Des avocat-e-s, magistrat-e-s, et professionnel-le-s de la Justice et du droit en marche pour la 6ème République !

mardi 16 avril 2013.
 

La 5ème République est à bout de souffle. L’hyper-concentration des pouvoirs au profit de l’exécutif, sur fond de capitalisme financier mondialisé, a fait exploser la corruption. Chaque jour apporte son lot de révélations, non seulement sur cette corruption, dénoncée depuis des années par des juristes et des observateurs de renom (avec dès 1996, "L’appel de Genève"), mais aussi sur "l’entre-soi" de celles et ceux qui s’y livrent.

L’affaire Cahuzac, symptôme de la collusion existante et grandissante entre les hautes sphères financières et la direction de l’Etat, dépasse de loin la dérive d’un homme seul. Grâce à la presse d’investigation indépendante des puissances d’argent, les citoyen-ne-s découvrent, médusé-e-s, un vaste système d’impunité d’une oligarchie se considérant non seulement comme au-dessus des lois, mais également exonérée du respect du civisme le plus élémentaire.

Il est temps que prenne fin le scandale de l’évasion fiscale dans les paradis fiscaux, qui représentent pour la France le montant de l’impôt sur le revenu, soit environ 45 milliards d’euros, alors que le gouvernement prône des économies budgétaires qui n’affectent que les plus démunis.

Depuis des années, la justice chargée de la lutte contre la corruption a été méthodiquement étranglée. Les juges d’instruction sont de moins en moins saisis car le parquet, dépendant de l’exécutif, préfère contrôler seul les dossiers économiques et financiers, qu’il s’agisse de l’affaire Bettencourt ou de l’affaire Cahuzac. Les juges et les policiers sont privés de moyens et leurs d’investigations sont entravées. Le droit est un fétu de paille face à la finance folle.

Résultat : en 2012, la France n’était classée qu’au 22ème rang (sur 174) des pays les moins corrompus du monde, selon l’ONG "Transparency international", derrière Singapour et Hong-Kong, par exemple.

Il est illusoire de penser que c’est seulement avec des mesurettes que nous pourrons rompre avec cette prédation financière d’un petit nombre, d’autant plus insupportable en temps de crise sociale majeure. Dans ce contexte, pour sauver la République et les valeurs qui la fondent, une rupture s’impose.

C’est pourquoi nous, juristes et professionnel-le-s de la justice, appelons à participer à la grande marche citoyenne organisée à Paris le 5 mai 2013 pour exiger l’élection d’une assemblée constituante afin de promouvoir une 6ème République, élaborée de manière démocratique. Ce n’est qu’à cette condition qu’un nouvel équilibre des pouvoirs pourra être édifié : une assemblée souveraine, un gouvernement responsable et une justice indépendante.

Premiers signataires :

Gérard BOULANGER, ancien président du Syndicat des Avocats de France et président d’honneur d’Avocats européens et démocrates

Alima BOUMEDIENNE-THERY, juriste

Isabelle BOUCOBZA, juriste

Dominique BRAULT, ancien secrétaire général du Syndicat de la magistrature

Anne BRUSLON, magistrate syndiquée

Sandrine CHABANEIX, magistrate syndiquée

Christian DANIEL, directeur de service, syndicaliste

Daniel FALLOT, magistrat syndicaliste

Hélène FRANCO, magistrate syndicaliste

Raquel GARRIDO, avocate au barreau de Paris

Charlotte GIRARD, maître de conférences en droit public

Nicolas GUILLET, maître de conférences en droit public

Roselyne GONLE-LHULLIER, magistrate syndiquée

Xavier LAMEYRE, magistrat du siège et criminologue

Anne LECLERC, éducatrice PJJ, syndicaliste

Marie-José MARAND-MICHON, magistrate syndiquée

Patrice MEILLIER, défenseur aux prud’hommes et juriste

Marianne MUGNIER, éducatrice PJJ syndiquée

Christian NANINI, magistrat du parquet, syndiqué

Dominique NOGUERES, avocate au barreau de Paris

Evelyne SIRE-MARIN, ancienne présidente du Syndicat de la magistrature

Mylène STAMBOULI, avocate au barreau de Paris

Daniel DELREZ, Avocat honoraire au barreau de Metz


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