Elections municipales – Saignée des terres rouges, le PCF battu dans plusieurs de ses fiefs

lundi 7 avril 2014.
Source : Le Monde
 

La vague bleue a eu raison, au second tour, de plusieurs bastions communistes en Ile-de-France. C’est en Seine-Saint-Denis que la saignée des terres rouges a été la plus forte. A Bobigny, Stéphane de Paoli (UDI) met fin à un siècle de règne communiste. Il s’impose avec 53,99 % des voix, face à Catherine Peyge, la maire sortante, qui a recueilli 46,01 % des voix.

A Saint-Ouen, le candidat (divers droite) William Delannoy a remporté l’élection avec 53,17 % des voix, devant la maire sortante, Jacqueline Rouillon, qui a récolté 46,83 % des suffrages. Au Blanc-Mesnil, Didier Mignot, édile PCF, est battu par l’UMP Thierry Meignen, élu avec 50,76 % des voix. A Bagnolet, c’est le socialiste Toni Di Martino (35,56 %) qui l’emporte, à l’issue d’une quadrangulaire, devançant Laurent Jamet, alors que la ville était tenue par le PCF depuis 1928.

Dans le Val-de-Marne, la chute de Villejuif est la plus emblématique. La ville dont Georges Marchais fut longtemps le député, aux mains du PCF depuis 1925, a été conquise par le candidat UMP Franck Le Bohellec, avec 48,70 % des suffrages, face à Claudine Cordillot, maire depuis 1999. Pour venir à bout de la citadelle rouge, une alliance hétéroclite s’est nouée entre les écologistes, Natalie Gandais et Alain Lipietz en tête, alliés à M. Le Bohellec sur une liste où figurait également le chef de file de l’UDI, Jean-François Harel, et un ex-PS, Philippe Vidal.

La secrétaire nationale d’EELV, Emmanuelle Cosse, a dénoncé cette « alliance contre nature ». Mais elle n’a pu dissuader les écologistes locaux de franchir le Rubicon en s’alliant avec la droite. Pour faire tomber la forteresse communiste, « nous n’avions d’autre façon que de nous rassembler », plaidait, entre les deux tours, Mme Gandais, chef de file EELV de Villejuif.

Dans les Yvelines, le PCF déplore la perte de son dernier bastion, Achères, qu’il tenait depuis 1925 avec une interruption entre 1971 et 1977. Son maire depuis 2001, Alain Outreman (PCF), a été défait par Marc Honoré (52,32 %), à la tête d’une liste divers droite.

« COALITION HÉTÉROCLITE »

Le PCF n’a toutefois pas perdu toutes ses places fortes en Ile-de-France : Saint-Denis, première ville du « 93 », est restée aux mains de Didier Paillard, le maire sortant. Toutefois, l’édile ne l’a emporté que de 81 voix face à Mathieu Hanotin, député (PS). Le PCF a repris Aubervilliers. Dans la ville de Jack Ralite, maire de 1984 à 2003, Stéphane Baudet l’a emporté avec 45,74 % face au maire socialiste sortant, Jacques Salvator (39,91 %).

A Montreuil, deuxième ville de Seine-Saint-Denis, où la maire (EELV) Dominique Voynet ne se représentait pas, le candidat Patrice Bessac l’a emporté avec 37,06 % des suffrages face à Jean-Pierre Brard, ancien maire de la ville (ex-PCF) de 1984 à 2008. M. Bessac ne l’a pas emporté seul. Le porte-parole du PCF et conseiller régional d’Ile-de-France s’est allié à Ibrahim Dufriche-Soilihi, candidat soutenu par Mme Voynet, ainsi qu’au PS. Ce « front anti-Brard » est « une coalition hétéroclite de gens qui ne sont d’accord sur rien », a dénoncé M. Brard. Quant à l’UMP, sa candidate, Manon Laporte, a totalisé 18,15 % des voix. Un score révélateur : la percée bleue n’a pas épargné Montreuil la rouge.

Hors région parisienne, à Aubagne (Bouches-du-Rhône), Daniel Fontaine, qui bénéficiait du soutien de toute la gauche, est défait par la droite à l’issue d’une triangulaire avec le FN. A Vaulx-en-Velin (Rhône), le PS ravit la mairie au PCF, à l’issue d’une triangulaire avec l’UMP.

Béatrice Jérôme


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