L’inhumanité israélienne provoque une nouvelle mobilisation palestinienne

lundi 25 février 2013.
 

3) Arafat Jaradat a bel et bien été torturé à mort : vers une troisième intifada

Il est désormais établi, après l’autopsie d’Arafat Jaradat, que ce prisonnier de 30 ans, père de 2 enfants et dont la femme est enceinte d’un 3ème, est mort samedi des suites des coups et tortures que lui ont fait subir pendant 5 jours ses tortionnaires israéliens. C’est le deuxième prisonnier palestinien qui décède en prison depuis le début de cette année, tandis que d’autres, en grève de la faim sont en train de mourir. Le colère monte en Palestine.

Suspecté d’avoir jeté une pierre pendant les affrontements à Hébron ces derniers jours, Arafat Jaradat, a bel et bien été cruellement battu et torturé.

"Il y avait des marques de torture sur son dos, sur sa poitrine, une profonde blessure à l’épaule et d’autres blessures le long de sa colonne vertébrale comme sous la peau", a déclaré Issa Qarage, ministre des prisonniers de l’AP, alors qu’un médecin de l’autorité palestinienne a assisté à l’autopsie du corps d’Arafat Jaradat, une fois qu’il a été renvoyé en Palestine.

Le Fath lui-même estime qu’une intensification de la résistance populaire est justifiée, d’autant que 4 prisonniers politiques palestiniens peuvent également mourir à tout moment de leur longue grève de la faim, la vie de Samer Issawi, notamment, ne tenant qu’à un fil.

"Ceci peut conduire à une troisième intifada dont l’arrogance israélienne sera la cause", a-t-il déclaré, tandis que des milliers de Palestiniens ont manifesté dans toute la Palestine, aussi bien en Cisjordanie qu’à Gaza ce dimanche et que bon nombre d’entre eux ont été blessés par les escadrons israéliens.

Le Comité de Résistance Populaire a appelé ce lundi a poursuivre les actions de protestation, à dresser des tentes dans le pays et a fait appel à la solidarité internationale.

Il affirme que Israël a choisi de tuer Arafat Jaradat pour briser le mouvement de grève de la faim des prisonniers palestiniens. "C’est un crime qui mérite des sanctions", a-t-il déclaré.

Mustafa Barghouti (Initiative Palestinienne) a déclaré ce lundi que la résistance populaire non violente devait se développer et constituer une 3ème intifada, seul moyen qui reste aux Palestiniens pour obtenir leur liberté.

"Les Israéliens ont fermé toutes les portes aux Palestiniens. Ils s’emploient depuis 20 ans, depuis le soi-disant processus de paix d’Oslo, à tuer toute possibilité de paix", a-t-il déclaré.

"Ils se servent de la violence des colons et de l’armée israélienne pour provoquer en permanence les Palestiniens et les supprimer. Il y a des dizaines de Palestiniens sur lesquels ils ont tiré à balles réelles la semaine dernière".

"La communauté internationale reste indifférente au sort des Palestiniens. Ils ne peuvent donc se reposer que sur leur seule résistance. Et cette 3ème intifada ressemblera à la première : massive, non-violente, et elle se répandra dans toute la Palestine".

2) Israël : 3 000 détenus palestiniens en grève de la faim

Environ 3 000 Palestiniens détenus en Israël ont décidé d’observer une journée de grève de la faim dimanche pour protester contre la mort en détention la veille d’un jeune Palestinien, alors que des rassemblements supplémentaires étaient attendus en Cisjordanie occupée. "Environ 3 000 prisonniers ont annoncé qu’ils allaient refuser les repas", a indiqué le porte-parole des services pénitentiaires israéliens, Sivan Weizman. "Il s’agit uniquement des trois repas d’aujourd’hui", a-t-il précisé.

"Alerte aux émeutes", titrait le quotidien Israël Hayom, considéré comme proche du Premier ministre Benyamin Netanyahou, évoquant des "tensions au sein de la direction des services de sécurité, qui craint des troubles et des heurts dans la foulée de la mort d’un prisonnier palestinien". "Tout l’appareil de sécurité, les services pénitentiaires en particulier, est en état d’alerte renforcée aujourd’hui", affirme pour sa part le quotidien Maariv de dimanche.

Un jeune prisonnier palestinien détenu en Israël est décédé samedi en raison d’un "malaise", selon les services secrets israéliens qui l’interrogeaient, tandis que le Premier ministre palestinien Salam Fayyad demandait à connaître les "vraies raisons" de sa mort. Salam Fayyad s’est dit "choqué" par le décès du détenu, Arafat Jaradat, âgé de 30 ans et père de deux enfants, et a souligné la nécessité de "divulguer promptement les vraies raisons qui ont conduit à son martyre".

L’autopsie devait avoir lieu dimanche au Centre national médico-légal d’Israël. Le ministre palestinien des Prisonniers, Issa Qaraqaë, a confirmé qu’un médecin palestinien et la famille Jaradat y assisteraient. Arafat Jaradat ne faisait pas partie des prisonniers palestiniens en grève de la faim de longue durée en Israël, dont le mouvement a déclenché d’importantes manifestations de solidarité ces derniers jours, mais son décès risque d’envenimer une situation déjà tendue.

En hommage à Arafat Jaradat

1) Une commission d’enquête sur la mort d’Arafat Jaradat !

Arafat Shaheen Jaradat, 30 ans, palestinien père de deux enfants, est mort samedi dans la prison de Megiddo dans le nord d’Israël, d’un arrêt car­diaque selon les auto­rités israé­liennes. C’est le sixième mort enre­gistré dans cette prison.

> S’agissant d’un homme jeune, en bonne santé et en garde à vue depuis son arres­tation le 18 février, sa mort est plus que sus­pecte. Accusé d’appartenance au Fatah et de par­ti­ci­pation à la résis­tance popu­laire, il avait été arrêté à la suite de heurts avec les colons hyper vio­lents de Kyriat Arba près d’Hébron.

> Transféré en Israël après son arres­tation, en vio­lation de la 4ème convention de Genève, il y était interrogé par le Shin Beth dans les condi­tions qu’on imagine.

> L’AFPS dénonce avec force la vio­lence ins­ti­tu­tion­na­lisée de la poli­tique car­cérale des auto­rités israé­liennes dans le but de briser la résis­tance de toute une société. Elle s’associe à la demande d’une Com­mission d’enquête inter­na­tionale pour faire la lumière sur les condi­tions de cette mort. Le gou­ver­nement français, alerté depuis long­temps sur les condi­tions d’enfermement des pri­son­niers poli­tiques pales­ti­niens, doit fer­mement appuyer cette exigence.

> Il doit sans attendre tirer, comme il l’a fait pour d’autres pays, toutes les consé­quences de ces vio­la­tions sys­té­ma­tiques des droits de l’homme et des Conven­tions inter­na­tio­nales par les auto­rités israéliennes.

> Aujourd’hui est un jour de deuil et de révolte dans les prisons où 3000 pri­son­niers com­mencent une grève de la faim. Nous sommes à leurs côtés. Il faut lever le voile sur les condi­tions d’arrestation et de détention des pri­son­niers. Le mur du silence doit être brisé.

> Nous appelons à ren­forcer la cam­pagne de par­rainage des pri­son­niers palestiniens.

> La résistance ne sera pas brisée par la répression !

> Bureau national AFPS

> Paris le 24 février 2013


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