Mexique - Non au dépouillement de la souveraineté nationale !

dimanche 22 décembre 2013.
 

Dans un contexte général agité, les députés et sénateurs mexicains ont cette semaine voté une réforme énergétique ultra-libérale. C’est l’ultime étape d’une série de contre-réformes structurelles majeures adoptées cette année sur le Travail, l’Education ou encore la fiscalité, malgré les protestations de la société civile et des mouvements de gauche.

Cette réforme modifie profondément plusieurs articles de la Constitution, ouvrant l’exploration, l’exploitation et la commercialisation des ressources en hydrocarbures du Mexique aux entreprises privées, nationales et étrangères. Depuis sa nationalisation par le Président Lázaro Cárdenas le 18 mars 1938, le secteur énergétique constituait un domaine stratégique réservé à l’état.

L’adoption de cette réforme constitue un important recul dans un pays où depuis près d’un siècle la souveraineté de la Nation sur ses ressources naturelles est inscrite dans la Constitution. Elle parachève les réformes engagées depuis 1989 pour livrer petit à petit le secteur énergétique dans son ensemble (hydrocarbures, électricité…) aux appétits du privé et offre une victoire historique aux Etats-Unis qui réclament cette privatisation de très longue date.

Le Parti de Gauche condamne l’attitude du gouvernement et des parlementaires du Parti Révolutionnaire Institutionnel -PRI (au pouvoir depuis décembre 2012) et du Parti de l’Action Nationale (PAN) qui, si prompts à livrer une part de la souveraineté de leur pays aux grands groupes pétroliers, sont restés sourds aux aspirations d’une partie du peuple mexicain, en refusant toute consultation populaire sur le sujet. Une fois de plus la souveraineté populaire est bafouée et les intérêts de quelques-uns passent avant l’intérêt collectif.

L’importance des revenus pétroliers dans le budget de l’état laisse en effet craindre de fortes coupes budgétaires à l’avenir, ce qui n’augure rien de bon dans un pays où les inégalités ne cessent de croître. A rebours des expériences de récupération de leur souveraineté nationale et énergétique par les pays progressistes de la région, le gouvernement mexicain vient de livrer le pays aux intérêts étrangers.

Le Parti de Gauche soutient les mobilisations sociales et salue le combat des forces progressistes contre cette politique de dépouillement de la souveraineté nationale.

Myriam Michel - Commission Amérique latine


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message