Valls, Hollande... Les fossoyeurs du socialisme

mardi 15 juillet 2014.
 

Le naufrage de la conférence sociale, boycottée par la CGT, FO et Solidaires, est venu clore cette semaine la fable du dialogue social made in Hollande, conçue comme une caution démocratique au démantèlement de pans entiers du droit du travail.

"La gauche peut mourir", prophétise Manuel Valls depuis quelques semaines. Ce qui est sûr, c’est qu’au rythme où il enterre toute velléité de progrès social au profit des caprices du patronat, le premier ministre risque de jeter les dernières pelletées de terre sur le Parti socialiste. Et, contrairement à François Hollande, il ne s’en est jamais caché, lui qui préconisait déjà en 2012 d’en finir avec «  le socialisme à la française  ». Une orientation ultra-minoritaire au sein de son parti, qui ne lui avait accordé que 5 % de ses voix lors de la primaire. Ce qui explique que sa nomination à Matignon ait été vécue par nombre de ses anciens camarades comme un véritable coup d’État du social-libéralisme, dans le sillon tracé par d’autres, tels Schröder et Blair en Europe. Avec son discours de Vauvert sur la réforme (du Sarkozy dans le texte), Manuel Valls a voulu montrer qu’il appuyait sur l’accélérateur. De quoi décomplexer ses ministres, Michel Sapin affirmant dans la foulée  : «  Notre amie c’est la finance, la bonne finance.  »

Le naufrage de la conférence sociale, boycottée par la CGT, FO et Solidaires, est venu clore cette semaine la fable du dialogue social made in Hollande, conçue comme une caution démocratique au démantèlement de pans entiers du droit du travail. «  Nous sentons bien que nous sommes arrivés au bout de quelque chose, au bout peut-être même d’un cycle historique pour notre parti  »  : le message du locataire de Matignon a le mérite d’être clair. Sauf qu’une grande majorité de militants socialistes ne l’entendent pas de cette oreille droite. Au-delà des «  frondeurs  » ou des «  affligés  », ils demandent un congrès extraordinaire de leur parti en octobre. Car ces militants en sont les premiers convaincus  : cette «  nouvelle séquence du quinquennat  » que Manuel Valls appelle de ses vœux sonnerait surtout comme le clap de fin d’une alternative progressiste à la droite autoritaire, susceptible d’entraîner dans sa chute l’ensemble de la gauche.

Maud Vergnol


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