En arrière toute contre les libertés sexuelles ! Le Parlement Européen rejette le rapport Estrela

mardi 17 décembre 2013.
 

En ce mardi 10 décembre 2013, les mouvements réactionnaires et conservateurs en Europe ont marqué un point dans leur désir de régression des droits des femmes et leur volonté de réduire la liberté sexuelle de tous les citoyens européens : sous l’effet de leur lobbying forcené, le Parlement Européen vient de rejeter le rapport Estrela.

Ce rapport affirmait : les droits d’accès libre et garanti à la contraception et à l’IVG, la nécessité sociale et individuelle de fournir une éducation sexuelle adaptée et complète à tous les citoyens et futurs citoyens, la prévention et le traitement des infections sexuellement transmissibles, la dénonciation de la violence liée aux droits sexuels et génésiques comme une atteinte intolérable à la personne… autant d’éléments qui ont suscité la montée au créneau de mouvements dont celui de “la manif pour tous”, du mouvement du “Printemps français” et des Associations Familiales Catholiques (AFC) qui ont appelé au rejet massif du texte par le Parlement Européen. Le réseau “Un de nous”, piloté en France par “l’Alliance Vita” et “la Fondation Jérôme Lejeune”, ont massivement inondé les réseaux sociaux et envoyer plus de 80 000 mails aux députés européens.

Partout, les mouvements réactionnaires et rétrogrades n’ont toujours pas digéré la libération sexuelle, le droit de chacun à disposer de son corps, et l’éducation des mineurs. Ils entendent revenir sur ce qu’ils ont perdu dans leur combat contre la laïcité : leur pouvoir d’imposer à l’ensemble de la société de vivre selon leurs propres dogmes rétrogrades (illustration récente au Royaume-Uni où ces mouvements ont réussi à imposer la séparation des étudiants selon leur sexe dans les universités). Leur partenaire, le cabinet de lobbying European Dignity Watch, a même été jusqu’à expliquer que l’éducation sexuelle des enfants mène à la pédophilie !1. On croit rêver devant tant d’ineptie…

L’UFAL, seule association familiale laïque et républicaine à militer contre ces mouvements, appelle les citoyennes et les citoyens à la rejoindre pour bâtir une France et une Europe respectueuse des libertés individuelles de tous. Nous n’acceptons pas de revenir sur les droits conquis par des décennies de luttes pour l’égalité : nous ne voulons plus de ce monde sans contraception, sans accès à l’IVG, sans éducation sexuelle des mineurs, sans droits pour les femmes, sans liberté de décider soi-même comment vivre sa vie : nous voulons vivre libres !

A) Droits sexuels en Europe : l’UFAL appelle les députés européens à soutenir le rapport Estrela sans céder aux groupes de pression réactionnaires

Le rapport de Mme Estrela sur « la santé et les droits sexuels et reproductifs » est annoncé à l’ordre du jour de la plénière du Parlement européen du 10 décembre 2013.

Renvoyé en commission des droits de la femme suite au vote du Parlement européen le 22 octobre 2013, le rapport a dû être adopté de nouveau, par une majorité de 19 voix contre 15, le 26 novembre 2013. Bien entendu, ce rapport n’impose aucune obligation aux femmes, mais il insiste sur la nécessité de défendre et garantir leur liberté de choix.

Par ailleurs, il fournit une analyse en profondeur des enjeux liés à la santé et aux droits sexuels et reproductifs en soulignant l’importance de lutter contre la mortalité maternelle, de protéger l’accès des femmes aux services de contraception et d’avortement, ainsi que la nécessité sociale et individuelle de fournir une éducation sexuelle adaptée et complète à tous les citoyens et futurs citoyens. Il souligne la nécessité de la prévention et du traitement des infections sexuellement transmissibles. Enfin, ce rapport dénonce la violence liée aux droits sexuels et génésiques comme une atteinte intolérable à la personne.

Contre ce rapport, se met en place une importante mobilisation menée par plusieurs mouvements : le mouvement dit de « la Manif pour tous », le mouvement du « Printemps français » et les associations familialistes réactionnaires catholiques, c’est-à-dire ceux-là mêmes qui sont à l’origine des désordres et des débordements antirépublicains qui ont ponctués les manifestations s’opposant à l’égalité d’accès au mariage pour tous les couples, qui sont à l’origine des attaques racistes contre la ministre de la Justice Mme Taubira ou qui ont plus récemment instrumentalisée la cérémonie du 11 novembre pour faire entendre leurs thèses réactionnaires. Leur partenaire, le cabinet de lobbying European Dignity Watch, a même été jusqu’à expliquer que le libre choix des femmes mène à la pédophilie !1.

La mobilisation électronique lancée par ces mouvements utilise donc les ficelles habituelles des contre-vérités afin de semer le trouble jusque dans l’hémicycle européen et faire douter du bien-fondé de l’approbation de ce rapport qui attaque frontalement leur modèle de société réactionnaire. Dans les faits, tous les arguments utilisés par ces lobbyistes rétrogrades sont fallacieux puisque la procédure utilisée pour mener ce rapport au vote a été parfaitement rigoureuse des textes, et pour rappel : non le libre choix des femmes en matière de sexualité ne fait pas le lit de la pédophilie.

Le 10 décembre, l’UFAL (Union des FAmilles Laïques) appelle donc les députés européens à défendre les droits des femmes et la liberté sexuelle en soutenant le rapport Estrela et appelle la majorité des citoyens de France à s’opposer aux mouvements rétrogrades en soutenant le mouvement familial laïque.

Nicolas Pomiès - Membre du Bureau National et représentant de l’Ufal à la Fédération Humaniste Européenne (FHE)


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