France : Les inégalités se creusent

lundi 13 mai 2013.
 

L’INSEE vient de publier son dernier rapport sur les "Revenus et patrimoines des ménages". Dans cette édition 2013, l’Institut propose une vue d’ensemble sur l’évolution des inégalités de niveau de vie depuis la crise de 2008. Tout y est passé au crible : les revenus, le niveau de vie, la pauvreté, le patrimoine et l’endettement. On y apprend qu’en 2010 le niveau de vie médian des ménages français a baissé de 0,5% par rapport à 2009. Il atteignait 19.270€ annuels, soit 1.610€ par mois (la première moitié de la population ayant moins, la seconde plus).

Mais ce sont les plus pauvres qui voient leurs revenus le plus baisser, la diminution varie entre 1,3% et 1,6% pour les 30% les plus pauvres, quant elle est limitée à 0,3% pour les 10% les plus riches. Et à y regarder de plus près encore - en cette période de crise où on nous explique tous les jours qu’il faut faire des sacrifices - le niveau de vie des 5% les plus riches est reparti à hausse en 2010 (+1,3%) et les revenus des 1% « très, très riches » ont augmenté plus fortement encore. Conséquence, la quasi-totalité des indicateurs d’inégalité ont progressé en 2010, et le taux de pauvreté monétaire a atteint 14,1% de la population (en hausse de 0,6 point par rapport à 2009). Cela signifie qu’environ 440 000 personnes supplémentaires sont tombées sous le seuil de pauvreté. Preuve que la question numéro un de notre société, c’est le partage des richesses !

Ce rapport nous apprend également que la moitié des Français détiennent 93% des richesses et que 80 % des actions et obligations sont possédées par les 10% des ménages les plus riches. Sachant que « les actions ont un rendement plus élevé » d’autant plus que la fiscalité sur les placements financiers est celle qui échappe le plus à l’impôt : rappelons-nous le fumeux épisode des reculades de Bercy face à ces patrons qui ont obtenu le maintien de la niche Copé, sans parler des méthodes d’évasion fiscale… les hyper-riches continuent de se gaver puisque le système est organisé pour leur permettre d’accumuler toujours plus.

Hasard de calendrier, le même jour que la publication du rapport de l’INSEE, Philippe Varin, patron de PSA (celui qui a annoncé 11.000 suppressions d’emplois et la fermeture du site de Aulnay, le gel des salaires et obtenu 7 milliards de garantie de l’Etat) demandait à l’assemblée générale des actionnaires que l’entreprise dépense 300 millions d’euros pour racheter ses propres actions… En toute impunité, le patron-voyou Philippe Varin relance le pillage financier. Et si, comme le disait un ministre britannique, « la différence entre l’optimisation et l’évasion fiscale, c’est l’épaisseur d’un mur de prison » ? Face à l’indécence, il faut un grand coup de balai !


Signatures: 0
Répondre à cet article

Forum

Date Nom Message