SALVADOR : Le FMLN (Ex-Guerilla) gagne l’élection présidentielle

mardi 18 mars 2014.
 

- C) Le Salvador élit un ex-guérillero

- B) Salvador : Nouveau « triomphe de la gauche en Amérique latine » (Nicolas Maduro, président du Vénézuéla)

- A) Au Salvador, un « rouge » aux portes du pouvoir

C) Le Salvador élit un ex-guérillero

Salvador Sanchez Ceren, leader historique du Front Farabundo Marti de libération nationale, a été élu président dimanche. Le candidat de l’ultradroite conteste cette victoire remportée sur le fil du rasoir avec 50,11 % des votes.

C’est une élection qui fera date dans l’histoire du Salvador. L’ancien commandant du Front Farabundo Marti de libération nationale (FMLN) Salvador Sanchez Ceren a été élu, dimanche, président de ce pays d’Amérique centrale. L’actuel vice-président avait frôlé de peu la victoire dès le premier tour, en totalisant 48,92 % des suffrages. Le 9 mars, les choses se sont compliquées, en dépit de sondages qui lui octroyaient pourtant une confortable avance. Le leader historique de la guérilla de gauche l’a emporté sur le fil du rasoir avec 50,11 % des votes, contre 49,89 % pour le candidat de l’Alliance républicaine nationaliste (Arena) et ex-maire de la capitale San Salvador, Norman Quijano, soit une différence de 6 634 voix.

Le chef de file de l’oligarchie anticommuniste, qui s’est déclaré vainqueur, crie depuis à la fraude, et ­appelle les siens à contester les ­résultats. Lundi, le tribunal suprême électoral a annoncé un recomptage de 10 000 procès-verbaux, et précisé que les 4 191 voix contestées par l’ultradroite n’altéraient pas la tendance générale. Quant aux allégations de fraudes, le président de l’institution ­Eugenio Chicas, a déclaré qu’elles n’avaient « pas de sens » au vu de « la légalité du processus » qui a, par ailleurs, été « validée par la communauté internationale » avec la présence de nombreux observateurs internationaux.

Si une période de tensions n’est pas écartée, elle n’amoindrit pas pourtant la portée de la victoire de Salvador Sanchez Ceren, alias Leonel Gonzalez, son surnom durant la guerre civile (1980-1992). Certes, le FMLN est au pouvoir depuis 2009. À l’époque, le Front avait fait le choix d’une candidature d’« ouverture » avec le journaliste Mauricio Funes. L’élection de cet ancien guérillero est un symbole. Elle conforte la reconversion politique du FMLN, pourtant ­invaincu par les armes au terme du conflit, ainsi que les raisons qui ont prévalu à sa création. Le Salvador, comme nombre de ses voisins, est encore sous la coupe des vieilles structures sociales dominées par l’oligarchie. Si des avancées ont été enregistrées sous le mandat du FMLN, l’ultradroite maîtrise toujours les principaux leviers économiques. D’autant plus que l’ancienne guérilla ne peut pas s’appuyer sur une majorité parlementaire. Issue du pire courant de la réaction paramilitaire, l’Arena a fait campagne en reprenant ses slogans historiques, « Patrie oui, communisme non » ou encore « Le Salvador sera la tombe du communisme ». D’immenses défis attendent le prochain exécutif. Outre le problème structurel de la violence, la réduction de la pauvreté, qui touche 40 % de la population, reste l’une des priorités.

La gauche latino salue le FMLN

Le président Bolivien, Evo Morales, a «  applaudi  » la victoire de Salvador Sanchez, résultat à ses yeux de «  la maturité politique  » et de «  la conviction démocratique  » des Salvadoriens. Daniel Ortega, son homologue du Nicaragua, pays voisin du Salvador, a salué «  l’union de la grande patrie centraméricaine  ». Depuis le Venezuela, le président, Nicolas Maduro, a qualifié le succès de «  triomphe de la gauche en Amérique latine  », en rendant hommage à la figure historique du FMLN, Schafik Handal.

Cathy Ceïbe, L’Humanité

B) Salvador : Nouveau « triomphe de la gauche en Amérique latine » pour Nicolas Maduro, président du Vénézuéla

Le Tribunal suprême électoral (TSE) a déclaré élu Président, Sanchez Ceren, bien que le verdict final est attendu vendredi. Cependant, le dirigeant du FMLN s’est dit convaincu que l’examen de dossiers qui n’ont pas été traités dans la première étape de comptage, ne changera pas le résultat des élections.

De même, il a rappelé que le FMLN est respectueux des institutions démocratiques, ce qui explique pourquoi il a exhorté toutes les parties à respecter le résultats des élections ..

