Dieudonné, noir antisémite d’extrême droite ! Cela ne fait pas rire !

vendredi 10 janvier 2014.
 

E) Affaire Dieudonné : Non au business de l’antisémitisme !

Alexis Corbière, secrétaire national du Parti de Gauche en charge de la lutte contre l’extrême droite

Le secrétariat national du Parti de Gauche condamne avec la plus grande fermeté les provocations racistes et antisémites que Dieudonné M’Bala M’Bala ne cesse de répéter lors de ses spectacles, et particulièrement à l’occasion de sa prochaine tournée, ainsi que dans les vidéos qu’il publie sur internet. Cette stratégie de la provocation antisémite dans le but essentiel de faire un sordide et petit business de la haine est infecte, et doit cesser.

Pour le Parti de Gauche, la République n’est pas un régime neutre. Elle est construite notamment sur des valeurs et des principes, garantis par la loi, d’égalité entre les citoyens et de fraternité. Aussi, la République doit combattre activement les idées racistes et antisémites d’où qu’elles viennent. Si la liberté d’expression doit être garantie, elle a des limites très précises et très claires : racisme et antisémitisme ne constituent pas une opinion mais un délit !

Nul ne peut fermer les yeux sur une réalité : parce que ses spectacles sont devenus, et sans ambiguïté, des rassemblements où le public attend une provocation antisémite, la dernière tournée de Dieudonné M’Bala M’Bala doit être interdite. La loi doit s’appliquer et les condamnations qui ont déjà été prononcées doivent être payées. L’impunité de la délinquance antisémite doit cesser.

Mais il est également intolérable de trouver du même auteur sur internet des vidéos qui diffusent des paroles très violentes par l’antisémitisme obsessionnel qu’elles transmettent. Ainsi, la dernière vidéo réalisée par M. M’Bala M’Bala pour présenter ses vœux (diffusée sur Youtube mais aussi, scandaleusement, par des sites comme Le Point est abjecte. On peut y entendre par exemple les propos suivants :

« Je n’ai pas à choisir entre les juifs et les nazis. Je suis neutre dans cette affaire. . (…) C’est passé Qui a provoqué qui ? Qui a volé qui ? Je ne sais pas… Même si j’ai ma petite idée… »

Le Parti de Gauche exige donc des autorités compétentes que ce type de vidéo ne puisse être diffusé sur internet. Il s’indigne également que de grands médias s’en fassent les relais, donnant ainsi une audience encore plus forte à son auteur.

Nous notons enfin que le Front National, par la voix de son vice-président M. Louis Alliot, désapprouve l’interdiction du spectacle de Dieudonné M’Bala M’Bala prétextant de « la liberté d’expression ». Le Parti de Gauche tient à rappeler que Marine Le Pen a ces derniers mois attaqué en justice trois secrétaires nationaux du Parti de Gauche, Jean-Luc Mélenchon, Raquel Garrido et François Delapierre, pour essayer de les faire taire. Le FN défend donc la liberté d’expression pour les antisémites, mais attaque en justice ses principaux opposants. Nos concitoyens apprécieront cette attitude, très révélatrice de la réalité du parti de Marine Le Pen.

Contre le racisme et l’antisémitisme, le Parti de Gauche sera toujours au premier rang quels que soient ceux qui sont visés.

D) Interdire Dieudonné : une réponse à haut risque à la rhétorique de haine (L’Humanité)

Les provocations antisémites de Dieudonné sont chaque jour plus insupportables. L’exigence de ne pas le laisser continuer à semer des ferments de haine est donc légitime. La question de l’adéquation entre les moyens employés et l’objectif poursuivi réclamant alors un examen sérieux et approfondi.

En l’espèce, le problème avec Dieudonné n’est pas seulement celui d’une parole raciste proférée sur la scène confidentielle du petit théâtre parisien de la Main d’or. Il est celui, bien plus préoccupant et délicat à traiter, d’un succès qui ne se dément pas, chaque nouvelle provocation se soldant par de nouveaux «  fans  » sur les réseaux sociaux (412 000, hier, sur Facebook) et des records de visionnages de ses prestations en vidéo sur Internet. De même pour la «  quenelle  », dont la propagation sur le Net témoigne de la popularité d’un geste à la connotation antisémite indéniable quand il est employé, par exemple, devant une synagogue.

