Gauche unitaire : quel avenir ?

lundi 25 novembre 2013.
 

Le week-end dernier, lors de son Conseil national, Gauche unitaire - une des organisations du Front de gauche composée initialement de dissidents NPA - s’interrogeait sur sa participation au mouvement Ensemble, le regroupement des composantes du FdG, hors PCF et PG. Pour en savoir plus, nous avons posé trois questions à Francis Sitel, un des fondateurs de Gauche unitaire.

Regards.fr. Le Conseil national de Gauche unitaire s’est déroulé dans un contexte particulier, entre les tensions qui existent au Front de gauche, et la tentative de regroupement de certaines de ces composantes via le mouvement Ensemble. Quel en était l’enjeu ?

Francis Sitel. Trois thèmes étaient à l’ordre du jour de ce Conseil national. Une discussion sur la situation politique, sans résolution soumise au vote. Une autre sur le Front de gauche et les tensions qui le travaillent, deux projets de déclaration publique ont été soumises au vote, le nôtre étant minoritaire. Et une troisième sur le devenir de Gauche unitaire [GU, ndlr]. Ce dernier thème représentait l’enjeu décisif de ce Conseil. En effet, une majorité du Conseil considère que les divergences entre nous - en particulier quant à l’insertion dans le processus de regroupement des composantes d’Ensemble, lequel va franchir un saut qualitatif fin novembre -, rendent impossible la cohabitation entre nous. Ces camarades ont donc décidé d’une « conférence de séparation » pour les 7-8 décembre prochains. Malgré de nombreuses motions de sections, un appel de 112 militants, un avis majoritaire de la Commission de contrôle des statuts considérant comme contraire aux statuts une telle procédure, et malgré nos efforts au cours de cette session, la majorité du Conseil a confirmé sa volonté de « séparation ».

Quelles ont été les positions exprimées et que représentent-elles dans la mouvance de Gauche unitaire ?

Pour notre part nous considérons que le processus de regroupement avec Ensemble est positif. Cela relève du bon sens de travailler à rapprocher des composantes qui sont actives au sein du Front de gauche, aujourd’hui dispersées alors qu’elles partagent nombre de positions communes et une vision partagée de ce que devrait être le devenir du Front de gauche. Nous considérons que les camarades qui s’y opposent se trompent lorsqu’ils affirment que va se constituer un « pôle d’extrême gauche » appelé à déstabiliser le Front de gauche. Selon nous c’est le contraire. Il ne s’agit pas de créer un nouveau parti, sur des bases gauchistes, mais d’œuvrer à un rapprochement de forces défendant des positions constructives pour tout le Front de gauche. Si un tel rapprochement se consolide ce ne peut qu’être utile à tout le Front de gauche,voire au-delà. Par ailleurs, en fonction des situations locales, il existe différentes appréciations de la part de camarades de GU, certains sont loin d’être convaincus de l’intérêt de ce rapprochement. Il y a donc un débat indispensable dans GU et autour de GU. Ce qui est inacceptable c’est la volonté d’empêcher ce débat et que s’exprime par des votes ce qu’en pensent les militants de l’organisation.

Quel est le devenir de GU et, dans cet ensemble, celui peut-être de Christian Picquet ?

GU traverse une passe délicate et dangereuse. Il est évidement hors de question de contraindre quiconque : nous participons au processus de regroupement en tant que militants de GU, d’autres camarades s’y refusent et certains s’engagent, également en tant que militants de GU, dans d’autres initiatives politiques. C’est également le cas de nos trois porte-parole, dont Christian Picquet. Reste l’enjeu démocratique au sein de GU. Pour notre part nous refusons la logique scissionniste que les camarades majoritaires au Conseil ont engagé de manière administrative et autoritaire. Nous en appelons à la tenue d’un congrès de l’organisation, ce qui selon les statuts implique que les deux tiers des membres de l’organisation en fasse la demande. Nous engageons cette démarche parce que nous sommes convaincus que le débat démocratique est seul en mesure d’apporter une réponse positive à la crise que connaît GU.

Entretien par Roger Martelli


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