À cet égard, il a appelé l’opposition conservatrice Alliance républicaine nationaliste (ARENA), à « travailler ensemble pour El Salvador », ainsi que les différents syndicats, les entreprises, les secteurs politiques et sociaux, à « commencer dès que possible un dialogue national pour construire le programme du gouvernement ".

"Mettons en nos mains, de l’intelligence et de l’engagement dans la démocratie, pour le développement du pays », a déclaré Sanchez Ceren dans une conférence publique, avec le vice-président, Oscar Ortiz.

En ce qui concerne la "situation désespérée" d’Arena son candidat, Norman Quijano, a dit que les résultats préliminaires disqualifient la Bourse de Toronto qui s’est déclaré "en guerre" ! Sanchez Ceren a rappelé que « les forces armées feront respecter la démocratie » aussitôt que seront connus les résultats définitifs.

"Nous sommes convaincus que les forces armées vont respecter leur commandant en chef et en particulier les institutions démocratiques de El Salvador » dit-il.

Pendant ce temps, Ortiz a remercié le peuple salvadorien pour sa grande participation à la démocratie manifestée dimanche, confirmant le triomphe que le FMLN avait déjà obtenu au premier tour, le 2 Février.

En outre, le vice-président élu a réaffirmé l’assurance d’un "travail de proximité avec tous les secteurs, pour un meilleur pays ."

Le chef du Tribunal suprême électoral Eugenio Chicas, a félicité lundi le peuple salvadorien dans le processus civique vécu dimanche. Il a souligné à la radio et à la télévision nationale, la robustesse du système TSE pour le comptage et le traitement des données

Source : TELESUR

A) Au Salvador, un « rouge » aux portes du pouvoir

À la tête de l’État depuis 2009, l’ex-guérilla du FMLN a failli remporter, dimanche, la présidentielle dès le premier tour. L’ancien commandant Sanchez Ceren fait figure de favori.

Le «  rouge  » ne fait pas peur. L’emblématique commandant du Front Farabundo Marti de libération nationale (FMLN), Salvador Sanchez Ceren, est arrivé en tête du premier tour de la présidentielle qui a eu lieu, dimanche, au Salvador. Avec 48,92 % des suffrages sur un total de 99 % des bureaux dépouillés, l’ancien dirigeant de la guérilla de gauche a pris une bonne longueur d’avance sur son principal concurrent de l’Alliance républicaine nationaliste (Arena) et ex-maire de la capitale, Norman Quijano, qui a obtenu 38,95 % des suffrages.

Ce succès est d’autant plus remarquable que Salvador 
Sanchez Ceren a été la cible d’une campagne de dénigrement orchestrée par l’ultradroite conservatrice, qui ne digère toujours pas d’avoir été évincée du pouvoir en 2009. En digne représentante de l’oligarchie de ce petit pays d’Amérique centrale, qui compte six millions d’habitants, elle a cherché par tous les moyens à dissuader les électeurs de porter leur voix sur l’ex-guérillero, réactivant pour cela le spectre de la guerre civile (1980-1992). «  Eh, eh, eh vote en pensant, ne vote pas commandant  !  » a été l’un des slogans de la réaction, qui a cru ainsi pouvoir disqualifier le candidat du FMLN. Même les médias, qui n’ont pas hésité à le taxer de «  communiste orthodoxe  » proche de l’axe bolivarien du Venezuela, se sont cassé les dents. La popularité de l’actuel vice-président et ministre de l’Éducation tient pour beaucoup au programme social éducatif dont il a été le principal promoteur durant la dernière mandature, et ce malgré l’absence de majorité parlementaire.

Norman Quijano et Salvador Sanchez Ceren s’affronteront donc lors d’un second tour, le 9 mars prochain. «  Nous sommes certains de l’emporter  », a assuré Leonel Gonzalez, son surnom durant la guerre civile. Âgé de soixante-neuf ans, l’ex-guérillero aura fort à faire pour combler le retard social accumulé après presque deux décennies de règne absolu de l’Arena qui a géré le pays en fonction de ses intérêts. Le Petit Poucet des Amériques peine en effet à se défaire de sa dépendance économique aux remises d’épargne, les fameuses «  remesas  » envoyées par les nombreux migrants installés aux États-Unis. Le pays, qui connaît un certain reflux de la criminalité à la suite de la trêve décrétée par les gangs des Maras, souffre toujours en revanche de la corruption des cols blancs. Durant sa campagne, «  Leonel  » s’est engagé à accélérer les réformes sociales – éducation et 
retraites –, en dirigeant 
«  avec responsabilité un gouvernement ample, ouvert et honnête  ».

Cathy Ceïbe


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