Le Front de Gauche se penche sur les européennes

mardi 12 novembre 2013.
 

Alors que les débats en vue des municipales se poursuivent, ce sont les axes de campagne du deuxième scrutin de 2014 qui occupent la direction de la coalition, lors de la réunion de coordination nationale de cette semaine (4 au 10 novembre 2013).

Après les vifs débats stratégiques sur les municipales, les questions de fond sur l’Europe, également au menu électoral de 2014, devaient être examinées ce matin par la coordination nationale du Front de gauche. « Il nous faut trouver les leviers forts de notre campagne alors qu’on sent bien que le débat va se radicaliser, notamment sur le protectionnisme, la fermeture des frontières et sur la sortie de l’euro proposée par Marine Le Pen comme solution à tous les problèmes », explique Marie-Pierre Vieu, en charge des relations avec le Front de gauche au PCF. Pour Éric Coquerel, secrétaire national du PG, « il ne s’agit plus aujourd’hui, vu la chape de plomb de l’austérité, d’en appeler à une Europe sociale, démocratique et écologique, mais de montrer comment on peut être efficace pour rompre avec l’Europe d’austérité ».

Retrouver une dynamique

Euro, désobéissance, rôle de la Banque centrale européenne devraient être autant de questions débattues alors que les deux principales formations du rassemblement travaillent également à leur propre projet. Celui du PCF, « Refonder l’Europe », devrait être finalisé lors d’une convention le 16 novembre, tandis que celui du PG, «  Hollande, Merkel, Barroso, du balai  !  », doit être adopté lors de son conseil national, à la fin du mois. Cette seconde campagne peut-elle permettre au Front de gauche de sortir par le haut des désaccords stratégiques qui l’agitent ? « Les bases d’accord sont très larges, la question des alliances ne se pose pas, on devrait pouvoir retrouver une dynamique, à condition de ne pas être perturbé par la séquence municipale  », estime Clémentine Autain, au nom de la formation qui devrait regrouper, d’ici peu, quatre des neuf composantes du Front de gauche.

« Cette campagne peut être très fédératrice, approuve Marie-Pierre Vieu, si on décide qu’elle l’est  », met-elle toutefois en garde. Les divergences sur le premier scrutin de 2014 sont, en effet, loin d’être remisées  : «  Le Front de gauche ne peut pas porter une stratégie à l’une des ces élections et pas à l’autre  », prévient Éric Coquerel dont le parti, qui défend l’autonomie vis-à-vis du PS aux municipales, affiche l’objectif de «  passer devant lui  » lors des européennes. De là, sans doute, naissent les différentes appréciations sur le tempo de désignation des candidats. Le PCF, qui n’a pas choisi ses chefs de file mais voudrait voir ses deux sortants reconduits, souhaite que la négociation sur chacune des circonscriptions démarre dès maintenant, pour aboutir avant la fin décembre. Mais le PG ne semble pas l’entendre de cette oreille. «  Les municipales sont tout sauf une parenthèse. Pour trancher la question des candidats aux européennes, il faut attendre de voir comment évolue le débat stratégique sur celles-ci  », estime Éric Coquerel.

Une campagne continentale. Dans le cadre du Parti de la gauche européenne (PGE), dont sont membres les principales formations du Front de gauche, une campagne commune doit se tenir sous la houlette d’Alexis Tsipras, dirigeant de Syriza en Grèce, dont le PGE doit confirmer la candidature pour la présidence de la Commission européenne, lors de son congrès en décembre. L’objectif  ? «  Construire un front uni de toutes les forces qui disent stop à l’austérité  », explique le président du PGE, Pierre Laurent.

J. H.


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