Egypte : Les Frères musulmans, une force fasciste et trompeuse…

mercredi 28 août 2013.
 

1) Ensemble contre la confrérie de la violence du terrorisme et des ingérences impérialistes

Déclaration de la Coalition Démocratique Révolutionnaire, (Coalition des forces socialistes, sorte de Front de Gauche égyptien)

Pour accéder à cette déclaration, cliquer sur le titre 1 en bleu.

2) Le fondateur de Tamarrod veut libérer l’Égypte de « l’organisation fasciste des Frères musulmans »

Mahmoud Badr, l’un des trois fondateurs de l’initiative Tamarod qui a largement contribué à l’éviction de Mohamed Morsi, a exprimé samedi son soutien à l’armée et juge que le bilan de la répression contre le camp islamiste est le « prix élevé » à payer pour libérer l’Égypte de « l’organisation fasciste des Frères musulmans ». Le journaliste de 28 ans et deux camarades sensiblement du même âge ont lancé il y a trois mois le mouvement « Tamarod-Rebelle » pour exiger le départ de M. Morsi. Ils avaient recueilli 22 millions de signatures avant les grandes manifestations du 30 juin contre le président islamiste.

« Je n’ai rien vu de mal de la part de l’armée », a déclaré Mahmoud Badr, à qui des responsables de sécurité ont conseillé de s’abriter dans un lieu tenu secret. « Elle ne s’est pas mêlée de politique, et j’en suis témoin. » Il a précisé ne plus avoir de contact avec l’armée depuis une rencontre le 3 juillet avec Abdel Fattah al Sissi, en présence de généraux, d’un cheikh, du pape copte orthodoxe, Tawadros II, d’un haut magistrat et de dirigeants d’opposition. « Maintenant, mon rôle, c’est d’agir en tant que groupe de pression en observant la transition politique, et d’être prêt à intervenir si les choses vont dans la mauvaise direction », estime M. Badr.

Le fondateur de Tamarod ne partage pas les préoccupations d’une partie du camp libéral, qui craint que le rôle grandissant de l’armée, ainsi que la mise en avant de la police lors des assauts contre les islamistes, présagent d’un retour à la répression de l’époque de l’ancien président Hosni Moubarak. Et il a un message à l’adresse du président Barack Obama : « Ne nous faites pas la morale sur notre façon de traiter avec le terrorisme de la confrérie ». Et il ajoute à propos de l’aide financière américaine, qu’Obama la garde et « aille en enfer ».

C’est lors de la révolution qui a conduit à la chute de Hosni Moubarak, en février 2011, que Mahmoud Badr a fait ses premières armes politiques. Il se dit désormais raisonnablement optimiste sur l’avenir politique de l’Égypte, même s’il prévoit « plus de violences et de possibles assassinats politiques. » « Nous finirons par gagner contre le terrorisme, nous finirons par gagner la guerre civile », annonce-t-il.

3) Les Frères musulmans, une force fasciste et trompeuse…

L’écrivain égyptien Ala el-Aswany, auteur de "l’Immeuble Yacoubian", entre autres, s’offusque de la réaction de la communauté internationale et des commentaires des médias occidentaux à propos de la situation en Egypte. « La scène égyptienne est plus compliquée qu’elle ne parait », explique-t-il. Entretien avec un homme en colère…

Selon lui, loin d’être un coup d’état, l’intervention de l’armée etait un « soutien à une vague révolutionnaire pour se débarrasser de Morsi ». Si l’on occulte « les détails » on arrive à des conclusions fausses », insiste-t-il. Et de rappeler qu’en novembre 2012, « Morsi avait pris des dispositions plaçant ses décisions au-dessus de la loi, qu’il s’installait tout bonnement comme dictateur ».

