Les municipales décideront de la réalité d’une opposition de gauche

dimanche 23 mars 2014.
 

Vivement dimanche !

Le gouvernement et les membres de sa majorité n’ont cessé de répéter que le scrutin de dimanche serait purement local. C’est un bobard. Le propre calendrier du pouvoir en atteste. En effet, François Hollande attend le résultat des municipales pour ouvrir la seconde phase toute nationale de son quinquennat. D’abord il va constituer à l’issue de ce scrutin un nouveau gouvernement, excusez du peu ! Puis il va annoncer le contenu des 50 milliards de coupes budgétaires promis au MEDEF. Nous commençons seulement à percevoir leur peu ragoutant fumet grâce à diverses fuites. Un concours Lépine de l’amputation fait rage dans les cuisines des ministères : gel des pensions complémentaires, gel de l’avancement des fonctionnaires, 10 milliards en moins pour les collectivités territoriales… Un « conseil stratégique de la dépense publique » réuni sous la présidence de Hollande lui-même veille dans la plus grande opacité à ce que tout et tout le monde y passe. Tous les secteurs sont visés : services publics nationaux, services publics locaux, subventions aux associations, protection sociale. Mais tout est tenu caché en attendant le vote de dimanche, un vote purement local bien entendu ! Enfin, pour boucler ce dispositif de combat, Hollande veut faire voter le Parlement dès la municipale passée sur le soutien au pacte de responsabilité et au paquet des 50 milliards. Il prévoit d’engager la responsabilité du gouvernement. Son objectif est de mettre au pas sa propre majorité. Car cela tousse dans les rangs. Beaucoup renâclent. On le comprend ! Aucun député PS et EELV n’a été élu sur un tel programme, imbécile, inefficace, et contraire à la vision du monde portée par le socialisme et l’écologie. Même ceux qui adhèrent avec zèle à la prétendue nécessité de ces « économies » les voudrait bien davantage chez le voisin que dans sa baronnie ou son ministère. Bref, vu la brutalité des mesures qu’il prépare, Hollande doit s’assurer qu’aucune tête ne dépasse. Mais cela aura un coût. Au passage, il récoltera une opposition de gauche élargie à tous ceux qui ne veulent pas rentrer dans le rang.

Quelle sera l’ampleur de cette opposition ? Les municipales en décideront. Elles sont donc bien un enjeu national ! Car plus il y aura de voix pour l’opposition de gauche dimanche, plus il y aura d’opposants de gauche à cette politique les jours suivants. Pour l’heure le pouvoir espère démontrer qu’il n’y a pas d’alternative de gauche à sa politique. Que même de mauvaise humeur les électeurs de gauche n’ont pas d’autre solution que de voter pour les candidats PS. Que les élus de ce parti n’ont pas de crainte à se faire pour leurs sinécures quelle que soit l’impopularité du président issu de leurs rangs. Que seul le Front national peut tirer parti du mécontentement qui monte contre l’austérité et qu’il faut donc en rabattre pour le soutenir. Voilà les municipales rêvées par Hollande.

Voilà le scénario que nous devons démentir. Car chaque municipalité dans l’opposition de gauche sera un point de résistance au démantèlement des services publics nationaux et locaux. Chaque hiérarque PS secoué dans les urnes sera d’autant plus facilement convaincu que la politique austéritaire mène dans le mur. Chaque succès de nos listes, qui marquent toutes un élargissement et un enracinement de l’opposition de gauche, améliorera le rapport de forces dans une confrontation qui dépasse largement les frontières communales. Un beau dimanche est à notre portée cette semaine.


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