Le sport fait partie de notre projet d’émancipation

mardi 16 juillet 2013.
 

Au cours du 36e Congrès du PCF, plusieurs militants ont porté la question du sport dans les débats pour enrichir notre texte. Cette volonté a été traduite par cette phrase  : «  Élément essentiel de notre projet d’émancipation humaine, le sport doit être libéré de la domination de l’argent pour être un droit pour toutes et tous. L’éducation physique et sportive à l’école, la vie associative et le bénévolat avec l’exigence désintéressée de partage et de démocratie sont la garantie de ce droit.  »

Pourquoi cette formulation  ? C’est d’abord la volonté d’enrichir le sens politique que nous donnons au sport à partir de trois notions  : l’émancipation par le sport, le sport est un droit pour toutes et tous, et l’éducation physique et sportive à l’école.

Bien sûr, le sport est essentiel à l’accomplissement de soi, à la cohésion sociale et à la santé, mais ce n’est pas suffisant  ! Notre conception du sport est celle qui libère, celle qui permet l’émancipation des peuples.

Toutes les doctrines d’oppression 
commencent par la négation ou le contrôle des corps. Le corps a toujours été un enjeu de domination et de pouvoir. Le droit à maîtriser son corps dans toutes les dimensions de son potentiel physique et intellectuel est un enjeu politique majeur. Savoir respirer, maîtriser les battements de son cœur, savoir courir, savoir nager, faire du vélo, skier, monter à cheval, attraper un ballon… autant d’apprentissages de techniques sportives qui donnent accès aux sensations les plus fines, à une complexité non visible de l’extérieur. C’est un lieu de création, d’expérimentation, de confrontation qui pousse au progrès.

Alors que des milliers de jeunes en France organisent des tournois de football et se mobilisent pour «  Un stade pour Gaza  », pour le développement du sport en Palestine, c’est dans un objectif politique d’émancipation de ce peuple et d’accès à ce droit élémentaire.

C’est d’ailleurs la deuxième notion que nous avons inscrite pour enrichir ce texte  : un droit pour toutes et tous. La notion de droit est fondamentale pour l’égalité, c’est une notion qui implique une intervention publique forte. Or, nous le voyons, l’État ne consacre que 0,14 % de son budget au développement du sport, ce budget baisse chaque année, et encore en 2013 de 6 %.

J’en viens au troisième point  : l’éducation physique et sportive à l’école. C’est la garantie élémentaire de ce droit, et, nous le savons, l’EPS est attaquée à chaque fois qu’une réforme de l’éducation nationale pointe le nez.

En inscrivant le sport dans notre projet, notre congrès envoie un signal fort à toutes celles et tous ceux qui font vivre le sport dans notre pays, notamment les millions de bénévoles et les professeurs d’EPS. Tout cela en écho à un contexte spécifique  : je pense aux salaires indécents des footballeurs, à l’affaire Armstrong, à l’affaire dévoilée par Europol sur des centaines de matchs de football truqués, à la progression de la criminalité et de la corruption qui dessinent un système pourri de l’intérieur.

Qu’est-ce que l’on fait  ? On laisse avancer la marchandisation du sport ou on contre-attaque  ? Nous vous proposons de relever ce défi, de mettre en œuvre un projet pour le droit d’accès au sport pour toutes et tous, libéré de la domination de l’argent et qui s’appuie sur un nouveau service public du sport avec des moyens à la hauteur de ces enjeux.

Par Nicolas Bonnet, membre du conseil national du PCF.


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