Le prédisent issu de la Confrérie « a utilisé la police pour torturer des milliers d’égyptiens », rappelle l’écrivain. « Sous Morsi, plus de 52 personnes ont été tuées en 5 jours, plus de 3200 personnes ont été arbitrairement emprisonnées, et dans les geôles des islamistes, on enregistrait régulièrement des dizaines de cas de viols, d’abus sexuels… tout ceci, on ne le dit pas en Occident », dénonce-t-il.

« Les Frères musulmans ont brûlé 60 églises et s’attaquent ouvertement aux Coptes. Pendant que je vous parle, je vois des images où des hommes armés tirent sur les civils dans la rue ! », s’énerve-t-il, non sans revenir sur « l’attitude hypocrite de l’Amérique, qui a soutenu Moubarak durant des décennies tout en sachant bien quel dictateur il était, mais un dictateur utile à ses intérêts ».

La confrérie des Frères musulmans était en réalité « une force fasciste et trompeuse. Le passage des Frères au pouvoir a été utile aux égyptiens et aux arabes de façon générale qui ont désormais pris conscience de leur vraie nature », conclut Alla el-Aswany.

Source : http://www.mediaterranee.com/165201...

4) FRÈRES MUSULMANS » ORGANISATION FASCISTE ET TERRORISTE

Chers amis,

En tant qu’égyptien témoin des événements survenus récemment en Egypte et vivant ces moments historiques de l’histoire de mon pays, je ne peux que déplorer catégoriquement et inconditionnellement tous ces meurtres.

En tant que père, mon cœur penche vers tous ceux qui ont perdu leurs fils ou leurs filles dans la violence dont l’Egypte a été le théâtre ces derniers jours et depuis le soulèvement du 30 juin.

Cependant, au milieu de cette frénésie, les occidentaux, politiciens et… médias, ont toujours présenté l’information selon seul angle de vue, celui des islamistes.

Aussi, je ne pouvais laisser passer cela sans partager avec vous certaines réflexions et vous faire part de vérités.

Au cours des six dernières semaines, depuis le renversement de Mohamed Morsi, les médias occidentaux ont régulièrement dépeint les sit-in qui ont paralysé le Caire et d’autres parties de l’EGYPTE comme « des manifestations pacifiques ». Alors que le chaos a aujourd’hui éclaté dans toute l’EGYPTE, ils continuent à ignorer ce qui se passait dans le reste du pays et à se concentrer sur les « manifestants pacifiques ».

« MANIFESTATIONS PACIFIQUES » ?

Les « manifestants pacifiques » n’ont pas la capacité de tuer, en quelques heures seulement, plus de 47 membres de la police (dont la liste est documentée par nom, rang et matricule).

Les « manifestants pacifiques » ne s’attaquent pas à un poste de police avec des lance-roquettes, le poste de police de Kerdasa en l’occurence (quartier proche des pyramides). Ils ne tuent pas les policiers du poste, ne les dépouillent pas de leurs vêtements et ne traînent pas leurs corps dans la rue.

Les « manifestants pacifiques » ne menacent pas les chrétiens de génocide comme cela a été appelé par beaucoup de leurs dirigeants au cours des six dernières semaines, tel que documenté par plusieurs vidéos disponibles sur YouTube et autres sources.

Les « manifestants pacifiques » ne soulèvent pas les drapeaux noirs d’Al-Qaïda lors de leur sit-in et marches et ne sont pas fiers de Ben Laden, El Zawahiri et leurs semblables.

Les « manifestants pacifiques » ne s’attaquent pas, en moins de douze heures, à plus de 45 monuments chrétiens, brûlant 19 églises et cathédrales, dont certains plusieurs fois centenaires, ne détruisent pas des maisons, des entreprises et des biens appartenant à des chrétiens pour une valeur de plusieurs millions de dollars et ne menacent pas toute la population chrétienne égyptienne d’anéantissement.

Les « manifestants pacifiques » n’appellent pas au retour d’un président fasciste qui, à peine quelques jours auparavant, avait présidé pendant deux heures une orgie de discours de haine prononcés par des imams traitant d’autres musulmans, les chiites, de saletés à exterminer. Deux jours plus tard, cinq musulmans chiites égyptiens ont été lynchés publiquement lors d’une grande manifestation.

