Convention nationale de PRS Interview de Michel Soudais (Journaliste à Politis)

vendredi 14 avril 2006.
 

Pourquoi est-il important pour vous de couvrir cet événement ?

Parce qu’il y avait une véritable rencontre avec d’autres composantes de la gauche anti-libérale. Ce qui s’est dit de l’union dans les luttes et de la possibilité d’aller vers un front electoral, c’est important. Ce n’est pas encore fait mais cela participe du dialogue qui existe et que Politis a toujours couvert et d’une certaine manière aussi encouragé.

Politis n’est pas le journal d’un parti ou d’un courant de la gauche mais a toujours depuis son origine a toujours essayé de favoriser la rencontre de tout ce qui était à gauche de la gauche. Ce qui l’a amené au début à soutenir le rassemblement autour de la candidature Juquin, à soutenir lez Verts qui voulaient ancrer ce parti dans une union de la gauche, à s’engager dans ATTAC dans cen mouvement d’education populaire pour dénoncer le libéralisme, et maintenant dans ce mouvement qu’on a connu pendant le réferendum sur le traité constitutionnel européen et qui maintenant cherche une traduction politique. Politis a cherché les origines du CPE/CNE, de tout ce qui nous était imposé. Cette semaine, on évoque les orientations libérales européennes qui sont derrière ces politiques. On voit bien par ce biais que le mouvement contre le CPE est la suite du 29 mai. Il faut que ce mouvement ait une traduction politique en 2007.

Face à la concentration capitalistique des médias, est-ce facile de faire entendre une voix dissonante ?

Cette concentration est également en terme de pensée. Tout cela resulte d’un système de concurrence. La concurrence, c’est le contraire du pluralisme. La concurrence ne produit pas du pluralisme mais du mimétisme. Si on veut véritablement avoir une presse pluraliste, cela passe par un certain nombre de dispositions législatives, y compris par un certain nombre d’interdictions. Je ne suis pas choqué que les partis de gauche se préoccupent des médias. Les journalistes sont parfois les plus critiques sur le système médiatique, ceux par exemple qui ont lancé l’appel pour une information impartiale. Les états généraux des médias doivent se faire aussi avec les syndicats des journalistes.

Est-il possible d’avoir à la fois des médias indépendants et un contrôle exercé par le peuple sur ces médias qui produisent la représentation sociale ?

La presse est libre depuis la loi de 1881. Un certain nombre de restrictions sont venus s’ajouter à cette loi. Des ajouts légitimes sur la diffamation, le racisme. Faut-il rajouter encore des restrictions ? Je ne le pense pas. Par contre, on peut réfléchir à imposer des cahiers des charges à des services publics, à des entreprises de presse qui sont détentrices de fréquences hertziennes qui elles appartiennent au public, et on peut aussi réfléchir sur les aides à la presse qui sont accordées actuellement à l’ensemble de la presse sans aucune distinction ni restriction. Faut -il subventionner l’envoi postal de journaux qui se transforment en catalogue de la redoute ? Est-il normal que seuls les quotidiens à faible ressource publicitaire soient aidés ? Pourquoi pas une aide pour les hebdos et les mensuels à faible ressource pub qui sont aussi des journaux d’opinions ? Il n’y a rien actuellement dans ce domaine. Alors que les revues par exemple bénéficient d’aide par un autre biais (le centre national des lettres). Entre les deux, il n’y a pas d’aide. Voilà peut-être une piste ...


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