Manif Paris La jeunesse « Contre Le Pen de mort »

dimanche 1er juin 2014.
 

Spontanément, ils ne l’ont pas laissée à Marine Le Pen. La Marseillaise entonnée par plusieurs milliers de jeunes manifestants parisiens a rythmé à plusieurs reprises les slogans du rassemblement parti en manif anti Front National à 14h30, de la Bastille à la place de la République.

Des jeunes touristes britanniques mêlés à la foule applaudissent, avec un flegme attendu, l’hymne dont ils saisissent manifestement le sens humaniste et républicain. Des pancartes portées par des manifestants, sous-titrent d’ailleurs dans leur langue l’objet de la réunion : « Dear Europe, we’re sorry », « Save the humans ».

Il y a en effet « Péril en la demeure, agissons », prévient une banderole. Aux constats, « Voter le Pen, ça sert Aryen », « Le vote contestataire n’est pas une solution », « France Info, France Intox », « Le Pen t’es foutue, la jeunesse est dans la rue » se mêlent les préconisations. « Ouvrez vos livres d’histoire », « Vaccinés en 1945, rappel tous les 5 ans, no passaran » ou plus explicite : « On élimine ou on en crève ; le fascisme, c’est la gangrène ». Lancée par un jeune Marseillais via les réseaux sociaux, cette manif qui a eu des sœurs à Marseille, Lyon, Rouen possède l’énergie des étudiants et des lycéens qui la composent à 95%. Des drapeaux de l’UNEF et de l’UNL, du Front de Gauche, du PG, des JC, du NPA, des Jeunes socialistes indiquent les militants mais pour beaucoup, le bitume parisien est loin d’être une habitude. Ils ne s’y font pas moins entendre fort et tout de suite, « Fiers de dire non à la France de la haine » et d’appartenir à une « Génération, facho, tolérance zéro ». Une seule banderole se risque à l’esquisse de l’analyse du vote de dimanche dernier : « Choc du 25 mai 2014, Troïkholland coupables ».

Mais aujourd’hui, la cible est restée le nationalisme avec ses corollaires de haine. Derrière des lieux communs toujours bons à rappeler, « Nous sommes tous des enfants d’immigrés », « Touche pas à mon melting pot » ou la provoc pittoresque, « La jeunesse emmerde le FN », on pouvait sentir la conscience aigûe de la signification profonde du danger lepéniste et de sa dédiabolisation. En arrivant à la place de la République, les manifestants se sont promis de revenir battre le pavé mercredi prochain. Encore plus nombreux pour rappeler que le 5 juin dernier, un groupe de « nationalistes révolutionnaires » avait été à l’origine de violences qui avaient causé la mort du jeune étudiant de Sciences po, Clément Méric. Derrière le faux nez d’un parti qui joue en apparence la carte républicaine, le vrai visage de l’extrême droite.


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