Les « manifestants pacifiques » ne défendent pas un fasciste qui a laissé délibérément des milliers de terroristes retourner en Egypte d’Afghanistan, du Pakistan et d’Irak pour établir un émirat islamique dans le Sinaï et procéder quotidiennement au meurtre de civils et de militaires égyptiens.

Les « manifestants pacifiques » ne mettent pas leurs enfants en danger et ne se vantent pas qu’ils sont prêts à les voir leurs mourir pour la cause islamiste.

Combien de tout ce qui précède a été rapporté par les médias occidentaux ? Les Frères musulmans et leurs alliés djihadistes n’ont jamais connu et ne connaîtront jamais la paix.

CEUX QUI VIVENT PAR L’ÉPÉE PÉRIRONT PAR L’ÉPÉE !

Avant l’élection de Morsi, ils ont déclaré publiquement qu’ils allaient brûler l’Égypte si leur candidat ne gagnait pas. Ces terroristes, menteurs avérés tel qu’ils l’ont prouvé tout au long du processus politique, vont finalement concrétiser une seule promesse : détruire le pays s’ils ne peuvent pas l’asservir.

Les « FRÈRES MUSULMANS » forment une organisation terroriste internationale. Leur mascarade de pseudo-modérés s’est effondrée avec les événements en Egypte. Tout un chacun doit être conscient du fait que cette ORGANISATION TERRORISTE existe non seulement en Egypte ou au Moyen-Orient ou le monde musulman, mais aussi dans les pays occidentaux ainsi qu’au Canada et aux États-Unis.

Cette organisation existe légalement et a réussi à gagner la sympathie et l’alliance du gouvernement américain ainsi que de nombreux autres gouvernements occidentaux, comme nous l’avons vu dans tous les états au cours des six dernières semaines.

Je vous implore de vous renseigner à ce sujet, et d’envisager de communiquer avec votre député, sénateur ou parlementaire. Confrontez les faits, et demandez-leur de déclarer « l’ORGANISATION DES FRÈRES MUSULMANS » FASCISTE ET TERRORISTE.

K. K.

5) "Le commandement de l’armée a été très sage" (Samir Amin)

- "Les Frères musulmans avaient truqué les élections ; ils se sont inventé neuf millions de voix supplémentaires".
- "Les Frères musulmans allaient céder 40% du Sinaï".

Source : Entretien de Samir Amin par Algérie patriotique

Algérie patriotique : Trop d’hypothèses sont faites autour de l’éviction du président égyptien Morsi par l’armée. Quelles en sont les véritables raisons ?

Samir Amin : La seule et véritable raison est que Morsi était rejeté par le peuple égyptien. La preuve en est donnée par la campagne de signature de Tamaroud qui avait réuni, avant le 30 juin, vingt-six millions de signatures demandant le départ de Morsi. Ces signatures n’ont pas été ramassées n’importe comment. Elles représentent un chiffre vrai. La manifestation du 30 juin était bel et bien attendue. Seulement, elle a dépassé tout ce qu’on pouvait imaginer. Les chiffres indiquent que dans toute l’Egypte, et non seulement à la place Tahrir, il y avait trente-trois millions de manifestants, le 30 juin. Pour un pays de 85 millions, si vous retirez les enfants, qui sont très nombreux, et les quelques vieillards qui sont moins nombreux, cela représente pratiquement tout le pays. Face à cela, évidemment, le commandement de l’armée a été très sage ; il a déposé Morsi et confié la présidence intérimaire à qui de droit, c’est-à-dire au président du Conseil constitutionnel, Adli Mansour, qui est un juge, mais pas un juge révolutionnaire ; c’est un homme conservateur, connu pour être parfaitement honnête et démocrate. C’est la seule raison. Il n’y en a pas d’autres.