Face à cette contagion, le choix de l’interdiction des spectacles de Dieudonné fait débat. Sa mise en œuvre paraît tout sauf évidente. Les propos racistes sont condamnés par la loi, mais seulement une fois proférés. Ils ne peuvent donner lieu à l’interdiction d’un spectacle en prévision d’un tel délit. Le choix de Manuel Valls d’invoquer le «  risque de trouble à l’ordre public  » paraît tout aussi hasardeux, les tribunaux ayant systématiquement fait primer le droit à la liberté d’expression face à des municipalités qui ont tenté 
de faire annuler ces spectacles dans leur ville.

Reste la question de fond. Peut-on endiguer un tel phénomène uniquement par la réponse répressive  ? 
Les associations antiracistes en doutent, à l’instar 
du Mrap, pour qui «  il faut le combattre politiquement  ». Le but visé devrait être en effet d’affaiblir et d’isoler Dieudonné. C’est le contraire qui risque de se produire. Tandis que la proposition de Manuel Valls divise les progressistes, elle renforce la solidarité des soutiens de l’ex-humoriste qui se présente en persécuté du «  système  ». C’est la porte ouverte au ralliement de tous ceux qui se sentent lésés et abandonnés par une société injuste. En faisant autant de publicité à Dieudonné qu’à lui-même, Manuel Valls, dont on ne saurait pour autant oublier à gauche les propos stigmatisant les Roms, adopte un positionnement opportuniste à haut risque.

C) Contre l’antisémitisme, les principes républicains doivent triompher ( LDH)

Quand une démocratie est attaquée dans ses fondements, elle se montre forte quand elle applique ses principes. Elle est faible si, face aux extrémismes, elle les abdique.

Dieudonné a réussi ce tour de force : le Front national défend la liberté d’expression, alors que le ministre de l’Intérieur a déclaré vouloir interdire a priori son spectacle et lui sera en tournée dans de très nombreuses salles, notamment les Zéniths qui sont sous contrat avec l’Etat.

Or, en France, depuis le début du XXe siècle, la loi, et c’est heureux, ne permet plus l’interdiction a priori des spectacles. Dieudonné et ses zélateurs s’indignent donc de ce que l’Etat s’apprête à violer une liberté fondamentale, la liberté d’expression.

Tour de force, donc, que de se faire passer pour une victime quand on est celui qui a fait son fonds de commerce de l’agression systématique d’un groupe de personnes à raison de leur origine ethnique, de leur religion, et des horreurs qu’elles ont subies.

Dieudonné a pourtant tort de se revendiquer de la liberté de création pour justifier, dans ses spectacles, ses insultes antisémites, son apologie du révisionnisme, ce pour quoi la LDH s’honore de l’avoir fait condamner. Reste qu’il a toujours transformé ses procès en tribunes, organisant son insolvabilité de façon à échapper aux condamnations financières, qu’elles soient des amendes pour l’Etat ou des dommages et intérêts pour les associations qui, comme la LDH, l’ont poursuivi avec un succès qui reste théorique.

Le ministre de l’Intérieur, en cherchant à obtenir des préfets qu’ils interdisent ses spectacles, prend un risque d’une autre dimension, celui de fédérer autour de Dieudonné une sympathie réactionnelle de ceux qui se considèrent, pour des raisons qui peuvent par ailleurs parfaitement se comprendre, opprimés, socialement ou politiquement. Et auprès de ce public, le jeu ambigu, voire pervers, entre humour et haine, agression et victimisation, politique et show-business, peut marquer les esprits dans un sens particulièrement dangereux.

Dieudonné, dont les sympathies avec les thèses les plus extrêmes de la droite antisémite ne sont plus un mystère pour personne, met donc en défaut la démocratie, lorsqu’elle répond à la haine par une menace de restriction de la liberté d’expression.

La LDH rappelle donc que la règle qui doit prévaloir est la liberté, et que tout abus de celle-ci doit être condamné de façon ferme et efficace. La LDH et ses militants seront très vigilants et attentifs à ce que les propos de Dieudonné qui méritent une sanction pénale soient poursuivis, comme elle l’a fait par le passé, et elle engage vivement les pouvoirs publics à poursuivre les atteintes à la loi une fois qu’elles sont commises, plutôt qu’à se lancer dans des interdictions préalables au fondement juridique précaire et au résultat politique incertain, voire contreproductif.

