Pour une nouvelle force anticapitaliste... (site Olivier Besancenot)

mardi 3 avril 2007.
 

S’organiser, se regrouper pour défendre nos intérêts et changer le monde !

L’appétit du capital en quête de nouvelles sources de profit laisse peu d’espace aux compromis sociaux. Dans ces conditions, le réformisme dont se réclame la gauche traditionnelle n’est bientôt plus pour ainsi dire qu’un couteau sans lame qui n’aurait pas de manche, une variante tempérée des politiques libérales. Pour la première fois depuis longtemps, les perspectives des jeunes en Europe sont plus sombres que pour leurs aînés. L’alternative énoncée par les pionniers de l’émancipation - socialisme ou barbarie - est plus actuelle que jamais.

L’unité dans les luttes

Les militants révolutionnaires n’ont pas d’intérêts propres qui s’opposeraient à des accords pour la lutte. ils luttent toujours pour constituer un front unitaire des partis et organisations qui se réclament des intérêts populaires contre ceux du patronat et de la bour- geoisie. Le clivage fondamental entre les classes privilégiées et les classes populaires s’est longtemps exprimé de façon déformée sur le plan parlementaire dans le clivage entre la droite et la gauche. Même si cela est de moins en moins vrai aujourd’hui, c’est la raison pour laquelle nous ne confondons pas la gauche et la droite. Nous militons toujours pour l’unité du monde du travail et des organisations de gauche chaque fois qu’il est possible d’agir ensemble pour la défense des droits démocratiques et sociaux.

L’évolution social-libérale

Mais la social-démocratie européenne s’est désormais moulée dans le cadre libéral. C’est « le social-libéralisme », dont le contenu est le libéralisme et l’écume le social. La coupure avec les bases sociales traditionnelles de la social-démocratie qu’entraînent ces politiques ont conduit certains partis socialistes à des ruptures (comme en Allemagne) ou à des tensions sérieuses (comme en France). Au sein de la social-démocratie et de certains secteurs de gauche qui lui sont alliés, existe ainsi la volonté de résister aux dérives social-libérales, mais, la plupart du temps, accompagnée de l’illusion que la réponse à une telle évolution réside dans le retour aux années 50 et 60. Mais ce rêve oublie les rapports de forces qui ont obligé les classes dominantes de l’époque à ces compromis. Pour récupérer des droits ou des acquis sociaux liquidés depuis le début des années 80, il faudra infliger des reculs considérables aux classes dominantes, inverser les politiques suivies depuis vingt ans par la gauche traditionnelle quand elle s’est retrouvée au gouvernement et accepter la pers-pective d’une épreuve de force avec le capitalisme.

Le PC : concilier l’inconciliable

Les partis communistes issus de la vague révolutionnaire d’octobre 1917 avant d’être soumis à l’influence stalinienne sont entrés dans une crise généralisée suite à l’effondrement de l’URSS. Tout leur système de références a éclaté, dans un contexte d’érosion régulière de leurs bases sociales et électorales. D’une manière spécifique à chaque pays, ils apparaissent écartelés entre les intérêts de leurs appareils satellisés par le social-libéralisme et les exigences de rupture radicale avec le système venant de nombre de leurs militants et sympathisants. La politique de la direction du Parti communiste français paraît vouloir concilier l’inconciliable : une alliance de soumission avec un PS dominé par le social-libéralisme et une alliance des forces antilibérales et anticapitalistes. Une telle politique est impossible et ne peut conduire qu’à l’échec.

Pour une nouvelle force anticapitaliste. Défendre les intérêts des travailleurs et des classes populaires

Il y a désormais deux gauches au sein de la gauche, porteuses de deux orientations, deux logiques opposées et contradictoires. L’une, acquise à l’idéologie et la pratique social-libérale, a abandonné définitivement tout idée de changement de société. L’autre partie de la gauche rejette les limites et contraintes du système et se situe dans une perspective de changement réel et radical, anticapitaliste. Hétérogène, le mouvement antilibéral est à la croisée des chemins, car avancer réellement vers ces buts suppose de s’en prendre au pouvoir et à la propriété capitalistes. Dispersés, les partisans de l’anticapitalisme sont affaiblis. Le monde du travail a besoin d’un nouveau parti représentant ses intérêts politiques en rupture avec le système capitaliste et susceptible d’ouvrir des perspectives politiques aux luttes de classes. Nous travaillons à l’émergence d’un tel parti et au regroupement de tous les anticapitalistes, en suscitant les initiatives et de l’engagement des travailleurs et des jeunes. Pour tous les opprimés, s’organiser est indispensable pour pouvoir agir.

S’organiser bien sûr sur le lieu de travail ou son quartier, dans un syndicat ou une association, mais aussi s’organiser pour agir au niveau politique, exercer ses droits de citoyen pour faire valoir ses droits de travailleur. Toute l’activité des militants de la LCR, par leur présence dans les campagnes électorales mais surtout par leur action quotidienne dans les entreprises et les quartiers, dans les lycées ou les universités, vise à faire vivre la démocratie, c’est-à-dire à l’organisation des exploités et des opprimés pour défendre leurs droits.

Aider à l’émergence d’une force anticapitaliste, d’un parti des travailleurs, agir pour construire l’unité nécessaire aux mobilisations, c’est aussi le combat pour l’émancipation des travailleurs par eux-mêmes.


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