Quand on dit que l’armée en a profité pour faire un coup d’Etat, je dirai que si l’armée n’était pas intervenue, cela n’aurait pas été une bonne chose qu’on continue à voir Morsi qui se comportait comme un brigand et sans aucun respect des règles les plus élémentaires de la démocratie. Ayant armé des milices de Frères musulmans, ce n’était pas acceptable. L’alternative, c’est-à-dire la non-déposition de Morsi, n’aurait pas été acceptable non plus. Je dois ajouter – tout le monde le sait en Egypte, et c’est dit aujourd’hui avec beaucoup de force – que l’élection qui avait porté les Frères musulmans et Morsi au pouvoir a été une fraude gigantesque. Une fantastique fraude sur la fabrication des listes électorales, où les Frères musulmans se sont inventé neuf millions de voix supplémentaires.

D’où tenez-vous ces chiffres ?

Tout le monde le sait en Egypte. Et la preuve va être donnée par la justice bientôt. Nous ne l’avions pas appris hier ; nous le savions au lendemain de l’élection déjà. Nous connaissons des quantités d’exemples dans lesquels un même Frère musulman avait cinq cartes électorales, avec le même nom et inscrit dans cinq bureaux de vote dans des quartiers voisins. Et comme de surcroît cet électeur détenait les pouvoirs donnés par sa femme, ses enfants adultes ainsi que sa grand-mère, il pouvait voter cinq fois pour dix personnes. C’est comme cela que les choses se sont passées. D’autre part, les milices des Frères musulmans ont occupé les bureaux de vote et se sont donné, à eux seuls, le droit de voter et ont empêché, avec leur foule, les autres de voter, à tel point que les juges égyptiens qui généralement surveillent les élections et qui ne sont pas – je le dis encore une fois – des révolutionnaires, ont refusé en masse d’entériner ces élections. Le président de la commission électorale qui était un Frère musulman, par ordre de Morsi, a déclaré Morsi gagnant avant même que le dépouillement fût terminé.

L’ambassade des Etats-Unis a proclamé Morsi vainqueur d’élections « démocratiques » et, évidemment, trois minutes après, les ambassades de Grande-Bretagne, de France et des autres pays européens ont suivi. La commission des soi-disant observateurs étrangers, principalement des Européens, a entériné ces élections-farce. Le régime ne bénéficiait, donc, d’aucune légitimité. Cependant, le fait qu’ils aient exercé le pouvoir pendant un an fut bien, parce qu’ils ont montré leur vrai visage. Ils ont poursuivi la même politique néolibérale que celle de Moubarak, dans une version encore plus brutale à l’égard des classes populaires et, d’autre part, ils ont violé toutes les règles les plus élémentaires de la démocratie. C’est pour cela que cette déposition n’est pas un coup d’Etat militaire et c’est pourquoi cette déposition et la chute de Morsi est une victoire du peuple égyptien. Cela va de soi que ce n’est pas une victoire finale. C’est une étape dans une longue bataille politique qui va continuer des mois, voire des années.

Avec les graves débordements qui ont suivi la destitution de Morsi, pensez-vous que l’Egypte s’achemine vers une guerre civile ?

