La nécessaire accélération du Front de gauche

lundi 9 juin 2014.
 

La nécessaire accélération du Front de gauche :

- Parce que je pense que la sidération à la suite du résultat des européennes n’est pas bonne conseillère.

- Qu’il est urgent de redonner une visibilité offensive permanente et plus rassembleuse que jamais du Front de gauche parce que la situation est grave, très grave.

Cette stratégie est l’unique voie. Nous n’avons choisi ni l’isolement mystique ni la social-démocratisation. Le FN vient de franchir un grand pas dans sa tentative d’établir une hégémonie culturelle et politique dans notre peuple, aux antipodes de celle que nous proposons de construire dans l’Humanifeste, lors du dernier congrès du Parti communiste. Aucune atténuation de la gravité du résultat des européennes en France ne me paraît recevable. Parce qu’il est nécessaire de dépasser les réactions à chaud sur le vote FN. Que le travail d’analyse scientifique, sans concessions, à la suite des travaux de Michel Simon et de Guy Michelat, reprenne sur ce qui structure désormais les nouveaux comportements électoraux. Et le monde du travail  ? Et le vote des salariés  ? Nous voulons engager un travail sérieux d’analyse et d’enquête. Que les lieux de travail soient devenus le théâtre de la manifestation de toutes sortes d’aliénations nouvelles et du retour d’anciennes est un fait d’une ampleur sans précédent. Comment se forge, chez les salariés, l’idée dominante que le coût du travail est le problème, si ce n’est du fait que ne se mène pas, à la hauteur de la situation, le combat politique de dévoilement et de conscientisation sur le coût du capital à partir des réalités de l’entreprise. Le combat politique dans les entreprises, c’est notre histoire et l’un de nos fondamentaux, une des spécificités du PCF.

Il y a maintenant cinq ans, l’irruption du Front de gauche dans le paysage politique national a été un très grand événement. L’ambition qui le porte est de rassembler toujours plus largement à gauche autour d’un projet non seulement porteur d’une alternative de gauche à l’austérité, mais aussi indissociablement de la construction d’une nouvelle civilisation. De quoi sera fait le monde de demain et comment le voulons-nous  ? Or il nous faut apprendre vite, très vite s’il se peut, à travailler ensemble, toutes formations composant le Front de gauche, dans le respect bien sûr mais surtout dans la capacité à combattre le capitalisme et ses épigones socialistes sans que nos différences ne fassent divisions. Ou comment travailler unis sans cliver les questions sur lesquelles nous divergeons nécessairement. N’est-ce pas ainsi que le Conseil national de la Résistance a su faire  ? Disputer au sens le plus noble du terme tout en faisant de notre visée commune ce qui nous rassemble, nous «  cimente  » en toutes circonstances. Autrement dit, savoir débattre en marchant sans se désunir. Il me semble que nous pourrions aussi nous adresser sans tarder à tous ceux des électeurs socialistes et écologistes «  habituels  » qui ne partagent pas les dérives néolibérales de ces deux partis. Ils sont pour beaucoup sidérés, inquiets, comme nombre d’entre nous. Il faut que nous leur permettions de sortir de toute forme de repli. Beaucoup d’entre eux partagent nos valeurs  : opposition à la xénophobie et à l’autoritarisme et rejet des thèses néolibérales.

De nombreux Fronts thématiques ont vu le jour, sur l’eau, la gratuité des transports, le coût de l’énergie, etc. Ils concrétisent l’esprit même et le style du Front de gauche  : la révolution citoyenne. Ils pratiquent par assemblées citoyennes et commencent à se connecter horizontalement. Il nous faut les multiplier. L’expérience est faite, les Fronts thématiques fédèrent beaucoup d’énergie et d’intelligences. Que le centre, «  l’appareil  » dirigeant du Front de gauche, favorise, suscite le maillage en réseaux à l’échelle interlocale, interrégionale, nationale, internationale est un enjeu majeur. «  Prenez le pouvoir  », se joue de ce côté-là, de ce comportement démocratique qui a l’ambition de former des millions de citoyennes et de citoyens experts sur une base de classe.

Par Francis Calvet, militant PCF 
de Lille, Nord


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