Parti Socialiste : La fronde a fait pschitt !

samedi 5 juillet 2014.
 

La fronde est une affaire de Princes

Tout ça pour ça ! Depuis des semaines, on parlait tellement des critiques des « frondeurs » du PS et d’Europe Ecologie contre le budget rectificatif. On avait entendu les paroles, encourageantes. On attendait les actes. Ce mardi 1er juillet, c’était l’heure de vérité. L’Assemblée a voté. Et au final, quoi ? La fronde a fait pschitt ! Bien joué Valls !

Pourtant les députés du Front de Gauche leur ont tendu la main. Ils ont soutenu leurs amendements. Nous les avons encouragés et même cajolés ! Tout ça pour rien ou presque. Dans le groupe PS, tous les députés ont voté pour la nouvelle purge de Manuel Valls. Aucun député n’a voté contre. Seul un s’est abstenu, Christophe Léonard. Où sont passé les 99 autres de « l’appel des 100 » ? Où est l’aile « gauche » du PS, les Razzy Hammadi ou Mathieu Hanotin ? Et les autres « frondeurs » comme Laurent Baumel ou Christian Paul ? Ils ont voté pour ! Et parmi les 11 députés qui n’avaient pas voté la confiance à Valls ? Ceux-là sont censés être les plus courageux, non ? Chez eux aussi, aucun n’a voté contre la nouvelle purge austéritaire. Et un seul n’a pas voté pour. C’est Pascal Cherki. Il était absent au moment du vote ! Formellement, c’est un tête-à-queue. Car on pourrait comprendre que ces gens n’aiment pas la personne de Valls à qui ils refusent la confiance et non sa politique qu’ils viennent de soutenir par leur vote du collectif budgétaire ! Bien sûr, ce n’est pas ce qu’ils veulent dire je suppose. Mais quelle cohérence entre leurs votes ? Dès la mi-journée du vote, les « frondeurs » avaient rendus les armes sans gloire ni panache ! Ils avaient annoncé qu’ils voteraient pour le budget rectificatif. Dans le même temps, ils menaçaient bien sûr encore de ne pas voter le budget rectificatif de la Sécurité sociale qui sera soumis au vote la semaine prochaine. Comment les croire ? Après tout, rien ne les désigne mieux que ce vocable de « frondeurs ». La Fronde est une révolte des princes contre le monarque. Pas contre la monarchie. Je me demande, quand même, quel argument a bien pu être utilisé pour les faire capituler aussi piteusement ! car tous leurs amendements ont été rejeté. Alors, peur de quoi ? De qui ?

Mais tout ça ne facilite pas notre travail. Comment « reconstruire la gauche » avec de tels pleutres qui auront tout cautionné ? Ce n’est pas tant ce que nous en pensons qui compte ! C’est le dégoût qu’ils inspirent autour de nous aux yeux de tous ceux qui s’étaient pris un instant à espérer une issue raccourcie ! Pour ceux-là, les « frondeurs » sont une variété de la duperie globale du PS. Les fréquenter de trop près pourrait surtout nous disqualifier à notre tour.

Et à Europe Ecologie ? Le 15 juin, le conseil fédéral du parti avait appelé à « ne pas soutenir » ce budget. Tout au long du débat, les députés d’EELV ont dénoncé en particulier les nouvelles coupes dans le budget du ministère de l’Ecologie et dans les investissements pour la transition énergétique et écologique. Au total, ce sont plus de 250 millions d’euros qui vont être supprimés dans ces budgets par rapport à ce qui avait été voté en décembre 2013. Pourtant, 10 des 17 députés ont voté pour ! La majorité des députés d’Europe Ecologie a finalement voté pour ce budget rectificatif ! Les sept autres se sont abstenus. C’est mieux qu’au PS. Mais aucun n’a voté contre. Pas même Noël Mamère qui avait pourtant voté contre le budget initial en décembre dernier !

Finalement, seuls 11 députés de gauche ont voté contre ce budget d’austérité. Parmi eux, il y a évidemment les 10 députés du Front de Gauche. En décembre, ils avaient déjà voté contre le budget initial. Ils ont confirmé leur opposition ferme à l’austérité. A nos côté, seule la députée Isabelle Attard a voté contre. Elle appartient toujours au groupe Europe Ecologie à l’Assemblée mais seulement comme « apparentée », c’est-à-dire comme membre associée. Elue sous l’étiquette EELV aux législatives de 2012, elle a quitté le parti Europe Ecologie il y a maintenant plusieurs mois. Nous sommes donc bien seuls pour l’instant à cet étage de la société. Cela ne me fait pas changer d’avis : pas de concession pour se gagner la sympathie de supposés alliés aussi friables. Doit-on reporter nos espoirs sur le vote du budget de la sécurité sociale ?


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