Rencontre au sommet entre Mélenchon et Laurent ce 17 janvier

jeudi 16 janvier 2014.
 

C) Une rencontre pour clarifier la situation (Jean-Luc Mélenchon)

Nous avons donc proposé une rencontre le 17 janvier prochain pour clarifier la situation. Nous allons faire des propositions à la direction communiste. Il y a deux lignes rouges. D’abord, la confusion doit cesser. Le sigle Front de Gauche ne peut sous aucune forme être associé aux listes du PS. Ensuite, cette situation ne doit plus se reproduire dans l’avenir. Pour cela, il y a un moyen simple : le vote de tous les électeurs du Front de Gauche qui le souhaitent. Ce n’est pas une primaire. Quand les autres proposent de trancher entre des personnes, nous proposerons aux nôtres de trancher entre des lignes d’action. Il est donc temps de reprendre l’idée d’une « association des amis du Front de Gauche », qui établirait cette liste électorale chargée de décider entre les orientations proposées. Cette idée avait été acceptée au début du Front de Gauche. Elle fut présentée au congrès extraordinaire du PCF en juin 2010 par Marie Georges Buffet. Elle y fut repoussée. Je suis certain que des milliers de communistes doivent le regretter amèrement aujourd’hui.

Le Front de gauche est notre bien commun. Un seul parti ne peut se l’approprier pour son avantage. Il nous a coûté de le construire. Surtout à nous qui avons quitté nos partis d’origine et remis tout en cause dans notre vie militante. La ligne conductrice de notre action ne peut pas être dans les micmacs d’appareil mais dans l’accompagnement de la situation du pays et des gens vers l’opposition de gauche. Les mois à venir vont être encore plus durs pour tous en France. L’économie va retourner aux limites de la récession ou même y replonger. Le chômage va s’aggraver. Les cadeaux au patronat vont s’accélérer. En Europe, l’alliance des sociaux-démocrates avec Merkel va faire peser une chape de plomb sur les peuples. Être collés aux solfériniens est la pire position pour porter un discours d’opposition de gauche crédible aux yeux du grand nombre. On a le droit de ne pas le penser et de croire aux balivernes sur « les politique locales » qui serait d’un autre ordre que la politique nationale. C’est gravement méconnaître l’intelligence politique des citoyens et les résultats électoraux de ces dernières années. Mais nous n’avons pas le droit, pour des raisons de diplomatie intergroupusculaire ou de peur du « qu’en dira-t-on dans la presse », de laisser la confusion s’installer et souiller tout le monde. D’une façon très personnelle, je veux dire que je ne me laisserai pas entraîner dans cette impasse.

Mais quel gâchis !

B) Vers une rencontre Laurent-Mélenchon (article de L’Humanité)

Les dirigeants des deux principales formations du Front de gauche devraient tenter de surmonter leurs divergences, vendredi prochain.

Jean-Luc Mélenchon est prêt à renouer le dialogue avec Pierre Laurent. Le coprésident du Parti de gauche, qui s’abstenait de discuter avec le dirigeant communiste depuis plusieurs mois – ce que déplorait Pierre Laurent – pour cause de désaccord stratégique, devrait le rencontrer, vendredi, pour «  clarifier la situation  ». «  Nous allons faire des propositions à la direction communiste  », écrit Jean-Luc Mélenchon sur son blog, qui entend faire valoir «  deux lignes rouges  »  : tout d’abord, n’associer «  sous aucune forme  » le sigle du Front de gauche «  aux listes du PS  » aux municipales (dans les faits, les listes conduites par le PS auxquelles le PCF participe). Ensuite, faire en sorte que la «  situation  » de stratégies différentes coexistant aux élections ne puisse «  plus se reproduire dans l’avenir  », en ayant recours au «  vote de tous les électeurs du Front de gauche  ».