Il est scandaleux que les associations parties civiles dans les procès qui ont été fait contre cet individu n’aient aucun moyen de le forcer à exécuter les condamnations, que les magistrats n’aient pas à ce sujet de plus amples pouvoir d’investigation, et prononcent donc des peines dont ils savent par avance qu’elle ne seront pas exécutées.

Puisque Dieudonné a fait son fonds de commerce de la haine, il faut qu’il soit condamné à chaque fois qu’il l’exprime, et que les peines prononcées soient effectives et décourageantes.

B) Dieudonné, l’imposteur raciste, n’est pas l’ami du peuple palestinien (AFPS)

Der­niè­rement Dieu­donné a déclaré au sujet de Patrick Cohen, jour­na­liste à France Inter : « Moi, tu vois, quand je l’entends parler, Patrick Cohen, j’me dis, tu vois, les chambres à gaz… Dommage. » Il ne s’agit ni d’une « erreur » ni d’un dérapage. Mais de posi­tions anti­sé­mites clai­rement et déli­bé­rément assumées depuis une bonne dizaine d’années. Les exemples en sont innom­brables.

Dieu­donné n’est pas un simple humo­riste, c’est avant tout un militant poli­tique d’extrême-droite. Et il y a une spé­ci­ficité. Avec une forme d’expression par­ti­cu­lière (humour), un voca­bu­laire pseudo-​​révolutionnaire (anti­système), et une cible du style fas­ciste des années 30 (le complot du "pouvoir juif mondial", de la finance mon­diale, de l’axe Israël-​​USA …), Dieu­donné attire cer­taines caté­gories, par­ti­cu­liè­rement dans la jeu­nesse, que le Front national serait inca­pable de mobi­liser.

C’est le cas par exemple quand il fait applaudir le néga­tion­niste Robert Fau­risson par 5.000 per­sonnes au Zenith en 2008. C’est le cas aussi quand il inter­viewe Serge Ayoub, alias Batskin, le chef de l’organisation d’extrême-droite JNR, Jeu­nesses natio­na­listes révo­lu­tion­naires, dis­soute après la mort de Clément Méric. La vidéo se conclut par une poignée de main entre ces deux hommes et une décla­ration « On repré­sente la France d’en bas … on a le même ennemi, c’est une évidence ».

C’est le cas aussi quand il prétend défendre les Pales­ti­niens en déve­loppant des thèses racistes et anti­sé­mites sous le couvert de l’antisionisme. Il détourne ainsi au profit de l’extrême-droite le juste sen­timent d’exaspération face à l’amalgame fait par les sou­tiens de la poli­tique israé­lienne entre anti­sio­nisme et anti­sé­mi­tisme. Il donne prise à tous ceux qui se com­plaisent dans une dénon­ciation sélective des diverses formes de racisme. Il fait le jeu d’Israël et de tous ses sou­tiens qui cherchent à dis­cré­diter voire cri­mi­na­liser toute forme de contes­tation de la poli­tique israé­lienne..

L’AFPS condamne et rejette ces amal­games qui amènent à traîner devant les tri­bunaux en toute igno­minie les mili­tants du boycott citoyen qui dénoncent la poli­tique colo­niale et raciste de l’Etat d’Israël.

L’AFPS condamne et rejette toute ins­tru­men­ta­li­sation de la cause pales­ti­nienne au service de délires com­plo­tistes racistes qui font le jeu de ses adversaires.

Le peuple pales­tinien n’a aucun besoin de tels faux amis. Notre combat pour les droits nationaux du peuple pales­tinien se fonde sur les prin­cipes uni­versels du droit des peuples. Il suppose le rejet déterminé de toute forme de racisme, d’antisémitisme et d’islamophobie, poisons dan­gereux que nous com­bat­trons sans faiblesse.

Le Bureau national de : Association France Palestine Solidarité

A) Extrême droite, nazisme et racisme anti-noirs

Pour accéder à ce texte A, cliquer sur le titre A (en bleu) ci-dessus


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