Il n’y a pas de guerre civile et il n’y a pas de danger de guerre civile (en Egypte). Il y a eu trente-trois millions de manifestants au Caire contre Morsi, lequel avait le pouvoir de l’Etat et les milliards de dollars du Golfe. Seulement, il n’a même pas pu mobiliser deux millions de partisans. On parle de danger de guerre civile quand l’opinion est véritablement divisée et partagée. Ce n’est pas le cas en Egypte. Ce qu’il y a, par contre, ce sont des actions terroristes. En Egypte, tout le monde sait que les Frères musulmans sont au nombre de cinq cent mille à six cent mille. Parmi eux, il y a une centaine de milliers qui est armée. Ce sont ceux-là qui peuvent créer des troubles, non une guerre civile. D’ailleurs, dans les manifestations populaires, ceux qui arrêtent les Frères musulmans et les battent à plate couture, ce ne sont pas les forces policières, mais plutôt les manifestants eux-mêmes. Dans le quartier de Boulaq, quand une manifestation des Frères musulmans a voulu, le 30 juin, se déplacer, ce sont les gens de Boulaq qui leur ont barré la route et qui les ont véritablement, à coups de pierres, repoussés. Morsi avait menacé : « Si on me destitue, je vous promets la guerre civile ! » Il n’y en aura pas. Les médias occidentaux, hélas !, répètent de leur côté : « L’Egypte est divisée. » Si nous voyions en France vingt millions de manifestants contre le Front National et cinq cent mille pour, dirait-on que l’opinion est divisée ?

C’est grotesque de parler d’opinion divisée en Egypte et de risque de guerre civile. Concernant ces groupes djihadistes, ils viennent de deux endroits. De l’ouest de la Libye. Depuis que les pays occidentaux ont « libéré » la Libye et l’ont détruite, ce pays, aux mains de seigneurs de la guerre, est devenu la base de tout ce qu’on veut. D’ailleurs, les actions contre le Mali et l’Algérie sont venues de Libye. De la même manière, l’armée vient d’arrêter dans le désert occidental un groupe djihadiste venu de Libye, armé de missiles sol-sol. Alors, évidemment, avec cela, ils peuvent créer des incidents relativement graves. L’autre source d’attaque des djihadistes est le Sinaï. Parce que les accords malheureux, dits de paix entre l’Egypte et Israël interdisent une installation importante de l’armée égyptienne au Sinaï, elle a droit – je ne sais plus – à sept cents hommes, portés peut-être à deux mille. Ceci est un chiffre très petit pour une province désertique aussi vaste et montagneuse de surcroît. C’est un peu comme l’Adrar des Ifoghas. Venus avec le soutien financier de certains pays du Golfe et avec la tolérance – pour le moins qu’on puisse dire – d’Israël, ces groupes ont une existence au Sinaï. Ils l’ont d’ailleurs démontré immédiatement par une démonstration violente à Al-Arich, qui est la capitale du nord du Sinaï.

Vous venez de parler des groupes djihadistes. Sachant le caractère transnational de la violence salafiste, pensez-vous que l’armée égyptienne a les moyens d’y faire face ?

Nous, en Egypte, sommes comme vous en Algérie. L’islam politique n’a pas disparu. Il est un peu derrière nous parce qu’il a démontré sa vraie face. Chez vous, il a coûté 100 000 personnes assassinées par les terroristes. Et l’armée algérienne a fini par avoir raison d’eux. En Egypte, ça n’a coûté qu’un pouvoir civil d’une année, mais désormais l’opinion est très claire en Egypte. Bien sûr, la grande masse des Egyptiens, comme des Algériens, restent des musulmans croyants et même les coptes chrétiens en Egypte sont généralement croyants. Cependant, ils ne croient plus du tout à l’islam politique. Ce que nous entendons dans les rues du Caire – j’y étais récemment – sans arrêt, c’est : « Ihna mouch ayzin islam el baqala » « nous refusons l’islam d’épicerie ». Mais, évidemment, il reste que nous sommes dans une société comme la vôtre, où il y a encore des gens qui n’ont pas encore compris. Et il y a, malheureusement, une base objective avec la misère et le désœuvrement des recrutements possibles. D’autant qu’ils peuvent recruter ailleurs, comme ce qui se passe en Syrie, où nous savons que tous ces groupes islamistes ne sont pas syriens et qu’il y a beaucoup de Tunisiens, d’Egyptiens, d’Afghans et de Turcs. De la même manière, ils peuvent toujours opérer. Je fais confiance aux forces de l’armée égyptienne qui sont capables de faire face avec succès à ces menaces, parce que, même si dans le haut commandement, certains peut-être qui ont été des alliés des islamistes ou qui avaient fait des calculs d’alliance avec eux dans le passé existent, une grande partie des officiers égyptiens sont avec le peuple égyptien contre Morsi. Pour ce qui est des moyens face à ce genre de situations, il n’est pas facile d’éradiquer d’un coup, d’autant, comme je le disais, qu’ils ont des bases objectives en Libye et dans les pays du Golfe.

