Front de gauche : l’autonomie a globalement porté ses fruits aux municipales

samedi 29 mars 2014.
 

Certains ont craint de voir disparaître le Front de gauche (FDG) aux municipales de 2014. Et pour cause : dans la moitié des villes de plus de 20 000 habitants, le PCF avait décidé de faire liste commune avec le PS, au détriment de la formation unitaire créée en 2009 – comme dans les cas emblématiques de Paris et Grenoble. Cependant, convaincus que des listes autonomes d’opposition de gauche au gouvernement devaient avoir voix au chapitre, les organisations du FDG n’ont pas baissé les bras : dans 600 villes, le Parti de Gauche (PG), Ensemble, et leurs alliés – parfois conjointement avec le NPA (dans une quarantaine de villes) et EELV (dans 90 villes) – ont présenté des listes. Et leurs scores sont relativement prometteurs, même si “globalement, la déroute du PS n’a pas profité à la gauche de la gauche”, constate l’historien du communisme Roger Martelli, co-directeur de la revue Regards.

D’après le secrétaire national du PG Eric Coquerel, ces listes ont obtenu en moyenne 11,71% des voix (contre 15,54% pour le FN), et dans 307 villes elles en ont recueilli plus de 8%, égalant quasiment le FN. Il en va ainsi de Rennes (15%), Clermont Ferrand (12%), Poitiers (15,29%), Avignon (12,46%) et Limoges (14%) par exemple. Enfin, “la cerise sur le gâteau”, selon Eric Coquerel, c’est le score de la liste EELV-PG-Ensemble à Grenoble, qui arrive en tête (avec près de 30%), devant le socialiste Jérôme Safar (25%), soutenu par le PCF. En revanche, à Paris, le FDG – sans le PCF, qui a choisi de soutenir la candidate PS Anne Hidalgo – n’a recueilli en moyenne que 5,1%.

Les listes autonomes font de la résistance

La stratégie d’autonomie semble donc avoir globalement porté ses fruits face à la stratégie d’alliance du PCF avec le PS. “Le fait saillant du scrutin d’hier soir, c’est que les listes autonomes, avec ou sans EELV et le NPA, et parfois sans le PCF, résistent et ne sont pas associées à la débâcle du PS”, estime Pierre-François Grond, de la Gauche Anticapitaliste. “La stratégie qui consiste à se mettre à la remorque du PS est perdante, constate Roger Martelli. Ceux qui sont alliés avec lui mordent la poussière en même temps que lui”.

L’un des arguments avancés par les partisans de l’autonomie au sein du Front de Gauche réside dans le cas emblématique d’Hénin-Beaumont. Dans cette commune du Pas-de-Calais, remportée dès le premier tour par le secrétaire général du FN Steeve Briois, les communistes se sont retirés de la liste FDG quelques semaines avant le premier tour, pour rejoindre le candidat divers gauche, laissant la liste FDG dans l’impossibilité de se présenter. Cela aurait selon Eric Coquerel renforcé l’abstention, et donc le FN, alors que Jean-Luc Mélenchon faisait 22% aux législatives de 2012.

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