Redécoupage des régions : Vivement la fin

samedi 14 juin 2014.
 

Je vois bien comment, dans la panique finale d’un devoir ni fait ni à faire, François Hollande a, pour finir, redécoupé les régions : comme il gérait les congrès du PS. Les barrons du Nord Pas de Calais, d’Aquitaine ou de Provence-Alpes-Côtes d’Azur ont su peser suffisamment pour convaincre Hollande de les laisser tranquilles. De même que Ségolène Royal a su mettre tout son poids dans la bataille pour hériter de la nouvelle plus grande région de France ! Les vieilles gloires du PS n’ont pas eu droit au même respect. L’ancien Premier ministre Jean-Marc Ayrault voulait la fusion de la Bretagne avec les Pays-de-La-Loire. Il avait même le soutien de la ministre de la Décentralisation, Marylise Lebranchu. Mais ils n’ont pas eu gain de cause face au ministre Le Drian. Celui-ci s’est encore une fois comporté d’abord comme un baron local breton, et François Hollande a suivi l’avis de son copain du club deloriste « Témoin » et des trans-courants du PS des années 80 que celui de son ancien Premier ministre. Et au cas précis pourquoi ces micmacs ? Pour tenir compte de la façon de heurter le moins possible les indépendantistes bretons qui veulent de Nantes mais pas des allogènes qui infestent le reste des pays de Loire ! On en est là, sous Hollande.

Après les socialistes affligés ils faudrait un club des consternés. Tout le PS y serait inscrit d’office. Jusqu’aux lapins les plus timides se désolent. Ainsi le maire PS de Tulle, Bernard Combes. C’est lui qui a succédé à François Hollande à la mairie de la ville. Il a exprimé sa « déception ». Il parle d’un découpage « improbable et informe », précisant que la Corrèze n’a « pas sa place » dans la méga région Poitou-Charente –Limousin–Centre. Selon lui, « Il n’y a pas de réalité géographique, sociologique, démographique et économique ». Quitte à voir le Limousin disparaître, il plaidait pour un rattachement à l’Aquitaine pour aller dans le sens du « tropisme du sud-ouest » de son département et faire partie d’une région dominée par une capitale « de taille européenne » comme Bordeaux. Ici, le ridicule finit le travail que la raison commence sans peine à propos de ce projet grotesque.

François Hollande sait-il qu’une semaine avant son redécoupage se tenaient des élections européennes ? Il est personnellement intervenu pour maintenir le mode de scrutin inventé par la droite qui découpe le territoire en sept immenses circonscriptions. Grâce à ce maintien, le Front national a cinq élus de plus que dans une circonscription unique. Mais une semaine après le vote, il n’a tenu aucun compte de ce découpage pour redessiner la carte des régions. Ainsi, les régions Picardie et Champagne-Ardenne, qui sont dans deux circonscriptions européennes différentes, se retrouvent fusionnées ! Et la circonscription Massif Central–Centre se retrouve éclatée entre la nouvelle région Rhône-Alpes–Auvergne, et la méga-région Poitou-Charente–Limousin-Centre. Ce sont 5 des 7 circonscriptions européennes métropolitaines qui sont ainsi démembrées ou remembrées. Pauvre François Hollande. Tête vide, mains confuses. Vivement que ce soit fini.


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