Les médias évoquent un deal conclu entre Morsi et les Américains qui consistait à céder 40% des territoires du Sinaï aux réfugiés palestiniens. En contrepartie, les Frères musulmans auraient empoché huit milliards de dollars. Qu’en est-il réellement ?

Oui, cette information est exacte. Il y avait un deal entre Morsi, les Américains, les Israéliens et les acolytes riches des Frères musulmans de Hamas à Ghaza. Les Etats-Unis ont soutenu Morsi jusqu’au bout, comme ils ont soutenu Moubarak. Mais les pouvoirs politiques aux Etats-Unis sont, comme partout, réalistes. Quand une carte ne peut plus être jouée, ils l’abandonnent. Le projet de Morsi était de vendre 40% du Sinaï à des prix insignifiants non pas au peuple de Ghaza, mais aux richissimes Palestiniens de ce territoire, qui auraient fait venir des travailleurs de là-bas. C’était un plan israélien pour faciliter leur tâche d’expulsion des Palestiniens, en commençant par ceux de Ghaza vers le Sinaï d’Egypte de manière à pouvoir coloniser davantage et plus aisément ce qui reste de la Palestine, encore arabe de par sa population. Ce projet israélien a reçu l’approbation des Etats-Unis et, de ce fait, celle de Morsi également. Sa mise en œuvre avait commencé. L’armée est entrée en jeu et a réagi de manière patriotique, ce qui est tout à fait à son honneur, et a dit : « On ne peut pas vendre le Sinaï à quiconque, fussent-ils des Palestiniens et faciliter le plan israélien. » C’est à ce moment-là que l’armée est rentrée en conflit avec Morsi et les Américains.

Interview réalisée par Mohamed El-Ghazi

Les Frères musulmans 
et les autres formations islamistes comme les salafistes sont-ils désormais hors-jeu  ?

Samir amin. Ils ne peuvent pas remporter d’élections maintenant. C’est fini. Ils auront une représentation et peut-être même une représentation qui sera loin d’être négligeable. En réalité, leur électorat représente environ 15 % des Égyptiens. S’ils ont pu passer de 15 % à 60 %, c’est au prix d’une fraude gigantesque et d’un monopole des ressources financières. La réalité est qu’ils sont largement minoritaires.

Peut-on faire confiance 
à l’armée égyptienne  ?

Samir Amin. L’armée n’est plus ce qu’elle était du temps de Nasser. Trente ans de corruption systématique pratiquée par la CIA ont créé un corps de dirigeants de l’armée totalement corrompu, qui fait partie aujourd’hui des nouvelles classes riches d’Égypte. Mais je ne crois pas que, cette fois, l’armée a demandé son avis aux États-Unis. La preuve, c’est que les États-Unis ont immédiatement dénoncé ce qui s’est passé et ont suspendu leur aide. Je n’exclus pas du tout qu’une bonne partie des officiers moyens de l’armée restent malgré tout des nationalistes, dans le bon sens du terme, et ne voient pas leur rôle comme celui d’un instrument de répression des masses populaires. L’armée a peut-être, dans ces conditions, choisi une attitude très sage. Maintenant, on verra la suite. C’est une victoire mais ce n’est pas la victoire final

6) Si coup d’état il y a eu, celui-ci fut populaire et non militaire

Pauvres Frères musulmans persécutés !...

Henri Boulad,

Le Caire, le 17 août 2013

L’Occident tout entier est outré, offusqué, scandalisé parce que l’armée égyptienne a osé déloger les Frères musulmans des deux bastions de Rabia et de Nahda, où ils s’étaient barricadés depuis plusieurs semaines. Bilan : plus de six cents morts dans les deux camps.