Car, sur le fond, le député européen campe sur sa position. Pour lui, «  la présence ou non  » du PCF «  n’est pas l’horizon ultime de l’autonomie ni de l’existence d’une opposition de gauche  », horizon que Jean-Luc Mélenchon fixe au Front de gauche, en désaccord en cela avec d’autres composantes. Le Front de gauche n’est ni «  un parti  » ni «  une stratégie, il est un outil qui doit évoluer en permanence  », explique ainsi Marie-Pierre Vieu (PCF) à Regards.fr. Et pour Christian Picquet (Gauche unitaire), le «  positionnement d’“opposants de gauche’’ » est «  inopérant  », car «  le risque  » serait «  d’accentuer des divisions mortifères  » à gauche. Sur son blog, le 28 décembre, il plaidait plutôt pour «  construire des passerelles  » entre courants venus de toute la gauche pour mettre «  le social-libéralisme en minorité au sein du camp progressiste  ».

A) Rencontre au sommet entre Mélenchon et Laurent ce 17 janvier (article Le Monde)

Jean-Luc Mélenchon et Pierre Laurent doivent se rencontrer vendredi 17 janvier pour tenter d’aplanir les difficultés qui minent le Front de gauche depuis que les communistes ont décidé de faire listes communes avec les socialistes à Paris pour les municipales de mars. L’information a été confirmée au Monde par le PG et le PCF.

Cela fait des mois que le secrétaire national du Parti communiste et le coprésident du Parti de gauche ne se parlent plus. S’ils étaient tous les deux présents à la manifestation du 1er décembre pour « une révolution fiscale », ils ne se retrouvent notamment plus à la coordination qui réunit les différentes composantes du Front de gauche le lundi et à laquelle M. Mélenchon ne participe plus. M. Laurent le déplorait encore mardi au micro de BFMTV : « Jean-Luc Mélenchon ne souhaite pas beaucoup me parler en ce moment et moi je le regrette parce que le Front de gauche doit continuer à fonctionner. »

Tensions

Avant les vacances, la tension entre les deux alliés était encore montée d’un cran avec le choix du PG de suspendre leur participation au Parti de la gauche européenne et de voter contre la réélection de M. Laurent à la tête de cette coalition. Une attitude que ce dernier avait qualifié d’ « incompréhensible » sur son blog le 24 décembre [1]. Autant de désaccords qui affaiblissent le Front de gauche à quelques mois des municipales et qui rendaient jusqu’à présent toute discussion impossible sur les européennes. Ce dont commençaient sérieusement à s’inquiéter leurs autres partenaires du Front de gauche.

De retour d’Amérique latine où il a effectué un long voyage en décembre, M. Mélenchon doit retrouver M. Laurent dans un lieu qui reste encore à déterminer. Pour cette « bilatérale », chacun sera accompagné d’une délégation de son parti. Le rendez-vous a été organisé il y a quelques jours par les deux messieurs « relations extérieures » du PCF, Francis Parny, et du PG, Eric Coquerel, qui tentaient depuis des semaines d’y parvenir. « Eric Coquerel comme moi sommes très soucieux d’essayer de déboucher sur quelque chose », assure M. Parny.

« Stratégie à géométrie variable »

Au programme : la stratégie aux municipales avec notamment la question de l’utilisation du logo Front de gauche qui suscite de vives tensions en interne. Les européennes, que ce soit sur les contenus mais aussi sur les candidatures, seront également au menu. « La question est de savoir comment on arrive à avancer sans contourner les désaccords, exlique M. Coquerel. Il est hors de question que le Front de gauche soit sur une stratégie à géométrie variable et les européennes ne peuvent pas être une parenthèse qui arrange les uns et les autres avant les élections territoriales. »

Dans un post de blog publié en fin de journée [2] au ton très dur envers les communistes - « Avec de tels amis, nous n’avons plus besoin d’ennemis » –, M. Mélenchon précise qu’il souhaite proposer au PCF de faire voter les sympathisants du Front de gauche sur la stratégie. « Ce n’est pas une primaire, développe l’ancien candidat à la présdientielle. Quand les autres proposent de trancher entre des personnes, nous proposerons aux nôtres de trancher entre des lignes d’action. »

Raphaëlle Besse Desmoulières


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