Pour la Saint Valentin soft : le film LOVE + HATE

mercredi 14 février 2007.
 

La Pakistanaise Naseema et le jeune Anglais Adam fuient pour vivre l’amour, ils fuient le préjugé qui glisse vite vers l’intolérance, le racisme, les restrictions culturelles et religieuses. Parce que la globalisation rapproche les peuples et en additionne les incompréhensions qui prennent le raccourci de la banalité mais aussi de la haine. Il peut s’agir d’une des nombreuses histoires de la société multiethnique, Savage la raconte avec le style d’un documentaire en utilisant une prose sèche capable d’exalter les passages les plus dramatiques.

Naseema et Adam sont jeunes, ils travaillent dans un magasin, elle tombe amoureuse mais, étant musulmane, elle se retient. Il est touché mais il ne veut pas l’admettre parce que son frère et ses amis, prisonniers de comportements racistes, se moqueraient de lui. Ceux-ci arrivent à tabasser un chauffeur de taxi pakistanais (qui s’avérera être le père de Naseema) et adoptent une attitude de fermeture totale envers les filles d’autres ethnies.

D’ailleurs, les Pakistanais transplantés au Royaume Uni ne voient que des proies sexuelles dans les blanches anglo-saxonnes. Cela commence ainsi un soir entre Yousif, le frère de Naseema, et Michelle, par pur érotisme. Ensuite ils se revoient, se parlent, se plaisent et commencent à rêver. Ils pourraient espérer un avenir à deux si la loi coranique et les traditions n’imposaient pas à Yousif de ne s’unir en mariage qu’avec des femmes de son peuple. Il faudrait rompre les usages, subir le reniement sûr opéré par la famille, mais nombreux sont ceux qui n’arrivent pas à accepter cela.

Mais Naseema et Adam son différents et ils tournent le dos à la chaîne de niaiseries imposées par des parents orientaux et occidentaux qui emprisonnerait leur amour. Ils partent ensemble, en se réfugiant probablement dans le melting pot racial londonien qui s’adapte mieux que la province conservatrice, au mélange amoureux du Troisième Millénaire. Et pourtant, ce sera l’accueil dans l’âme humaine plutôt que des lieux géographiques qui sauvera la vie affective qui ne devra pas être limitée par des religions, des us et coutumes. Au moins on l’espère. Ensuite on devra faire les comptes avec de vieilles et de nouvelles superstructures.

S’il vous arrive de voir ce film, comparez-le avec « Just a kiss » de Ken Loach (2004), réaliste et passionné. Des styles différents, valables tous les deux pour parler d’amours contrastées à l’heure du monde global.

Mise en scène : Dominic Savage Scénario : Dominic Savage Directeur de la photographie : Barry Ackroyd Montage : Nicolas Gaster, David G. Hill Avec : Samina Awan, Tom Hudson, Nichela, Burley, Wasim Zakir, Miriam Ali, Dean Andrews, Liam Barr, Liam Boyle Musique originale : Rupert Gregson-Williams Production : Bbc Films, Ruby Films, Uk Film Council Origine : Uk, Irlanda, 2005 Durée : 86’

de Enrico Campofreda traduit de l’italien par karl&rosa


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