Aussitôt, les média bien pensants poussent des cris d’orfraie et demandent que le Conseil de Sécurité et les associations internationales des droits de l’homme condamnent avec la plus extrême fermeté cette sauvage agression.

Pauvres Frères musulmans victimes de la violence ! Ces gentils moutons, bien connus pour leur douceur et leur innocence, sont l’objet de procédés inacceptables. Il faut donc les défendre contre les loups dévorants de l’armée et de la police égyptiennes. USA, Grande Bretagne, France, Allemagne, Turquie, Onu… se lèvent alors comme un seul homme pour dénoncer l’injustice, défendre ces innocents et inviter le monde à voler à leur secours. Les média internationaux enfourchent aussitôt Pégase pour pourfendre les coupables…

Cette levée de boucliers pour réclamer et proclamer le droit de tout citoyen à manifester « pacifiquement » a quelque chose de tragi-comique.

Mais, passons aux faits :

- La mosquée de Rabaa, où s’étaient enfermés les Frères, était une véritable poudrière, où l’on a découvert un arsenal de guerre inouï. Aucune dénonciation de l’Occident.

- Depuis des semaines, les milices des Frères, armées jusqu’aux dents, sèment la terreur dans l’ensemble de la population d’Egypte : meurtres, enlèvements, kidnappings, demande de rançons, rapt et viol de filles mariées de force à des musulmans. Aucune réaction de l’Occident.

- Plus d’une vingtaine de postes de police pillés et brûlés ; près d’une cinquantaine de policiers et d’officiers massacrés et torturés de la manière la plus sauvage. Silence de l’Occident.

- Mausolées soufis détruits et familles chiites massacrées ne soulèvent aucune émotion internationale.

- Une cinquantaine d’églises, d’écoles et d’institutions chrétiennes brûlées dans la seule journée du 14 août. Aucune protestation de la part de l’Occident.

- Prêtres et chrétiens attaqués et tués – dont des enfants en bas âge - pour la seule raison qu’ils sont chrétiens. Aucune dénonciation occidentale qui serait taxée d’ « islamophobie », qui est aujourd’hui le crime des crimes.

- Près de 1500 personnes massacrées par les milices de Morsi au cours de son année de règne. Silence des médias

- Accords secrets de Morsi pour vendre l’Egypte à ses voisins, morceau par morceau : 40% du Sinaï à Hamas et aux Palestiniens, la Nubie à Omar el-Béchir, et la portion ouest du territoire à la Libye… Tout cela est pain béni pour l’Occident, puisque c’est son œuvre…

Lorsque l’Egypte décide enfin de réagir pour mettre un peu d’ordre dans la baraque… l’Occident crie à la persécution, à l’injustice, au scandale.

Ce n’est un secret pour personne que les élections présidentielles furent une vaste mascarade et que le scrutin fut entaché d’énormes fraudes. Malgré tout, les média persistent à affirmer que Morsi a été le premier président de l’histoire d’Egypte élu « démocratiquement » et qu’il a pour lui la « légitimité ».

Le peuple égyptien, qui a bon dos, a quand même accepté de jouer le jeu, en se disant : voyons-les à l’œuvre. Le résultat fut tellement catastrophique – insécurité, chômage, inflation, pénuries de pain et d’essence, économie en chute libre, tourisme agonisant… - que l’ensemble de la population, au bout d’un an, demande à Morsi de dégager.

En moins de deux mois, le mouvement « Tamarrod » rassemble plus de 22 millions de signatures réclamant son départ. En vain ! Face à son obstination, plusieurs dizaines de millions d’Egyptiens – dont une majorité de gens du petit peuple qui étaient ses anciens partisans – déferlent dans les rues des grandes villes pour exiger son départ. Encore en vain !

