Ça (re)commence mal

jeudi 9 janvier 2014.
 

Je dicte ce post comme une carte postale, après celles que j’ai déjà envoyées depuis le 15 décembre. C’était alors mon départ de France. Et mon entrée en campagne contre la multinationale pétrolière Chevron, qui a déclaré la guerre au gouvernement progressiste de l’Équateur. Puis je suis sorti de Quito pour aller à Bogota, en Colombie, pendant quatre jours.

Mon intention était de compléter, par quelques rencontres, la connaissance politique d’un pays qui est un pion central dans la stratégie des Nord-américains dans le cône sud. À vrai dire, je voulais aussi avoir des contacts directs, qui me permettent de maîtriser davantage que j’ai eu l’occasion de le faire dans un passé récent, le thème de la violence armée dans le combat politique. Les hasards de mon époque et de mon engagement m’ont conduit à plusieurs reprises aux frontières de cette réalité et au cœur des débats qui l’entouraient. On s’étonnera peut-être de m’y voir revenir.

Mais, à mes yeux, dans la tâche de reconstruction idéologique et stratégique qui nous occupe à cette heure, depuis l’effondrement de la social-démocratie après celui du communisme d’État, je crois que le devoir d’analyse du passé ne doit laisser de côté l’examen d’aucune stratégie. Aussi bien, la violence est de retour, sous bien des formes aiguës, et je ne crois pas un instant qu’elle soit promise à reculer dans les années qui viennent. De ce bref séjour, je ne raconte qu’une rencontre. C’est que la matière est encore bien brûlante et ses protagonistes très exposés. Je ne vous apprends rien en vous disant que j’ai aussi été un actif représentant du « Manifeste pour l’écosocialisme » au fil de mes rencontres, autant en Equateur qu’en Colombie. Ces petits pas individuels vont bientôt se rejoindre au plan mondial, si nos affaires vont aussi bien que nous l’apercevons en ce moment sur ce plan.

Bien sûr j’ai suivi, de loin, comme beaucoup dans cette période, la désolante actualité de mon pays saccagé par la cupidité de possédants ineptes et la servilité de gouvernants lamentables. J’ai balancé quelques Tweets qui m’ont permis de soulager, dans l’humour, la peine et la rage que m’inspirait ce que j’apprenais.

Après la rigolade post coloniale au dîner du CRIF, il aura fallu supporter le commentaire hallucinant des mauvais chiffres du chômage par Michel Sapin, avant de devoir subir le léchage de babouches dans les Emirats par le président français, ou ce qu’il en reste. J’en étais là, et j’avais même surmonté, tout comme mes huîtres, les bâillements que m’avait inspirée l’écoute sur internet des psalmodies de François Hollande le 31 décembre !

Arrive alors l’annonce d’une nouvelle turpitude de ce gouvernement "de gôche". Les cinq militants syndicalistes de Roanne, qui avaient fini par gagner le procès qui leur était fait pour avoir refusé de donner leur ADN, ont appris que le Parquet, c’est-à-dire le gouvernement, faisait appel de la relaxe. Restons optimistes : le PS, qui a déjà refusé l’amnistie des syndicalistes et qui exige à présent leur condamnation, peut tomber plus bas.

Jour après jour, chacun va découvrir l’impact de l’augmentation de la TVA sur son budget familial. Je forme le vœu que nous soyons capables d’engager la mobilisation civique pour faire annuler cette honteuse ponction antisociale.

Et puisque c’est la saison des vœux, voici le plus important des miens : je souhaite au Parti socialiste et à ses liste aux municipales, comme aux européennes la raclée électorale la plus terrible ! Il s’agit non seulement d’affirmer notre rôle d’alternative, mais aussi de provoquer dans ses rangs le choc nécessaire pour que la meilleure part de lui-même se libère de sa soumission actuelle.


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