notamment des enfants et des femmes), il est urgent d’exiger de l’Etat d’Israël la fin de l’offensive terrestre et des bombardements dans la bande de Gaza. Il est urgent d’exiger de l’Etat d’Israël la fin du blocus de la bande de Gaza, le respect des résolutions de l’ONU, le respect des droits du peuple Palestinien.

C’est pour défendre ces revendications que le NPA appelle toutes les organisations politiques, syndicales et associatives à manifester Mercredi prochain, à 18 h 30 à République, et à se joindre aux autres initiatives dans toute la France.

Montreuil le 21/07/2014.


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