Le Front de gauche ne votera pas la confiance

mardi 28 janvier 2014.
 

A) Pacte de responsabilité : le Front de gauche ne votera pas la confiance

Alors que le gouvernement posera la question de confiance à l’Assemblée pour entériner son pacte de responsabilité, les députés PCF-Front de gauche affirment leur désaccord.

Pour le député PCF-Front de gauche et président du groupe de la Gauche démocrate et républicaine (GDR) à l’Assemblée, André Chassaigne, il est hors de question « de soutenir le consensus à l’œuvre entre l’exécutif socialiste, le Medef et la droite » dont témoignent les orientations politiques développées par le président de la République lors de sa conférence de presse, la semaine dernière. Et si la question de confiance est posée devant l’Assemblée par le gouvernement pour valider, entre autres, son « pacte de responsabilité », le responsable du groupe GDR « proposera aux députés du Front de gauche de ne pas voter la confiance », avant de préciser : « Le groupe étant souverain dans le choix qu’il fera. » Jean-Luc 
Mélenchon, coprésident du Parti de gauche, avait laissé entendre un peu vite, dimanche, sur France 3 Île-de-France, que la décision d’un vote contre était déjà prise.

Cadeau de 30 milliards d’euros

Au lendemain même de la conférence de presse présidentielle, les députés Front de gauche avaient, dans un communiqué puis dans une question au gouvernement, dénoncé « un programme d’accélération des réformes libérales ». Pour le groupe GDR, « il est illusoire de croire » que le nouveau cadeau de 30 milliards d’euros au patronat et aux actionnaires permettra « de créer des emplois tant nos entreprises sont, durablement, sous le joug de la finance » que, pourtant, François Hollande avait « justement désignée comme l’ennemi lors de la campagne présidentielle ».

Le groupe met aussi l’accent sur la baisse annoncée, d’ici à 2017, de 50 milliards d’euros de la dépense publique, surtout «  quand on sait qu’un quart du pouvoir d’achat des ménages résulte de la prise en charge publique des frais de santé, d’éducation, de logement, de transport  ». Et de conclure : « Le gouvernement s’inscrit dans les pas de ses prédécesseurs, reproduisant les mêmes erreurs qui perpétuent la situation de crise. »

Cette question du positionnement sur le vote de confiance et son contenu, l’accélération d’une politique libérale, est aussi posée 
aux députés écologistes et à ceux de l’aile gauche du PS. Sortiront-ils de leurs seules critiques verbales  ?

Jusqu’où les écologistes feront-ils le dos rond  ? Sur le pacte de responsabilité, les écologistes, qui sont souvent très critiques de la politique suivie par le gouvernement, attendent de voir. Ainsi, le président du groupe d’Europe Écologie-les Verts au Sénat, Jean-Vincent Placé, déclare que «  le pacte de responsabilité n’est pas (leur) orientation naturelle mais ce n’est pas non plus infamant ni choquant  », avant d’ajouter  : «  On a des remarques, des critiques, il faut avancer dans le souci du rassemblement.  » En clair, une attitude d’accompagnement d’une politique 
qui, sur le fond, marque une dérive libérale.

Max Staat

B) Le Front de gauche ne votera pas la confiance au gouvernement (Le Monde)

Jean-Luc Mélenchon a affirmé dimanche que les députés du Front de gauche ne voteront pas la confiance au gouvernement sur le texte relatif au pacte de responsabilité proposé aux entreprises.

« Le groupe Front de gauche votera contre la confiance », a assuré le coprésident du Parti de gauche, allié au PCF au sein du Front de gauche. Invité de « 12-13 Dimanche » sur France 3, il a estimé que le président François Hollande avait « fait un choix politique de droite ».

Jusque-là, Jean-Luc Mélenchon avait toujours dit que les députés du Front de gauche, bien que non membres de la majorité, ne voteraient pas une défiance au gouvernement.

Lire : Hollande fait-il de l’économie à la Sarkozy ?

Mais, si les députés FG devaient décider de ne pas voter la confiance au gouvernement de Jean-Marc Ayrault lorsque celui-ci engagera sa responsabilité sur le texte du pacte de responsabilité, il n’y a aucune chance que le gouvernement soit renversé, les socialistes ayant la majorité à l’Assemblée nationale. M. Melenchon l’a reconnu en disant : « il faut qu’on en gagne d’autres (députés) ».

« HOLLANDE FAIT LA POLITIQUE ÉCONOMIQUE DE LA DROITE »

Pour lui, « la chance » de François Hollande, « c’est qu’il a à faire à des pleutres et pense qu’il va se sortir d’affaire par habileté ». « Il faut créer une opposition de gauche dans ce pays (...) les députés socialistes, ils vont être mis au pied du mur et on va pas les rater », a-t-il dit. « Hollande fait la politique économique de la droite (...) pour la gauche, pour les gens de gauche, c’est la trahison, car c’est une politique de droite et tout le monde le sait ».

Le coprésident du parti de gauche a relevé que le chef de l’Etat avait « coupé l’herbe sous le pied de la droite ». S’agissant du pacte de responsabilité, il a jugé que ce n’était « pas une politique pour l’entreprise », mais « une politique pour les actionnaires à qui on fait cadeau de 30 milliards d’euros ». « Cela ne marchera jamais. Cette politique est appliquée dans pratiquement toute l’Europe et partout c’est la récession », a-t-il fait valoir.

Pour le porte-parole du Front de gauche, « le problème des petites entreprises, c’est le carnet de commandes », et il faut « arrêter de mettre dans le même sac les entreprises de 40 000 salariés et celles qui ont 10 compagnons ».


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