L’armée – jusqu’alors neutre – se décide à intervenir pour soutenir le peuple et écarter l’indésirable, qu’elle garde en résidence surveillée. Au cours de longues heures d’interrogatoire, elle obtient de lui des révélations d’une gravité exceptionnelle, qui compromettent aussi bien les Frères musulmans qu’un certain nombre de pays étrangers.

Face à la prise de pouvoir de l’armée, l’Occident crie aussitôt au « coup d’Etat ». Si « coup d’Etat » il y a eu, celui-ci fut populaire et non militaire, l’armée n’ayant fait qu’obtempérer à la volonté du peuple. Celui-ci, excédé par un président qui l’avait trompé, floué, berné, a donc, par une réaction de survie, réclamé son départ.

Une petite histoire très savoureuse illustre bien ce que je dis. Quelqu’un achète au marché une boîte de conserves qui, une fois ouverte, se révèle avariée. Que va-t-il faire ? La manger ou la jeter ? La jeter bien entendu. C’est un peu ce qu’a fait le peuple égyptien auquel Morsi et les Frères promettaient monts et merveilles. Une fois la boîte ouverte, il s’est aperçu que l’intérieur était pourri. D’où sa réaction de rejet.

Suite à l’exclusion de Morsi, l’armée a voulu quand même associer les Frères musulmans au nouveau gouvernement en leur proposant de faire équipe avec les autres tendances. Ils se sont heurtés à un refus obstiné et systématique.

Après de nombreuses tentatives infructueuses de dialogue et de négociations avec eux, un nouveau gouvernement provisoire est mis en place.

Ils décident alors de « prendre le maquis » et de semer la terreur, ce en quoi ils ont bien réussi. Mais cette stratégie ne fait qu’augmenter leur impopularité, et l’on peut dire aujourd’hui que le peuple égyptien les exècre et les honnit.

Equipés des armes les plus sophistiquées, ils s’organisent un peu partout pour brûler, attaquer, tuer, détruire…

L’armée décrète alors l’état d’urgence et impose un couvre-feu du coucher au lever du soleil. Mais les Frères musulmans s’estiment dispensés d’obéir. Hier soir, 16 août, de ma chambre, toute proche de l’avenue et de la place Ramsès grouillantes de leurs miliciens, j’entends explosions, coups de feu et tirs de mitraillette provenant des rues avoisinantes.

Après plusieurs sommations aux jeunes de rentrer chez eux, l’armée décide alors d’envoyer ses chars pour faire respecter le couvre-feu. Face aux dégâts probables, l’Occident bien pensant incriminera alors l’armée d’avoir eu le culot d’attaquer des manifestants « pacifiques »…

Mais de qui se moque-t-on ?...

7) Toute la gauche du Moyen Orient mobilisée contre l’organisation fasciste des Frères musulmans

a) L’Egypte complète sa révolution et fait échouer le projet du "grand Moyen-Orient"

Déclaration du Parti de l’Alliance populaire socialiste, principal allié de gauche du PG en Egypte.

b) Parti Communiste Egyptien

http://cp-egypt.com/2013/08/07/%D8%...

c) Parti Dignité

https://www.facebook.com/pages/%D8%...

d) Parti Socialiste Egyptien

http://www.ahewar.org/debat/show.ar...

e) Front Démocratique pour la Libération de la Palestine

http://alhourriah.org/article/14036...

f) Parti du Peuple Palestinien

http://www.palpeople.org/atemplate....

e) Front Populaire pour la Libération de La Palestine – FPLP- :

http://www.alhowar.org.uk/7ewarat/t...

f) Comité de Coordination Nationale pour le Changement Démocratique CNCD (Syrie)

http://syrianncb.org/2013/07/05/%D8...

g) Parti Communiste Libanais

http://www.assawra.info/spip.php?ar...

h) Parti Socialiste Yéménite

http://www.aleshteraki.net/news_det...

i) Parti Communiste Irakien

http://www.iraqicp.com/index.php/20...


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